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Bien souvent pris comme un dû en France, la gestion des déchets est pourtant une vraie problématique dans bon nombre de pays. C’est une source de multiples problèmes sanitaires et de pollutions mais également d’émissions de gaz à effet de serre. Selon la Banque mondiale, à l’échelle de la planète, seuls 13,5 % des déchets sont recyclés. Et le compostage ne représente que 5,5 % des ordures.

La situation est cependant différente en France où la gestion de déchets est bien plus avancée, sans être encore totalement optimale. Selon le ministère de la Transition écologique, en 2019, 20,6 milliards d’euros ont été consacrés à la gestion des déchets dans notre pays. C’est 38 % des dépenses totales de protection de l’environnement en France et 0,8 % du PIB. Ce montant est financé à 55 % par les entreprises, 30 % par les ménages et 15 % par les administrations publiques.

12 questions sur les déchets et vos poubelles

Prochaine étape : le compostage pour tous

À partir du 1er janvier 2024, le tri des biodéchets à la source sera obligatoire en France. En effet, une loi du 10 février 2020 prévoit de généraliser le tri à la source des biodéchets à compter du 31 décembre 2023. Il s’agit de la loi relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire et à l’économie circulaire (Loi Agec). Mais, pas de panique, ce sont avant tout les collectivités territoriales (communes ou communautés de communes) qui sont visées par cette disposition.

Ainsi, elles vont devoir mettre à disposition des ménages des moyens de trier leurs déchets biodégradables. Cela peut se traduire par exemple par l’installation de composteurs collectifs dans l’immeuble ou au coin de la rue… Autre option : des bacs de compostage individuels associés à des poubelles ainsi qu’une collecte spécifique. Voire des composts installés directement au pied de l’immeuble. À condition que celui-ci dispose de 10 m2 d’espace vert libre. Et d’habitant motivés pour se former et s’en occuper.

Un test grandeur nature dans certaines agglomérations

Ce dispositif est déjà en test dans certaines grandes villes, dont Paris (dans les IIe, XIIe et XIXe arrondissements). Dans la capitale, les déchets organiques représentent 22 % des ordures ménagères du bac à couvercle vert (tout venant). Et on estime que 77 kilos de déchets pourraient être évités par personne par an grâce au compostage.

Dans les arrondissements concernés, « les habitants sont invités à déposer, dans un sac biodégradable, leurs déchets alimentaires dans les nouveaux bacs marron. Ces derniers sont ensuite collectés pour faire du compost ou transformés en biogaz », explique la Ville de Paris.

Les premiers retours sont pour l’heure mitigés sur la qualité du tri mais, dans d’autres agglomérations, le bilan est positif. Ainsi, Strasbourg a installé 382 bornes dans 23 communes de moins de 10 000 habitants. Avec moins de 1 % d’erreur de tri et 14 kilos recueillis par an et par habitant, les résultats sont meilleurs que prévus. Il y a de l’espoir !

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