Partager la publication "Ils ont court-circuité la grande distribution : pari gagné pour 13 fermiers nordistes"
« Au début, on accueillait 250 clients par jour. Aujourd’hui, c’est de 300 à 400 personnes par jour en début de semaine, et jusqu’à 800 les vendredis et samedis. Les gens apprécient le contact avec les producteurs, aiment demander des conseils. »
Emmanuelle Lambin, productrice de fruits, est fière du travail accompli avec Talents de fermes. À Wambrechies, dans l’agglomération lilloise, après quinze mois d’activité, le succès ne se dément pas. Dans les allées de ce supermarché de producteurs locaux, des clients de la région, et même de Belgique, se pressent à la recherche de la pièce de bœuf authentique, de tomates au goût de tomate ou de pommes gourmandes. Ici, pas question de faire venir des bananes de Madagascar ou des oranges d’Afrique du Sud. Et encore moins de vendre des fraises en décembre.
Faire sauter les intermédiaires
« Les tarifs que nous fixons sont en moyenne de 20 % à 30 % plus élevés que ceux que nous imposent les grandes enseignes à l’achat, détaille Emmanuelle Lambin. Mais ils correspondent à l’investissement humain mis en œuvre et doivent nous permettre de gagner correctement notre vie. »
Pour le consommateur, malgré la disparition des intermédiaires, le prix est donc souvent identique à celui du supermarché avec en plus la garantie de trouver un produit local de qualité. Selon un sondage Ipsos, réalisé pour le Crédit agricole en mars 2014, 95 % des Français se disent séduits par la vente directe. « Aujourd’hui, on a doublé les effectifs, raconte l’agricultrice. Le magasin emploie treize personnes à plein temps, ainsi que quatre étudiants pour les week-ends et les vacances. » En tout, trente personnes ont été embauchées.
2 millions d’euros de chiffre d’affaires
Hervé Bonnot.