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Interdite à la télé, cette pub anti-huile de palme buzz sur YouTube

Le 12/11/2018 par Sofia Colla

« Il y a un humain dans ma forêt et je ne sais pas quoi faire. Il détruit tous nos arbres pour ton chocolat et ton shampoing. Il a pris ma mère et j’ai peur qu’il me prenne aussi. Il brûle tout pour l’huile de palme », raconte un bébé orang-outan. Ce dernier s’est introduit dans la chambre d’une petite fille et joue avec ses affaires. Elle veut qu’il s’en aille, mais avant elle lui demande « que fais-tu là? »
 
Cette histoire est racontée dans un court-métrage, ressemblant à un dessin animé pour enfant. Il s’agit d’une publicité anti-huile de palme, réalisée par Greenpeace et reprise par la chaîne de supermarchés britannique Iceland, qui boycotte cette huile végétale.
 
Jugée « trop politique » par l’organisme étatique britannique Clearcast chargé d’approuver ou non les publicités, sa diffusion a été censurée à la télévision. Iceland décide alors de la partager sur sa chaine YouTube avec ce message : « Vous ne verrez pas notre publicité de Noël à la télévision cette année car elle a été interdite. Mais nous voulons partager notre histoire ‘pas d’huile de palme’ avec vous. Dites bonjour à Rang-tan [nom du bébé orang-outan, ndlr] »

En un jour, la vidéo atteint un million de vues. Depuis sa publication le 8 novembre, elle fait toujours réagir, avec plus de trois millions de vues au compteur.

Partagée également sur la page Twitter de la chaîne de supermarchés, elle a été retweetée plus de 90 000 fois.

Il existe même une pétition, pour que la publicité soit finalement diffusée à la télévision. Elle a attiré plus de 630 000 signataires.

Une espèce en voie d’extinction

La publicité a été dédiée « aux 25 orangs-outans qui disparaissent chaque jour ». Aujourd’hui, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), leur population mondiale est estimée entre 45 000 à 65 000 individus… C’est-à-dire environ autant d’habitants qu’à Brive-la-Gaillarde, en Corrèze. 
 
La déforestation est la première cause de leur disparition. Leurs forêts sont détruites pour le bois mais aussi pour l’implantation de certaines cultures, comme l’huile de palme.
 
L’IUCN rappelle tout de même, dans son rapport de juin 2018, que pour la même production, l’huile de palme nécessite beaucoup moins de terre que d’autres huiles végétales, comme le colza ou le tournesol.

« L’huile de palme décime la riche diversité d’espèces de l’Asie du Sud-Est [où est présent l’orang-outan, ndlr], car elle dévore des pans entiers de forêt tropicale. Cependant, si elle était remplacée par des zones bien plus vastes de champs de colza, de soja ou de tournesol, d’autres écosystèmes et d’autres espèces en subiraient les conséquences. Pour mettre un terme à la destruction, nous devons chercher à avoir une huile de palme exempte de déforestation, et veiller à ce que toutes les tentatives pour limiter l’utilisation de l’huile de palme soient renseignées par une compréhension scientifique solide des conséquences », déclare le principal auteur du rapport et Président du Groupe d’études sur l’huile de palme de l’UICN, Erik Meijaard.

      
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