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Forêts au bout du rouleau : 3 alternatives écolos au papier toilette

Il semble incontournable. Pourtant, le papier toilette, utilisé en très grande quantité, est gourmand en ressources naturelles. Comment remplacer la douce feuille de papier ?

Le 31/07/2019 par Sofia Colla
27 000 arbres sont coupés chaque jour dans le monde pour fabriquer du papier toilette. (Crédit : Shutterstock)
27 000 arbres sont coupés chaque jour dans le monde pour fabriquer du papier toilette. (Crédit : Shutterstock)

Coloré, parfumé, double ou triple épaisseur… Le papier toilette est devenu un objet indispensable du quotidien. Il faut pourtant attendre les années 1950 pour voir le fameux « PQ » se démocratiser en France.

Depuis, les marques développent des produits de plus en plus « raffinés ». En 2010, le supermarché britannique Waitrose proposait même dans ses rayons du papier toilette enrichi… en cachemire !

Mais ce papier, aussi doux soit-il, a un impact environnemental conséquent. Selon le WorldWatch Institute et le WWF, 27 000 arbres finiraient dans la chasse d’eau chaque jour, soit plus de 10 millions d’arbres abattus tous les ans pour satisfaire la demande mondiale. 

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Mais peut-on vraiment se passer de la douce feuille de papier ? Voici quelques pistes écolos pour aller au bout du rouleau.

Solution n°1 : l’eau

70 % de la population mondiale a déjà sauté le pas, rappelle le site spécialisé Toilet paper history : les pays asiatiques ou musulmans ont en effet pour coutume de se rincer à l’eau.

Une technique écologique : selon le magazine américain Guizmodo, le débit standard d’un bidet est de 0,5 litres d’eau par minute, contre plus de 287 litres pour fabriquer un rouleau de papier toilette… Sans compter les eaux grises utilisées pour diluer le chlore servant à blanchir le papier.

Snobé par les Français, le bon vieux bidet se réinvente d’ailleurs. La start-up américaine de design Box Clever a par exemple imaginé un objet 2.0 transportable, qualifié d’« iPod Nano des fesses » par le magazine américain Fast Company
 
En résumé, il s’agit d’un tube au style épuré doté d’un embout rétractable, antibactérien et interchangeable. Après avoir rempli le réservoir de 100 ml de la douchette, il suffit d’appuyer sur un bouton pour activer le jet d’eau et se nettoyer. L’intensité du jet est réglable et la batterie a une autonomie de trois semaines, selon les constructeurs. Prix de vente : 88 euros.

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Attention, l’utilisation d’eau, par exemple d’un simple pommeau de douche sur un bidet, peut engendrer des problèmes sanitaires, souligne toutefois Stéphane Gayet, infectiologue et hygiéniste au CHU de Strasbourg, à Slate.fr« Le principe est intéressant, mais il y a une diffusion de micro-gouttelettes dans l’air, ce qui favorise la dispersion des bactéries. À moins d’accepter d’avoir ses toilettes en plein air, il faudrait les nettoyer en permanence pour limiter les risques ».

Si l’on opte pour un rinçage à l’eau, l’idéal est donc d’avoir un système dédié, comme les toilettes japonaises. Aussi appelées « washlets », ces toilettes ont un jet intégré et permettent même de choisir son intensité, sa température ou encore sa direction, via une télécommande. Elles peuvent même comporter un système de séchage, de rinçage de la cuvette ou encore de filtration des odeurs. Inventé en Suisse en 1957, les whaslets sont aujourd’hui très répandues au Japon.

Des innovations qui cherchent aujourd’hui à conquérir les Etats-Unis, plus gros consommateur mondial de papier toilette, avec une moyenne de 141 rouleaux par personne en 2018. Soit 12,7 kg de papier jeté. 
 
Les Français, eux, utilisent en moyenne 103 rouleaux par an, un peu plus de 6 kg. Si en Europe 40 % du papier toilette est confectionné à partir de matières premières recyclées, aux États-Unis, 98 % provient d’arbres prélevés dans des forêts vierges, notamment dans les forêts boréales, selon Greenpeace.

Solution n°2 : le recyclage

Moins doux, moins épais et d’une couleur marron clair… Ce papier toilette recyclé peine encore à s’imposer. 

Pourtant, les produits écolos se développent. Dernière innovation en date : du papier à base de briques alimentaires recyclées par l’entreprise Lucart, dans les Vosges. Une façon de valoriser les 3,5 milliards de briques alimentaires commercialisées chaque année en France, soit 74 000 tonnes de déchets. 

Ni blanchi, ni coloré, et sans produits chimiques, le rouleau a la couleur naturelle de la fibre de cellulose. Couleur carton donc. Ce papier toilette est distribué principalement dans les magasins bio.

Mais attention : certains fabricants coloreraient aujourd’hui leur papier pour qu’il ait l’air recyclé, assure le chef de produit de Lucart au journal 20 Minutes.

Pour ne pas tomber dans le panneau, surveillez les labels qui garantissent un impact réduit du produit sur l’environnement, comme le label français NF environnement, l’Écolabel européen, ou le label international FSC (Foresty Stewardship Council).

Solution n°3 : du papier en tissu

Des adeptes du zéro déchet confectionnent eux-mêmes leur papier toilette. (Crédit : Lunice creations)

Enfin, pour les adeptes les plus stricts du zéro déchet, voici une solution extrême : le papier toilette réutilisable…

Ces petits carrés de tissu, attachés sous la forme d’un rouleau, avec un côté en coton et l’autre en tissu absorbant, peuvent être DIY ou achetés dans les commerces spécialisés. Si vous les réalisez vous-même, il est important de choisir un tissu assez doux pour éviter les irritations. Des blogueurs zéro déchet vantent leur utilité comme cette maman  : « Aujourd’hui j’ai décidé de n’utiliser ce papier toilette lavable que pour les petites commissions, pour ma fille de 3 ans et moi. »

Avant d’ajouter : « Que les amis et la famille se rassurent, Il y aura donc toujours du papier toilette jetable à la maison mais nous en consommerons moins ». D’autres n’utilisent plus que cette solution, se rinçant d’abord à l’eau au moment de la grosse commission.

Attention toutefois à laver les bouts de tissus à très haute température, par exemple avec les couches lavables pour bébé ou les protections hygiéniques réutilisables.
 
Et vous, quelles solutions êtes-vous prêts à adopter ?

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