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Les LED seraient-elles finalement mauvaises pour la planète ?

Selon une étude publiée dans la revue Science Advances, la pollution lumineuse a augmenté d’environ 2 % par an entre 2012 et 2016. La principale cause : l’utilisation des lampes à diodes électroluminescentes.

Le 07/12/2017 par Sofia Colla
(Crédit : Pixabay)
(Crédit : Pixabay)

Les LED sont a priori plus écolo que nos anciennes ampoules à filament. Recyclables, moins énergivores et avec une durée de vie plus longue… Pourtant, l’utilisation que l’on en fait les rendrait finalement plus polluantes !

Selon une étude menée par divers chercheurs et publiée dans la revue américaine Science Advances, la pollution lumineuse a augmenté de 2 % par an entre 2012 et 2016, aussi bien en terme de quantité que d’intensité.

Les scientifiques déplorent le fait que « le monde a connu une ‘perte de la nuit’ généralisée ». Aujourd’hui, un tiers de l’humanité ne voit plus la voie lactée.

C’est ce qui est communément appelé l’effet rebond : en réduisant la consommation énergétique des LED pour les rendre moins polluantes, on les rend aussi plus abordables. Résultat : les LED sont utilisées en plus grande quantité et les effets bénéfiques sur la consommation électrique sont annulés.

« Il y a un bon potentiel pour une véritable révolution de l’éclairage permettant à la fois d’économiser de l’énergie et de réduire la pollution lumineuse, mais seulement si on ne consacre pas les économies réalisées à créer encore plus de lumière », explique Christopher Kyba, l’un des auteurs de l’étude.

La pollution lumineuse affecte les écosystèmes

Selon l’ANPCEN  (l’association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes), les points lumineux ont augmenté de 89 % et la durée d’éclairement est passée de 2 100 à 3 330 heures de 1992 à 2012 en France.

« La quantité de lumière émise a cru de 94 % depuis les années 1990 pour le seul éclairage public », peut-on lire sur le site de l’association.

 
Les chercheurs expliquent que la surexposition à la lumière artificielle a des « conséquences négatives pour la flore, la faune et le bien-être humain »

En effet, l’ANPCEN explique que la vie des organismes vivants repose sur l’alternance entre le jour et la nuit. Par exemple, certaines plantes ont besoin d’insectes nocturnes pour leur pollinisation.

L’augmentation de la pollution lumineuse peut également « affecter le sommeil et la santé de l’homme ». Les LED ont en effet une « luminence mille fois plus élevée que d’autres éclairages domestiques ». De plus, elles émettent de la lumière bleue, altérant « la capacité de production d’hormones, comme la mélatonine, nécessaire au sommeil », explique l’association.

Pourtant, selon la loi biodiversité de 2016, les paysages nocturnes sont reconnus comme « patrimoine commun de la nation », et il est « du devoir de tous de les protéger ».

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