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Présidentielle 2022 : le programme écologique des candidats passé au crible

Transports, industrie, agriculture, logement, énergie, international, finance… autant de sujets analysés par le Réseau Action Climat (RAC) à quelques semaines de l’élection présidentielle. Cette fédération d’associations, qui regroupe une trentaine d’ONG comme Action contre la faim, Fondation pour la Nature et l’Homme, France Nature Environnement, Greenpeace, Oxfam, Secours catholique ou encore WWF, a scruté en détail le programme écologique des candidates et candidats en lice.

Dévoilée ce dimanche 20 mars par le JDD, cette analyse détaille, pour chaque thématique comment se positionne chaque programme (la Fondation de la Mer, elle, s’est penchée sur la question de la préservation marine dans les programmes). Pour chaque sujet, une note est attribuée : feu vert, orange ou rouge. Deux candidats se détachent du lot : il s’agit du candidat écologiste Yannick Jadot et de Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise). Tous les deux affichent des marqueurs au vert pour l’ensemble des sept catégories retenues à l’exception d’une : l’international.

A lire aussi : Le virage écologique d’Emmanuel Macron juste avant le second tour

Programme écologique : des bons points pour Yannick Jadot

Pour le candidat d’EELV (Europe Ecologie Les Verts), le RAC salue le fait que son programme écologique soit « ambitieux ». Et que ses engagements dans les différentes thématiques (agriculture, industrie, transports, logement, énergie, finance…) soient « complets et précis ». Mobilité moins polluante, décarbonation des secteurs industriels, transition agroécologique, meilleure gestion de la rénovation énergétique des logements, bascule vers le 100 % énergies renouvelables, instauration d’une fiscalité environnementale… autant de points de satisfaction pour le RAC.

En revanche, il lui reproche le fait qu’il « ne s’engage pas sur un financement spécifique pour les pertes et dommages. Et, s’il propose l’adoption d’un Traité de non-prolifération des énergies fossiles et une règle d’or climatique aux dépenses publiques, son programme n’intègre rien de précis concernant la fin du financement aux énergies fossiles à l’international. »

Jean-Luc Mélanchon, l’autre bon élève

Le candidat de La France Insoumise, Jean-Luc Mélanchon, joue au coude à coude avec Yannick Jadot. À part sur les thématiques internationales, où il est jugé trop laconique, RAC salue son programme, même imparfait. Par exemple, sur les transports, il veut promouvoir des « solutions alternatives à la voiture et facilité l’accessibilité sociale à ces solutions, mais il n’aborde pas la conversion de l’industrie automobile. » Il s’inscrit aussi en faveur d’une « alimentation moins carnée, plus saine et plus durable ». Et d’une « transition énergétique ambitieuse en se tournant vers le 100 % renouvelables d’ici à 2050 ».

Toutefois, Réseau Action Climat pointe le fait que « le rôle et la qualité de la finance climat sont peu abordés ». Mais il salue « la proposition d’intégrer la biodiversité dans les biens publics mondiaux, ainsi que l’adoption d’un traité international de protection des fonds marins sont positives. »

Du rouge pour Le Pen, Macron, Précresse et Zemmour

Le candidat du Parti communiste, Fabien Roussel, se classe troisième du classement derrière Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon. Il affiche un score de cinq feux orange et deux rouges (l’énergie et les finances sont ses points faibles). Concernant les autres candidats, Emmanuel Macron, Marine Le Pen, Valérie Pécresse et Éric Zemmour affichent tous la pire notation du RAC pour leur programme écologique. Aucun d’eux n’a pu décrocher le moindre feu orange ou vert parmi les sept thématiques retenues par Réseau Action Climat. Enfin, RAC a renoncé à vraiment classer le programme d’Anne Hidalgo, qu’il a jugé « trop imprécis pour être noté ».

Pour le président sortant, Emmanuel Macron, le RAC pointe du doigt qu’en matière de transports, il ne se concentre que sur la véhicule électrique et l’avion bas carbone. Dans l’industrie, le programme est trop évasif même s’il semble aller dans le bon sens. Concernant l’agriculture, Emmanuel Macron fait l’impasse sur des propositions écologiques.

Tout comme il zappe l’épineux sujet de la précarité énergétique dans le logement. Quant aux énergies renouvelables, « Emmanuel Macron ne propose aucune solution à court ou moyen terme. Se contentant de relancer des EPR qui ne produiraient pas d’électricité avant 2037. Et de fixer des objectifs (insuffisants) sur les énergies renouvelables pour… 2050 ! » Bref, il n’a pas présenté de feuille route écologique claire pour cet éventuel second mandat, selon le Réseau Action Climat.

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