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Présidentielle 2022 : 15 propositions pour un quinquennat plus écologique

La Fabrique Écologique a établi une liste de propositions à mettre en oeuvre dès le début du futur quinquennat. Le but est de mettre le sujet du climat et de la biodiversité au centre de l’attention de la présidentielle.

Le 02/03/2022 par Florence Santrot
Présidentielle : un vote écologique
La Fabrique Écologique veut donner la priorité au climat et à la biodiversité pendant la présidentielle 2022. Illustration : Shutterstock.
La Fabrique Écologique veut donner la priorité au climat et à la biodiversité pendant la présidentielle 2022. Illustration : Shutterstock.

C’est un euphémisme de dire que l’environnement, le climat et la biodiversité ne sont pas au centre des débats de cette présidentielle 2022. Pour inverser la tendance, La Fabrique Écologique, fondation pluraliste, a établi une liste de propositions. Le but est d’inciter à « de véritables mutations structurelles, que ce soit sur l’organisation du territoire, la nouvelle économie écologique, les emplois, le nouveau mode de consommation, la réduction des inégalités, etc ».

La Fabrique Écologique insiste sur le fait qu’il est indispensable de « fixer des mesures très concrètes à prendre pour se remettre sur la bonne trajectoire » de l’objectif de neutralité carbone et de la fin de la destruction de la biodiversité à l’horizon 2050. Des mesures qu’il serait bon de mettre en place dès le début du quinquennat à venir, ce qui envisageable de part leur caractère opérationnel, estime La Fabrique Écologique.

Une carte de fidélité et de solidarité écologique

Telle est la première des quinze propositions suggérées par la fondation. Concrètement, cela se traduirait par une carte fournie par sa banque sur demande. Elle donnerait droit à des rabais sur l’achat de produits « propres » en accumulant des points à chaque achat compatible. En outre, pour les plus modestes, l’Etat abonderait les points pour inciter à consommer plus responsable. Qu’entend-on par produits propres ? « Cela dépend des secteurs, explique Géraud Guibert, président de La Fabrique Écologique, à WE DEMAIN. Il existe déjà des labels dans l’alimentaire par exemple. Dans d’autres domaines, comme l’électroménager, on peut imaginer ne retenir que les deux premiers niveaux de la note énergétique. Ailleurs, il faudra créer ces critères. »

Toujours dans le domaine du pouvoir d’achat et de l’emploi, la fondation suggère la mise en place d’un « dispositif exceptionnel de sécurité écologique » dans le cadre cette présidentielle. C’est-à-dire un maintien du contrat de travail des personnes touchées par la transition écologique le temps qu’elles suivent une formation permettant une reconversion adéquate.

Présidentielle 2022 : une nouvelle organisation du territoire

Dans les propositions, figure également un programme de retour à la nature des zones commerciales en périphérie des villes. « Il faut réintroduire les activités commerciales et de loisirs implantées en périphérie dans les centres urbains. Ce sera à la fois plus agréable pour les consommateurs et cela permettra de reconquérir des sols. Mais cela ne peut se faire qu’à condition de prendre en compte la problématique des achats volumineux. Donc en mettant en place un vrai système de livraison à domicile vertueux », souligne Géraud Guibert.

Autre proposition en faveur de la réorganisation du territoire pour cette présidentielle : la continuité des trames vertes et bleues pour la biodiversité. Il est primordial d’interconnecter des espaces naturels protégés. Un mesure qui favorisera la sauvegarde et l’épanouissement de la faune et de la flore.

Une nouvelle économie écologique

Dans ce domaine, la Fabrique Écologique a imaginé quatre propositions :

  • La montée en puissance des filières de reconditionnement qui permet de diminuer très fortement l’impact sur l’environnement. Cela vaut bien évidemment pour les produits tech mais aussi les deux-roues, les voitures, le matériel agricole, l’électroménager, etc.
  • La création de monnaies complémentaires locales et écologiques afin d’encourager les circuits courts.
  • Une généralisation du système de bonus-malus pour renforcer l’attractivité des produits « propres ». Le but ? Réduire le prix des objets à l’impact réduit sur la planète. Et créer une éco-contribution pour ceux qui ont une forte empreinte écologique afin de les rendre moins attractifs.
  • Des contrats avec objectifs pour les agriculteurs : production de viande, surface d’agriculture bio, recours aux pesticides, etc. Evidemment, outre ces objectifs chiffrés, les modalités pour y parvenir seraient détaillées. Y compris, si besoin, avec une meilleure rémunération du travail agricole.

Énergie, financements, gouvernance… de nombreux domaines à prendre en compte

  • Accélérer la décentralisation énergétique en permettant aux régions et intercommunalités de fixer un complément de rémunération pour les énergies renouvelables. Complément qui viendrait s’ajouter à celui de l’Etat.
  • Mettre fin aux passoires énergétiques. Cela passerait par un financement public à 100 % dans le parc locatif privé. Mais aussi par la mise en place une obligation de réserve financière dans les copropriétés.
  • Créer une loi de programmation des finances publiques pour la transition écologique. Ce texte précise ce qui sera mis en oeuvre en termes de dépenses, emplois publics et évolutions fiscales.
  • Création d’un fonds européen d’investissement et d’accompagnement de la transition écologique. Cela s’intègrerait dans le paquet européen pour le climat.
  • Une planification citoyenne afin de co-construire les objectifs à atteindre, les trajectoire et les premières modalités pour y parvenir.
  • La définition de plans d’adaptation au changement climatique « canicule », « littoral » et « inondation ». Objectif : être prêt à faire face aux changements majeurs qui vont intervenir d’ici la fin du siècle. Des adaptations auxquelles la France n’est pas du tout préparée, selon les experts.
  • La mise en place d’un grand ministère de la transition écologique. Le but est que cette question cruciale ne soit plus disséminée entre différents ministères (agriculture, économie…).

« Ce sont des propositions concrètes, structurantes et, pour certaines, innovantes qui mériteraient d’être mises en place dès le début du prochain quinquennat, note Géraud Guibert. Nous avons envoyé ces propositions aux candidates et candidats à la présidentielle 2022. Nous espérons maintenant qu’ils s’en emparent dans le cadre de leur campagne et de leur programme. » Aux citoyens aussi de faire entendre leur voix pour influer sur la transition écologique française des cinq années à venir.

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