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La Virgule met un point d’honneur à recycler pour mieux upcycler

Marque fondée à Lille, La Virgule pose une partie de ses bagages à Nantes pour accompagner le développement de son activité de bagagerie upcyclée.

Le 21/11/2023 par Florence Santrot
La Virgule
Les sacs créés par La Virgule sont non seulement produits à partir de produits upcyclés mais ils sont aussi pensés pour un usage urbain et outdoor. Crédit : La Virgule.
Les sacs créés par La Virgule sont non seulement produits à partir de produits upcyclés mais ils sont aussi pensés pour un usage urbain et outdoor. Crédit : La Virgule.

Créée en 2020 à Lille, la jeune marque La Virgule développe des gammes de sacs à dos et sacoches upcyclés à partir de chutes de tissu de production et de vêtements et équipements usagés destinés à finir en déchetterie. Plutôt que de jeter, pourquoi ne pas transformer pour créer de nouveaux accessoires durables et résistants. Aujourd’hui, La Virgule – qui fabrique exclusivement en France – passe un nouveau cap dans son développement et a ouvert des bureaux à Nantes pour y accueillir les activités de marketing et de commerce de la marque. C’est aussi une façon de se rapprocher de la côte Atlantique, d’où provient une partie de ses ressources (beaucoup de matières issues du nautisme et de la voile).

« L’idée de créer La Virgule m’est venue avec deux amis, explique à WE DEMAIN Maxime Labat, cofondateur de La Virgule. Nous étions tous les trois sportifs mais dans des disciplines très différentes (planche à voile, vélo…). Chacun dans notre domaine, nous nous sommes fait la réflexion que nous pratiquons des sports de nature avec du matériel de pointe mais quand il s’agit de le remplacer, rien n’est vraiment recyclé. Benoîtement, je pensais que la voile avec un accro, que je jetais au sortir d’une compétition, allait être recyclée. Le jour où nous nous sommes aperçus qu’il n’en était rien et que c’était vrai pour la plupart des équipements, nous avons décidé de faire quelque chose. »

10 millions de kilos d’équipements sportifs incinérés chaque année en France

Confectionnés dans des tissus et matériaux ultra résistants et très qualitatifs, ces équipements et vêtements sportifs sont très difficiles à recycler car souvent d’une construction complexe. Toiles de tente, sacs de randonnée, vestes d’alpinisme… tout ce matériel finit bien souvent en déchetterie. « L’estimation basse, c’est que ce sont 10 millions de kilos d’équipements et de vêtements sportifs qui sont incinérés chaque année en France », souligne Maxime Labat.

Pour lutter contre ce constat, La Virgule a mis en place depuis 3 ans une filière d’économie circulaire. « Nous travaillons directement avec les marques du sport et de l’outdoor – Decathlon, Salomon, The North Face, Patagonia, Petzl… – auprès de qui on collecte des produits en fin de vie. Après avoir découpé, lavé puis recousu ces matières, nous créons sacs-à-dos, bananes, sacs de vélo et sac de ski de randonnée. Nous accompagnons à chaque fois des pratiques douces. Il n’y a donc pas des sacoches pour moto ou des sacs de ski classique, même si nos produits peuvent être utilisés aussi dans ces configurations. Mais ce n’est pas l’intention première. »

Diversifier les ressources pour développer La Virgule

« Ce qui est plaisant, c’est de se dire que plus La Virgule va grandir, moins il y aura de déchets incinérés puisque, en quelque sorte, nous portons ces déchets sur le dos », note Maxime Labat. Outre les produits en fin de vie fournis par les marques, La Virgule s’approvisionne aussi auprès des usines textiles qui revendent à très bas prix les chutes de rouleaux de production. Sans compter les casses-auto où la marque récupère les ceintures de sécurité qui feront d’excellentes bretelles pour les sacs à dos.

« Plus La Virgule grandit, moins il y a de déchets incinérés. »

Maxime Labat, cofondateur de La Virgule.

« L’objectif, à terme, est d’obtenir des marques de nous payer pour qu’on reprenne et upcycle leurs produits usagés. Ils paient bien pour jeter ces vêtements et équipements en déchetterie, pourquoi ce ne serait pas la même chose pour qu’on les revalorise en les transformant ? », s’interroge le cofondateur de La Virgule. Côté prix, comptez 134€ pour un petit sac à dos 12 litres, 159€ pour un sac de voyage de 35 litres et 59€ pour une banane. « Le prix de nos matières premières est au plus bas mais avec le coût de la main d’œuvre en France, nos tarifs se situent plutôt dans la tranche supérieure. Mais avec des matériaux ultra-résistants qui résisteront aux années qui passent », conclut Maxime Labat.

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