Partager  > Michel Lévy-Provençal: « TEDx aide à nous responsabiliser pour construire demain »

Written by 15 h 56 min Partager

Michel Lévy-Provençal: « TEDx aide à nous responsabiliser pour construire demain »

Changer le monde en donnant la parole à des personnages méconnus, mais inspirants : c’est l’ambition des conférences TEDxParis. À quelques jours de la sixième édition parisienne de ce rendez-vous, « We Demain » s’est entretenu avec son fondateur, Michel Lévy-Provençal.

Le 28/10/2015 par WeDemain
Changer le monde en donnant la parole à des personnages méconnus, mais inspirants : c'est l'ambition des conférences TEDxParis. À quelques jours de la sixième édition parisienne de ce rendez-vous, "We Demain" s'est entretenu avec son fondateur, Michel Lévy-Provençal.
Changer le monde en donnant la parole à des personnages méconnus, mais inspirants : c'est l'ambition des conférences TEDxParis. À quelques jours de la sixième édition parisienne de ce rendez-vous, "We Demain" s'est entretenu avec son fondateur, Michel Lévy-Provençal.

Dimanche 1er novembre, la sixième édition de TEDx  Paris investira le théâtre du Châtelet. Sur scène, des inventeurs, des chercheurs, des créateurs, des explorateurs, des athlètes, artistes et voyageurs viendront partager leurs expériences et idées pour demain, devant une assistance de 1 600 personnes.

TEDx Paris, c’est une déclinaison française du programme des conférences américaines TED, qui existent depuis une trentaine d’année et invitent les plus grands talents internationaux à partager leurs passions.

Cette année, le sujet de l’édition parisienne portera sur les « révolutions françaises » et sur ce que « la France peut encore offrir au monde ». We Demain s’est entretenu avec Michel Lévy-Provençal, le fondateur des conférences TEDx Paris. 

We Demain : Michel Lévy-Provençal, qu’est-ce que la France peut encore offrir au monde ?

Michel Lévy-Provençal : Vaste question, je le reconnais ! Mais nous n’avons pas pour habitude de dévoiler nos réponses à l’avance… Ce que je peux vous dire, c’est que, comme d’habitude, l’événement rassemblera des univers et des acteurs très différents. Artistes, scientifiques, entrepreneurs, intellectuels… Nous allons à nouveau présenter des personnes non connues du grand public. Nous mettrons ainsi en lumière ce que nous appelons des « signaux faibles » de notre société en mutation, ces personnes qui agissent en silence pour la changer. L’idée est de présenter des nouvelles sources de réflexion, d’inspirer notre public et notre communauté et enfin, de donner envie de s’engager.

Quels seront les secteurs mis en avant ?
 
La session portera, comme toujours, sur deux grands sujets de notre temps, à partir d’interrogations en lien avec l’instant T de notre histoire. Nous sommes à l’aube d’une révolution technologique qui va radicalement changer notre société dans les quinze prochaines années. Ce pourquoi, dans un premier temps, nous allons parler de ces technologies qui transforment le monde. En quinze ans, ses évolutions et ses usages vont évoluer deux fois plus rapidement que dans les trente dernières années. Nos intervenants vont questionner ce rapport à la technologie dans le monde de demain, et montrer comment le penser autrement.

Que va-t-il se passer dans un second temps ?
 
Dans un second temps, les sujets porteront sur la crise identitaire majeure que connaît la France. Celle-ci prend racine dans plusieurs phénomènes. Nous en avons vu les symptômes avec les événements de janvier 2015, et à présent avec ceux qui ont lieu à l’extérieur de nos frontières. Que veut dire « faire société » en France en 2015 ? Surtout quand on sait que cette société va être radicalement transformée par la technologie ?

Comment comptez-vous participer à y remédier ?
 

En permettant aux gens de s’engager dans des actions qui ont du sens. En multipliant les découvertes d’acteurs qui invitent à reprendre la main sur le système. Par la somme d’actions individuelles qui créent les conditions pour passer de l’idée à l’action. Plus concrètement, nous allons annoncer dimanche la multiplication de nos propres événements TEDx. À partir de 2016, il y en aura plusieurs par an à Paris (contre un majeur aujourd’hui, NDLR). Par ailleurs, nos cycles de conférences à L’Échappée volée vont s’étendre sur un temps plus long dès l’an prochain. Tous ces événements devraient permettre de lancer et d’accélérer des projets.

Au delà de ces rendez-vous, comment parvenez-vous à toucher le grand public ?

Nous nous appuyons pour ce faire sur les médias et le numérique. Ainsi, un maximum de monde est touché par nos contenus. Cela peut autant être votre mère ou votre oncle que le voisin du coin ou votre patron. Sur 100 personnes, 90 voient nos contenus, 10 les partagent sur les réseaux sociaux ou par mail, et une personne s’engage réellement. Mais les 90 personnes constituent notre communauté. Et ceux qui s’engagent le font de façon à radicalement changer leur vie. Suite à nos conférences, de nombreux membres de celles-ci, et même d’intervenants, nous ont raconté avoir complètement changé de métier.

Ces changements éparses conduiront-ils à un mouvement plus vaste ?
 
Nous y serons obligés ! Nous sommes en train de changer de monde avec l’économie du partage. Et l’économie du partage, peu importe la façon dont elle est interprétée, englobe un tout : c’est autant Uber que l’économie sociale et solidaire. Les questions d’environnement, avec la phase de transition que nous amorçons, les coûts d’accès à l’énergie, la démocratisation du savoir, la courbe de croissance des différentes technologies en jeu… Tous les secteurs sont concernés. Avant 2030, des pans entier de notre société vont être détruits, ce qui va nous amener à les reconstruire, différemment. Mais ces changements vont déclencher des conflits. Il est donc de notre rôle de les accompagner. C’est là l’enjeu et la responsabilité de notre génération. Le monde de demain n’est pas fantastique, et le construire ne va pas de soi.

A lire aussi :