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Un kilo d’emballages trié, c’est 600 grammes de gaz à effet de serre en moins

À six mois de la COP21, une étude de la Caisse des dépôts climat pointe l’importance du tri des emballages ménagers dans la lutte contre le changement climatique.

Le 02/07/2015 par WeDemain

Saviez-vous que les emballages des produits que vous consommez ont un impact sur les émissions de gaz à effet de serre ? Pour pousser les pouvoirs publics et les citoyens à recycler davantage leurs emballages, la CDC Climat Recherche, une filiale de la Caisse des dépôts qui se consacre à la transition énergétique en France, vient de publier une étude en partenariat avec Éco-Emballages sur la contribution du recyclage dans la lutte contre les émissions de CO2. 

3 Mt de déchets recyclés, 2 Mt de gaz à effet de serre évités

Selon cette étude, le recyclage de 3 millions de tonnes de déchets ménagers – ce que réalise la France en 1 an – permet d’éviter l’émission de 2 millions de tonnes de gaz à effet de serre (GES), soit la quantité émise par un million de voitures en une année. À l’échelle du consommateur, un kilo d’emballages trié permet ainsi d’épargner à notre atmosphère l’émission de plus de 660 grammes de gaz à effet de serre par an.

Un volume non négligeable, à l’heure où les représentants politiques, scientifiques et économiques de plus de 195 pays cherchent à limiter le réchauffement climatique à deux degrés par rapport à l’ère préindustrielle. À six mois de cette échéance, les acteurs de la filière française des emballages ménagers rappellent ainsi l’importance du traitement des déchets dans ce qu’ils appellent « la décarbonation de l’économie ».

Comment accélérer cette décarbonation de l’économie ? Dans un premier temps, CDC Climat Recherche rappelle l’importance de la réduction à la source des volumes de « matière vierge » (ou non recyclée) afin « d’éviter des émissions de GES liées à l’extraction, à la transformation, au transport et au traitement en fin de vie des matériaux. » 
 

« Les déchets ne sont que le stade ultime de la vie des produits, dont on ne peut appréhender l’impact global qu’en adoptant une perspective de cycle de vie », soutiennent Vivian Dépoues et Cécile Bordier, les auteurs de l’étude du CDC Climat Recherche. 

Le défi concerne non seulement les industriels, mais aussi les collectivités, les centres de tri, les recycleurs et plus largement tous les consommateurs. Selon Éco-Emballages, c’est ensemble que ces acteurs doivent poser les fondements de « l’économie circulaire ». Un système d’échange et de production qui, selon la définition de l’Ademe,« à tous les stades du cycle de vie des produits, vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à en diminuer les impacts. »

Pour cela, les acteurs de la filière des emballages misent sur le principe de la responsabilité élargie du producteur (REP). Initié en 1992, ce principe permet à la collecte et au recyclage des 5 millions de tonnes d’emballages mises sur le marché français chaque année d’être « en grande partie » financés par leurs producteurs : les entreprises. Pour ce faire, ces dernières adhèrent au pacte Point vert, un système mis en place par Éco-Emballages :
 

« Grâce à ce dispositif, les entreprises adhérentes s’engagent à concevoir des emballages plus écologiques : plus ceux-ci sont écologiques, moins les entreprises paient de contributions », explique Delphine Serfaty, chargée de la communication à Éco-Emballages.

Ainsi, entre 1992 et 2006, 6 milliards d’euros ont été reversés par les industriels aux collectivités qui organisent le tri et le recyclage sur leurs territoires respectifs. Un « levier à moindre coût pour les finances publiques, bénéfique dans la lutte contre le changement climatique », selon l’étude. C’est grâce à ce système que 67 % des emballages sont aujourd’hui recyclés en France.

2 fois plus d’emballages en 2025

Pour Pierre Ducret, conseiller spécial pour la COP21 auprès du directeur général de la Caisse des dépôts, « cette logique est la bonne : il faut que les politiques environnementales intègrent un volet climat aligné sur un objectif national de réductions d’émissions ». Une nécessité d’autant plus urgente que selon le 5e rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC ), 2,2 milliards de tonnes de déchets ménagers seront produits dans le monde en 2025, soit presque deux fois plus qu’aujourd’hui (1,5 milliard de tonnes).

Une tendance que la REP pourrait contribuer à ralentir, estime le rapport. Mais ce n’est pas tout. Malgré les progrès pointés par cette étude entre 1992 et aujourd’hui, il reste, selon ses auteurs, à continuer à fournir des « efforts de prévention », à « améliorer la collecte » et à « réorganiser le parc national des centres de tri ».

Et pour lire l’étude complète, c’est ici.

Lara Charmeil
Journaliste à We Demain
@LaraCharmeil

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