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Ils ont court-circuité la grande distribution : pari gagné pour 13 fermiers nordistes

En lieu et place d’un projet de supermarché, 24 exploitants agricoles ont lancé « Talents de fermes », à Wambrechies, près de Lille. Un an après son ouverture, talents de fermes le confirme : on préfère acheter en direct ses légumes et sa viande.

Le 25/12/2015 par WeDemain
En lieu et place d'un projet de supermarché, 24 exploitants agricoles ont lancé "Talents de fermes", à Wambrechies, près de Lille. Un an après son ouverture, talents de fermes le confirme : on préfère acheter en direct ses légumes et sa viande.
En lieu et place d'un projet de supermarché, 24 exploitants agricoles ont lancé "Talents de fermes", à Wambrechies, près de Lille. Un an après son ouverture, talents de fermes le confirme : on préfère acheter en direct ses légumes et sa viande.

« Au début, on accueillait 250 clients par jour. Aujourd’hui, c’est de 300 à 400 personnes par jour en début de semaine, et jusqu’à 800 les vendredis et samedis. Les gens apprécient le contact avec les producteurs, aiment demander des conseils. » 

Emmanuelle Lambin, productrice de fruits, est fière du travail accompli avec Talents de fermes. À Wambrechies, dans l’agglomération lilloise, après quinze mois d’activité, le succès ne se dément pas. Dans les allées de ce supermarché de producteurs locaux, des clients de la région, et même de Belgique, se pressent à la recherche de la pièce de bœuf authentique, de tomates au goût de tomate ou de pommes gourmandes. Ici, pas question de faire venir des bananes de Madagascar ou des oranges d’Afrique du Sud. Et encore moins de vendre des fraises en décembre.
 

Faire sauter les intermédiaires

Talents de fermes, c’est un pari qu’ont fait treize producteurs du Nord en ouvrant leur surface de vente le 19 août 2014 pour faire sauter les intermédiaires et proposer des produits frais et de saison. Viande bovine et porcine, volaille, produits laitiers, fruits et légumes, et même le pain et les pâtisseries sont proposés au juste prix. En plus des fondateurs, une trentaine de producteurs y distribuent en dépôt-vente des produits tels que le vin ou le champagne.

« Les tarifs que nous fixons sont en moyenne de 20 % à 30 % plus élevés que ceux que nous imposent les grandes enseignes à l’achat, détaille Emmanuelle Lambin. Mais ils correspondent à l’investissement humain mis en œuvre et doivent nous permettre de gagner correctement notre vie. » 

Pour le consommateur, malgré la disparition des intermédiaires, le prix est donc souvent identique à celui du supermarché avec en plus la garantie de trouver un produit local de qualité. Selon un sondage Ipsos, réalisé pour le Crédit agricole en mars  2014, 95 % des Français se disent séduits par la vente directe. « Aujourd’hui, on a doublé les effectifs, raconte l’agricultrice. Le magasin emploie treize personnes à plein temps, ainsi que quatre étudiants pour les week-ends et les vacances. » En tout, trente personnes ont été embauchées.

2 millions d’euros de chiffre d’affaires

Si la plupart des producteurs pratiquaient déjà la vente directe sur leurs exploitations, la mise en place du site commun a dynamisé leur activité. Le chiffre d’affaires annuel s’élève aujourd’hui à 2 millions d’euros, le double de ce qui était escompté. Mais pas question de s’agrandir. « Les 300 mètres carrés affectés à la transformation et au conditionnement, ainsi que les 300 mètres carrés réservés à la vente, sont suffisants », assure la maraîchère. Il n’est pas non plus envisagé d’élargir le cercle des treize fermiers. Histoire de garder les pieds sur terre.

Hervé Bonnot.

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