Respirer  > Dix façons d’économiser l’eau

Written by 13 h 20 min Respirer

Dix façons d’économiser l’eau

Article issu de We Demain n°6 Face au gaspillage dévastateur de l’eau dans le monde,
 les mesures que nous préconisons peuvent sembler dérisoires. Et pourtant, si chacun de nous s’y mettait…

Le 18/03/2014 par WeDemain

Article issu de We Demain n°6

1) Laver sa voiture sans eau

Le lavage des voitures représente 6 % de la consommation d’eau potable
 en France. Laver sa voiture soi-même, c’est gaspiller jusqu’à 200 litres d’eau
 et rejeter dans l’environnement des éléments chimiques nocifs (plomb,
 fer, aluminium, nickel, phosphates…). Le nettoyage à haute pression dans
 un centre de lavage gaspille moins d’eau mais pollue tout autant. Mieux vaut donc bichonner son véhicule à sec.
 Il existe sur le marché (grandes surfaces, magasins auto, Internet) des produits 
de lavage sans eau qui nettoient et s’enlèvent avec un chiffon doux. Ils sont naturels, biodégradables, sans solvant
 et peu onéreux. Et si l’on manque de temps, des sociétés spécialisées dans ce type de lavage proposent leurs services.

2) Réduire le débit du robinet

Économiser l’eau, c’est d’abord être vigilant chez soi au quotidien. Un robinet d’eau courante débite de 10 litres à 12 litres par minute. Un robinet qui fuit d’une goutte par seconde, c’est jusqu’à 300 litres d’eau perdue chaque jour ! Première précaution à prendre : vérifier et assurer l’étanchéité des joints de tuyauterie et de robinetterie. Ensuite, équiper les robinets de régulateurs
de débit. Appelés aussi limiteurs, économiseurs ou mousseurs, ces 
petits équipements sont peu coûteux 
– on trouve dans le commerce des kits pour équiper les différents robinets
 d’un logement –, très faciles à installer
 et permettent de faire de substantielles économies – jusqu’à 60 % d’eau consommée en moins – sans rien perdre en confort d’utilisation. Ils sont d’ailleurs de plus en plus utilisés par l’hôtellerie, les collectivités et les bâtiments aux normes HQE. Quatre débits d’eau ainsi équipés (un évier, un lavabo, une douche et un WC, par exemple) permettent d’économiser 28 m3 d’eau et 540 kWh d’électricité par personne et par an.

3) Prendre une douche avec l’eau de la douche

Une douche consomme environ
 10 litres d’eau par minute. Pour que toute cette eau ne soit pas forcément perdue,
 le fabricant vosgien Jedo a mis au
 point un receveur, écovéa, qui évacue normalement les eaux savonneuses 
mais récupère les eaux de rinçage,
 plus propres, les filtre et les réutilise en continu. Ce procédé permet de recycler de 50 % à 80 % de l’eau selon la durée
 de la douche. Et de réaliser une économie annuelle par personne de 20 000 litres d’eau et 900 kWh d’électricité.

4) Apprendre à se laver les mains

Les enfants ne savent pas toujours bien se laver les mains et, surtout, gaspillent trop d’eau ! Tiptaptop est un appareil en forme de goutte d’eau bleue que l’on fixe sur le robinet. Alimenté par une turbine autonome, il permet, grâce à un capteur, de déclencher et arrêter l’écoulement de l’eau quand il le faut, et diffuse une petite voix qui explique aux enfants chaque étape du lavage
 des mains. Conçu par trois lycéens d’Oullins, dans le Rhône, il a représenté la France en septembre 2013 lors du Stockholm Junior Water Prize, concours international de projets de jeunes scientifiques. Des écoles maternelles sont intéressées par ce système open source qu’il est possible de fabriquer soi-même en suivant les instructions du site Internet du projet.

5) Se chauffer grâce aux eaux usées domestiques

Les eaux grises sont les eaux chaudes domestiques usées issues des appareils électroménagers, baignoires et lavabos. Leur température peut atteindre 50 °c. une famille en produit environ 50 000 litres par an. La PME francilienne Biofluides Environnement, spécialisée dans le traitement de l’eau, a eu l’idée d’exploiter cette chaleur perdue. Elle a équipé un ensemble de logements sociaux de Courcouronnes (Essonne) d’un système qui récupère les précieuses calories et les réinjecte dans la production d’eau chaude de l’immeuble. Résultat : jusqu’à 60 % d’économie sur les dépenses en eau chaude.

6) Recycler sur place les eaux faiblement polluées

Opuntia est le nom d’un genre de
 la famille des cactus, plantes qui vivent
 en milieu aride et pour lesquelles l’eau
 est particulièrement précieuse. De là vient le nom de la société vannetaise Opuntias, qui fabrique des stations automatisées 
de traitement sanitaire de l’eau sans produits chimiques, pour permettre
 aux blanchisseries, élevages, usines agroalimentaires, bâtiments collectifs 
et aussi simples particuliers de récupérer des eaux faiblement polluées – eau
 de pluie, eaux de forage, eaux usées domestiques, etc. –, de les traiter et de
 les réutiliser sur place grâce à des kits prêts à monter et faciles à installer.
« Quatre-vingts pour cent de nos usages
 ne nécessitent pas d’eau potable. Pourtant, nos réseaux ne livrent que de l’eau potable », observe Jean-Paul Augereau, directeur 
de la société.

7) Pédaler pour laver son linge

Imaginée par deux étudiants américains en design, Giradora est une machine à laver et à essorer le linge
 qui fonctionne à l’énergie humaine.
 Elle se présente sous la forme d’un baril cylindrique, qu’il suffit de remplir d’eau et de savon. On ferme le couvercle,
 on s’asseoit dessus et on active la pédale avec ses pieds. Ergonomique et facile d’utilisation, elle permet de laver 5 kg de linge. un bon moyen pour économiser eau et énergie, mais aussi une opportunité pour les pays pauvres où l’habitat n’est pas toujours alimenté en eau courante ou en électricité.
 En outre, son prix est très faible : 
40 dollars (30 euros). Une invention qui a remporté le Défi de l’innovation sociale Dell et un International Design Excellence Award.

8) Récupérer les eaux de pluie

L’eau qui tombe du ciel est gratuite. De plus elle est ni calcaire ni chlorée. Pourquoi ne pas la récupérer ? Si elle 
est interdite à la consommation, rien n’empêche de l’utiliser pour arroser
 son jardin ou laver son linge. On peut acquérir dans le commerce des cuves 
de 200 litres à 1 500 litres qui permettent de les récupérer. Des économies substantielles en perspective.

9) Boire l’eau des toilettes

Consommer une eau recyclée provenant de l’évier, de la douche
o u des toilettes ? En Australie, pays confronté à des sécheresses chroniques, cette solution, certes controversée,
 est envisagée. Elle est aussi efficace
 et moins onéreuse que le dessalement des eaux de mer. Lemonde.fr rapportait en avril 2013 que « près de 60 000 habitants de la grande banlieue de Sydney ont déjà été contraints d’accepter de voir couler de leur robinet un mélange d’eaux usées recyclées, d’eau de rivière et d’eau de pluie ».

10) Transformer la sueur humaine en eau potable

Elle essore les vêtements chargés de sueur et transforme celle-ci en eau potable. La sweat Machine a été mise au point par l’ingénieur Andreas Hammar en collaboration avec l’Unicef, et dévoilée en suède en juillet 2013, à l’issue d’un match de football où des célébrités, après avoir remis leurs maillots trempés, ont accepté de boire un verre de leur sueur ainsi recyclée. Les 10 ml d’eau produits à partir d’un seul t-shirt seront certes insuffisants pour étancher la soif des 780 millions d’humains qui n’ont pas accès à l’eau potable dans le monde, mais c’est une manière originale de sensibiliser le public à ce problème.

Article issu de We Demain n°6

A lire aussi :