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COP26 : Il serait possible de limiter le réchauffement à 1,8°C

« Si tous les engagements en matière de climat annoncés à ce jour à la COP26 étaient respectés intégralement et à temps, ils suffiraient à maintenir la hausse des températures mondiales à 1,8°C d’ici 2100. » Voilà ce qu’à annoncé le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie, Fatih Birol, alors que se termine la première semaine de négociations de la COP26. Des chercheurs australiens du Climate Ressource arrivent pour leur part à 1,9°C.

Pour expliquer ces dixièmes de degré gagnés, Fatih Birol cite notamment l’Inde, 3ème émetteur mondiale de CO2. Qui s’est engagée à atteindre la « neutralité carbone » en 2070, à développer de 500 gigawatts (GW) ses capacités non fossiles, et à réduire l’intensité carbone de son économie de 45 % d’ici 2030.

Outre les États-Unis, l’Union européenne et une quarantaine d’autres pays, « plusieurs autres grandes économies se sont également engagées à atteindre cet objectif » récemment, rappelle Fatih Birol. Comma la Chine et tout dernièrement la Russie, l’Australie, l’Arabie Saoudite, le Brésil… Si elles étaient « solides et pleinement mis en œuvre », toutes ces promesses de neutralité carbone à long terme « pourraient réduire de 0,5°C le réchauffement de la planète », estime l’ONU.

Réduction des émissions de méthane : un potentiel « énorme » pour atteindre les 1,8°C

« Ce qui est essentiel, c’est que les gouvernements transforment aujourd’hui leurs engagements en actions et stratégies politiques claires et crédibles. Les ambitions comptent peu si elles ne sont pas mises en œuvre avec succès », complète Fatih Birol.

À plus court terme, le moyen « le plus efficace » de limiter le réchauffement planétaire est en revanche, selon lui, d’appliquer « des mesures rapides visant à réduire les émissions de méthane (CH4) provenant des activités liées aux combustibles fossiles »

L’impact de l’accord signé cette semaine et réunissant plus de 100 pays en vue d’une réduction d’au moins 30 % de leurs émissions de CH4 à l’horizon 2030, « est potentiellement énorme », assure le directeur de l’AIE. Il serait « similaire à celui de la neutralité carbone pour l’ensemble du secteur des transports (voitures; camions, navires, avions…) à l’échelle mondiale », précise-t-il. Selon l’ONU, une réduction de 45 % des émissions anthropiques de méthane au cours de cette décennie permettraient de réduire le réchauffement « de 0,28°C sur la période 2040-2070 ».

À lire aussi : COP26 : la gravité de la situation climatique en 10 chiffres

« Rendre la limite de 1,5°C plus probable exigera plus d’ambition »

Néanmoins, l’AIE a fait son estimation de 1,8°C selon les scénarios climatiques les plus optimistes. Rappelons que les scénarios qui prennent avant tout en compte les contributions décidées au niveau national (CDN) parvenaient, avant la COP, sans la question du méthane, à un réchauffement de 2,7°C, avait indiqué l’ONU. 

Un laboratoire du département de l’Énergie des États-Unis, le Pacific Northwest National Laboratory a publié jeudi, dans la revue Science, une analyse des dernières CDN. « Si les engagements sont remplis avec succès et renforcés par des politiques et des mesures d’ambition égale ou supérieure », ses auteurs estiment que les chances de limiter le réchauffement à 2°C et à 1,5°C sont respectivement de 34 % et de 1,5 %. 

« Si les pays empruntent une voie plus ambitieuse au-delà de 2030 », ces probabilités pourraient monter à 60 % et 11 %, ajoutent les chercheurs. Et l’auteur principal, Yang Ou, d’avertir : « Rendre la limite de 1,5 degré Celsius plus probable exigera plus d’ambition ».

À lire aussi : COP26 : des bons, des mauvais élèves, et des cancres !

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