Respirer  > À 11 ans, elle réunit 4 000 euros pour offrir à l’Irlande sa première « poubelle des mers »

Written by 16 h 51 min Respirer

À 11 ans, elle réunit 4 000 euros pour offrir à l’Irlande sa première « poubelle des mers »

Flossie a lancé une collecte de fonds pour que l’Irlande dispose d’une Seabin, une poubelle flottante qui filtre les déchets marins. Retour sur l’engagement d’une petite fille face à l’invasion des plastiques.

Le 10/09/2018 par Amandine Passot Devine
Flossie a lancé une collecte de fonds pour que l'Irlande dispose d'une Seabin, une poubelle flottante qui filtre les déchets marins. Retour sur l'engagement d'une petite fille face à l'invasion des plastiques.
Flossie a lancé une collecte de fonds pour que l'Irlande dispose d'une Seabin, une poubelle flottante qui filtre les déchets marins. Retour sur l'engagement d'une petite fille face à l'invasion des plastiques.

Elle s’appelle Flossie, habite sur la côte dans la banlieue de Dublin et du haut de ses onze ans, elle a réuni les 4 000 euros nécessaires pour offrir à l’Irlande sa première poubelle des mers.
Lors d’un voyage en Thaïlande, alors qu’elle fait du kayak avec sa famille, Flossie s’attriste de la saleté des eaux, qui sont couvertes de déchets. De retour en Irlande, elle remarque que le littoral est loin d’être propre. « Si l’on ne fait rien, on peut dire adieu à une mer sans plastique », dit-elle. Pendant son temps libre, elle profite de promenades sur la plage pour ramasser les déchets qu’elle voit.

Un groupe de bénévoles pour nettoyer les plages

‘Flossie and the Beach Cleaners’ n’est pas le nom d’un groupe de rock, c’est celui du groupe des nettoyeurs de plage que Flossie décide de créer à l’été 2017. Pour inviter d’autres bénévoles à se joindre à elle, elle accroche des affiches. Ce n’est pas très concluant : les seules personnes au rendez-vous sont des membres de sa famille.Elle change alors de méthode. « De nos jours, personne ne fait attention aux affiches, sauf celles avec des animaux super mignons dessus. Les gens ne s’intéressent à une cause qu’à travers les réseaux sociaux, ou si une personnalité politique s’y intéresse », constate-elle.

Sa mère, Harriet Donnelly, crée un compte Facebook pour le groupe, qui sera bientôt suivi par plus de 300 personnes. Sa deuxième invitation à nettoyer une plage locale rencontre plus de succès. Depuis, Flossie organise un nettoyage par mois pendant l’hiver, et plus pendant l’été. Le groupe a ramassé des centaines de bouteilles en plastique, des canettes, des chaussures dépareillées, mais aussi un four à micro-ondes, un pneu et un nombre impressionnant de sous-vêtements

La poubelle des mers inventée par deux surfers

Après le nettoyage d’un endroit particulièrement sale, Flossie remarque : « Il y a encore des déchets, mais je n’ai que 10 ans, je ne fais pas de miracles ». Fin 2017, elle entend parler de la Seabin, cette poubelle des mers inventée par deux surfeurs australiens, qui filtre les déchets grâce à une pompe, et décide d’en acheter une.
Elle lance une campagne de collecte de fonds : elle organise un jeu-concours et une soirée, et sa mère ouvre un compte de financement participatif. Elle reçoit des dons d’Irlande, mais aussi de Hawaï, d’Australie, et de Nouvelle Zélande. En quelques mois, elle réunit la somme nécessaire, et les Australiens du Seabin Project sont si impressionnés par cette jeune fille qu’ils décident de lui offrir une deuxième poubelle. La première Seabin a été installée dans le port de Dún Laoghaire en mai, et Flossie a depuis trouvé un domicile pour la deuxième.

Une organisation caritative

Depuis qu’elle a créé Flossie and the Beach Cleaners, elle tient un blog dans lequel elle raconte ses aventures, et poste des photos de ce qu’elle trouve sur la plage. Ce blog est très drôle et il est clair que Flossie n’a pas la grosse tête. Pourtant, elle est très demandée ! Des écoles, des groupes de scouts et même de grosses entreprises l’ont invitée : « C’est super ! Une grande entreprise m’a demandé de venir faire un discours, et il y aura plein d’hommes d’affaires très sérieux qui veulent en savoir plus sur le nettoyage des plages ».
La mission de Flossie est maintenant d’établir un réseau d’écoles en Irlande et à l’étranger. C’est dans ce but que sa mère, Harriet, a créé une organisation caritative en son nom, dont la première réunion a eu lieu début septembre. Son objectif : sensibiliser les écoliers au problème de pollution des océans. Harriet espère que d’autres initiatives verront le jour, comme le projet d’envoyer des adolescents en stage au Pakistan ou en Indonésie, dont les côtes sont très polluées.

Une goutte d’eau dans un océan de plastique ?

En attendant, Flossie continue sa croisade. Cet automne, elle participera à la conférence Ted Talks spécial ‘jeunesse’ d’Irlande. L’ambassade de France, en association avec l’université Trinity College de Dublin, l’a invitée à participer à un forum sur le changement climatique en novembre. Le message de Flossie sera-t-il pris au sérieux ?

A lire aussi :