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La France pourrait connaître des étés à 50°C d’ici la fin du siècle

Nuits tropicales, canicules à rallonge, sécheresses… Selon un rapport publié par Météo France ce lundi 1er février, la France pourrait être touchée par des températures extrêmes d’ici la fin du siècle.

Le 01/02/2021 par Sofia Colla
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Selon le pire scénario de Météo France, le thermomètre pourrait augmenter de 6°C en France durant l’été. (Crédit : Shutterstock)
Selon le pire scénario de Météo France, le thermomètre pourrait augmenter de 6°C en France durant l’été. (Crédit : Shutterstock)

Une alerte canicule à 50°C : ce n’est pas la température annoncée dans le désert du Sahara ni une projection pour la fin du millénaire, mais ce que pourrait connaître la France d’ici la fin du siècle. 

Selon le rapport « Drias » publié par Météo France ce lundi 1er février, les températures moyennes pourraient connaître une hausse de 3,9°C sur la période 2070-2100 par rapport à 1976-2005, si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas réduites. 

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Des nuits tropicales et des périodes de sécheresse

Dans le pire des scénarios, le thermomètre pourrait même afficher une hausse de 6°C l’été. Dans ce cas, nous connaitrions 20 à 35 jours de canicule par an à la fin du siècle, contre 3 à 4 jours pour la période 1976-2005. Depuis 2015 déjà, la France a connu des canicules tous les ans, avec un record de 22 jours en 2003. 

Les zones les plus touchées seraient les territoires montagneux, les Alpes et les Pyrénées. Tout comme les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Occitanie, avec 1°C de plus que la Bretagne et les Hauts-de-France. Les régions plus humides pourraient quant à elles connaître des nuits tropicales, c’est à dire avec une température dépassant les 20°C, jusqu’à 90 nuits par an. 

Les pluies et les périodes de sécheresse seraient elles aussi exacerbées. « Les projections simulent des cumuls en légère hausse à l’échelle de la métropole : entre + 2 % et + 6 % selon les horizons et les scénarios », explique Le Monde, qui dévoile en exclusivité le rapport. « Cette moyenne annuelle, assortie de fortes incertitudes, masque une grande différence entre les saisons, avec une hausse de la pluviométrie l’hiver (+ 9 % à + 20 %) et une baisse l’été, jusqu’à − 22 % en fin de siècle dans un scénario d’émissions incontrôlées. »

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Un scénario catastrophe encore évitable 

Bonne nouvelle tout de même, il est encore possible d’éviter que la France ne se transforme en zone tropicale. Si les émissions continuent d’augmenter pour finalement diminuer à partir de 2050, les températures subiraient une hausse de 2,1°C en moyenne. Et, dans le meilleur des cas, où l’on atteindrait la neutralité carbone vers 2070, le mercure connaitrait une hausse de « seulement » 1°C, selon ces prévisions.

« Dans les deux ou trois prochaines décennies, le futur est déjà écrit : le réchauffement va se poursuivre [du fait de l’inertie de la machine climatique] », indique Jean-Michel Soubeyroux, directeur adjoint de la climatologie à Météo France et coordinateur du rapport Drias, interrogé par Le Monde.

« Mais, à partir de 2040-2050, tout est possible.

Cela dépend de nos actions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Soit le réchauffement s’atténue, soit on va arriver à un climat très éloigné de celui qu’on connaît actuellement en France. »

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