Anti-obsolescence programmée : imprimez vos pièces détachées en 3D

Votre machine à laver n’a même pas cinq ans. Pourtant, elle ne fonctionne plus et la pièce défectueuse n’est plus disponible. Pour éviter d’avoir à jeter l’appareil, François Décla a créé Ma-Pièce.net : une plateforme permettant de fabriquer n’importe quelle pièce détachée grâce à l’impression 3D. 
    

« Je suis ingénieur de formation. À la base, j’ai une entreprise de pièces détachées pour véhicules anciens que j’affectionne, et j’utilise l’impression 3D dans le domaine. Mais je me suis dit que cette technologie pouvait avoir d’autres usages et servir au grand public », raconte François Décla.

     
Pour l’ingénieur, l’impression 3D est une façon de lutter contre l’obsolescence programmée, et permet d’inciter les particuliers à réparer plutôt qu’à remplacer.
 

Réparer plutôt que de jeter

Le principe est simple : le particulier envoie sa pièce cassée par courrier, il reçoit un devis et choisit ou non de la commander. Ma-Pièce.net dispose également de quelques magasins dépôts dans les Landes, où l’entreprise est basée.  
    

« En général, les autres plateformes demandent d’envoyer un fichier 3D. Nous, nous demandons aux gens de nous envoyer directement la pièce et nous nous occupons du reste », explique le fondateur du site.

   
En deux ans d’existence, François Décla a reçu toutes sortes de demandes : si la plupart des  gens lui envoient des pièces détachées d’appareils électroménagers, il a également reçu des demandes pour des pièces de broyeur à papier, de piscine, de tronçonneuse ou de table de ping pong.
 
L’impression 3D permet de reproduire des pièces en matières aussi bien souples que solides. De plus, l’ingénieur améliore la pièce si besoin : « s’il y a un problème de tenue par exemple, on garde la géométrie de l’objet mais on le renforce », explique-t-il.
  

Démocratiser l’impression 3D

Cette technologie reste tout de même assez chère. « Refaire une pièce d’un objet à 10 euros, ça ne vaut pas vraiment le coup », prévient l’ingénieur. « Ce qui coûte le plus cher, c’est le dessin. Pour une pièce qui va couter 5 euros à imprimer, le dessin peut coûter vingt ou trente euros. » Aussi, la plupart du temps, les gens envoient des pièces d’un objet onéreux ou auquel ils tiennent.
 
À l’avenir, François Décla aimerait donc que les fabricants mettent à disposition le plan des pièces détachées pour que cette solution se démocratise. L’enseigne Boulanger propose déjà ce service, depuis 2016, via sa plateforme « happy 3D », mais cette pratique n’a pas été adoptée par la majorité des fabricants.
 
Une prestation qui, à priori, serait bien accueillie par les consommateurs : « On reçoit deux ou trois demandes d’impression par jour, ce qui montre qu’il y a une réelle attente. »

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