Partager la publication "Capitale verte de l’Europe en 2015, Bristol avance vers le 100 % renouvelable"
À son arrivée sur le stand de la ville de Bristol, sur le site du Bourget de la COP21, le visiteur est vite mis au parfum. Aucun document papier à lire pour en savoir plus sur la capitale verte européenne 2015. « On a créé un site pour détailler la méthode verte de notre ville, avertit la responsable des relations avec le public. Ça évite d’imprimer trop de papier pour l’événement ! »
Régie publique d’énergie
Si Bristol possède assez de parcs (450) pour faire pâlir de jalousie n’importe quel Parisien, c’est d’abord grâce à la politique menée par sa municipalité. Conjuguée au dynamisme de ses 400 000 habitants, elle a permis à la sixième ville d’Angleterre d’obtenir le titre de capitale verte de l’Europe en 2015.
Depuis dix ans, la municipalité de Bristol finance un vaste programme d’isolation de l’habitat et d’installation de panneaux solaires sur les équipements bâtiments publics, notamment les écoles. Résultat : des émissions de CO2 réduites de 20 %, qui atteignent le plus faible taux par habitant de toutes les villes britanniques.
Mais Bristol veut aller plus loin. Elle s’est engagé à réduire de 80 % ses rejets de gaz à effet de serre d’ici à 2050. Pour cela, en juillet dernier, la ville a inauguré sa propre régie de distribution de gaz et d’électricité « bas carbone ». Une première remarquée en Angleterre, pays roi du libéralisme économique et de la privatisation des services.
Bus-caca
Élu en 2012, le maire Georges Ferguson s’emploie à renforcer l’efficacité des transports publics, avec le déploiement de bus propres sur des voies dédiées et de pistes cyclables un peu partout dans la ville. Une politique qui, si elle a provoqué l’ire de certains automobilistes, a permis de désenclaver les quartiers déshérités du sud et de doubler le nombre de cyclistes.
Plateforme participative
Si elle s’apprête à céder sa place de capitale verte européenne à Lubjana, en Slovénie, Bristol entend poursuivre sa révolution verte. Notamment avec le lancement, d’ici 2020, d’une ferme urbaine aquaponique, d’une centrale solaire capable d’alimenter 430 foyers et en exploitant l’énergie des marées dans son port récemment rénové. L’usage des données numériques devrait également permettre une meilleure gestion des déplacements et de l’éclairage public.
Partant du principe qu’une telle mutation ne se ferait pas sans la participation des habitants, la municipalité a lancé la plateforme participative baptisée « futurebristol », qui permet à ces derniers de donner leur avis sur différents scénarios de développement durable : production d’énergie verte plus ou moins décentralisée, agriculture urbaine ou fermes extérieures à la ville, espaces de coworking et élévation du niveau des bâtiments.
Quant aux villes qui voudraient s’inspirer de la « méthode Bristol »… elles peuvent en consulter le détail sur un site. La cité anglaise l’a bien compris : au delà des plans d’urbanisme, la transition écologique passe d’abord par le partage.