Partager la publication "“À l’avenir, il y aura plus de sécheresses, et donc plus d’inondations”"
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Robinet à sec, eau potable rationnée, interdiction d’arroser les cultures… Ceci n’est pas le scénario d’une nouvelle série sur l’effondrement de notre civilisation . Cette situation s’est produite cet été en France, et touche de plus en plus de territoires.
“À partir de 2050, les sécheresses ‘exceptionnelles’ devraient se produire une année sur deux, au lieu d’une sur trente”, peut-on lire sur la page d’accueil du site Secheresses.fr.
Lancée au début de l’automne par un collectif citoyen d’une vingtaine de personnes, cette plateforme rend accessible au grand public les prévisions concernant les zones où promet de régner la sécheresse en France, de 2030 jusqu’en 2090.
Ces dernières semaines, le pays a plutôt subi des inondations importantes que des sécheresses. Mais ces deux phénomènes climatiques sont liés : “L’augmentation globale des températures génère des pluies plus intenses et moins régulières tout au long de l’année. S’il ne pleut pas pendant longtemps, les sols sont secs et l’eau ruisselle, ce qui facilite encore les inondations. À l’avenir, il y aura plus de sécheresses, et donc plus d’inondations”, alerte Thomas Wolff, à l’initiative du collectif.
Lui-même a été sensibilisé au problème après la sécheresse “très rude” qui a frappé sa région, le Doubs, en Franche-Comté, l’année passée, un territoire “historiquement peu habitué à ce type d’épisode”.
Les cartes éditées par l’association se basent essentiellement sur des données du Centre National de Recherche Météorologique. Elles montrent que, dès 2030, certaines régions de France, notamment le Sud-Est, seront touchées par des pénuries d’eau, même en dehors de l’été. Sans parler des années 2080-2090, où la quasi-totalité de la France sera en crise toute l’année.
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La sécheresse est un problème auquel de nombreux territoires doivent déjà faire face. “Nous avons beaucoup voyagé dans le pays avec ma compagne et ma petit fille. Nous n’avions pas réalisé que ces sécheresses étaient si importantes !”, se souvient Thomas Wolff, qui développe le collectif sur son temps libre en parallèle de son métier de médiateur territorial spécialisé dans l’environnement.
“Dans certains départements, jusqu’à 10 % des communes sont touchées par des pénuries d’eau et sont ravitaillées par des camions citernes.”
En fonction des sols, calcaires ou rocheux, les sous-sols conservent plus ou moins l’eau en quantité suffisante pour subvenir aux besoins de la population toute l’année. “Nous voulons faire avec et pour les gens : prévenir et trouver les zones vraiment à risque.”
La première étape était d’informer les citoyens. “Si un père de famille tient une exploitation de sapins de Noël, savoir qu’il est sur une zone à fort risque de sécheresse est important”, détaille-t-il.
La seconde étape consiste désormais à explorer des solutions, concrètes, en se basant sur l’expérience des citoyens. “Nous travaillons beaucoup avec les habitants, pas tant avec les élus. Nous voulons réfléchir avec ceux qui sont sur le terrain”, explique Thomas Wolff.
“La réglementation concernant l’eau potable est très compliquée, je n’avais pas idée. Mais il existe déjà des solutions ingénieuses mises en place, que nous voulons rendre visibles”.
Pour ce jeune père, la solution la plus efficace est la sobriété : “il faut s’adapter et consommer moins. Mais il n’y a pas que ça”. Il cite, par exemple, la “solidarité entre territoires” : “Si une commune est alimentée par une seule source d’eau qui vient à tarir, il est ingénieux de faire un branchement entre deux communes, qui deviennent interdépendantes.” Cette solution est déjà mise en place dans certaines régions de France.
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Le médiateur territorial donne aussi des solutions faciles et rapides à mettre en place par les citoyens : “Récupérer l’eau de pluie pour l’arrosage du jardin, utiliser des citernes qui ne sont pas à l’air libre, éviter le gaspillage et, par exemple, récupérer l’eau du lave-vaisselle pour les toilettes. Pour les jardiniers, adapter les semences, mettre en place un paillage…”
“Dans les zones vraiment concernées, toutes ces petites solutions ne sont pas une option. Les agriculteurs ou sylviculteurs doivent faire des efforts de plus en plus massifs.”
Un panel de solutions déjà expérimentées sur le terrain sera mis en ligne dans les prochains mois. “Les pénuries d’eau, ça nous a quand même un peu sapé le moral. A priori, c’est à l’État de faire le lien avec les communes, mais en attendant, nous devons trouver des solutions à notre échelle”, conclut-il.
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