Partager la publication "Heïdi Sevestre, glaciologue et sentinelle du climat"
Depuis qu’un guide de haute montagne de sa Haute-Savoie natale lui a appris qu’étudier les glaciers était « un vrai métier », la glaciologue n’a eu de cesse de parcourir le monde pour observer, diagnostiquer, alerter sur les conséquences du réchauffement climatique.
Elle est secrétaire adjointe de l’AMAP (Arctic Monitoring and Assessment Programme), le programme de surveillance et d’évaluation de l’Arctique, mène des expéditions scientifiques dans les zones polaires, conseille les décideurs, mais son métier, comme elle le décrit humblement, est de « donner des nouvelles du froid ». Pas seulement aux scientifiques ou aux dirigeants mais à un plus large public.
“Mon métier ? Donner des nouvelles du froid.”
Heïdi Sevestre, glaciologue française.
« Tout le monde est concerné et connecté aux glaciers et à la montée des eaux », souligne Heïdi Sevestre. C’est avec ce souci de « rendre irrésistible » la lutte contre le réchauffement climatique qu’elle présente des documentaires scientifiques pour France 5 et Ushuaia TV, anime des conférences ouvertes à tous, diffuse des messages sur les réseaux sociaux ou emmène des lycéens sur la mer de Glace. « La science doit être accessible. »
Sportive, tonique, la glaciologue a l’enthousiasme communicatif. « Il n’y a pas de fatalité à la disparition des glaciers, on peut éviter le pire, ça passe par l’éducation qui conduit à l’action. L’acceptation de règlementations et de normes environnementales passe par la compréhension. »
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Empêcheuse de penser en rond, elle peste contre les scientifiques qui se contentent de brandir les rapports du GIEC. « C’est élitiste, il faut aller au-delà », dit-elle. Son autre cheval de bataille est l’appel à la coopération des acteurs locaux face à l’urgence climatique. « Il faut briser les silos, décloisonner, favoriser les démarches collectives, car on déborde de solutions pour des solutions communes. »
Pour « se recharger », elle apprécie de venir à ChangeNOW où elle retrouve ce qu’elle appelle sa famille, « une véritable armée du climat ». C’est aussi un moment privilégié pour donner corps à une idée. « Cet événement nous permet de nous connecter à des entreprises et des investisseurs grâce auxquels nos idées théoriques et nos rêves se concrétisent. » Et de comparer avec les conférences sur le climat où elle éprouve une certaine déception. « Là c’est l’inverse, on repart gonflés à bloc. »
Dernier livre paru Sentinelle du climat, éd. HarperCollins, 240 pages, 19 euros.
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