Partager la publication "Outdoor Sports Valley : « Nous croyons en l’intelligence collective de la filière pour créer un impact positif »"
Créée en 2010 à Annecy, l’Outdoor Sports Valley vise à fédérer la filière du sport et de l’outdoor, principalement dans l’arc alpin. Au fil des ans, cette association a vu son périmètre s’étoffer – elle compte près de 550 membres aujourd’hui – et son objectif initial – le développement économique – s’orienter de plus en plus vers le développement durable. Comme une évidence pour cette industrie qui vit au plus près de la nature. Parmi ses membres, de grands noms comme Salomon, Decathlon, Millet, Fusalp, Arc’Teryx, Julbo… mais aussi des start-up plus confidentielles (Hopaal, Wise Trail Running, MeroMero, etc.)
Plusieurs fois par an, Outdoor Sports Valley organise des rencontres pour ses membres. L’objectif est double : le partage d’expérience et l’ouverture à de nouvelles idées et solutions en introduisant des intervenants externes. Mi-octobre, l’événement OSV Explore s’est tenu à Chamonix le temps d’une journée. Quelque 250 personnes étaient réunies pour assister à une série de conférences et ateliers autour d’une thématique : la performance durable. Rencontre avec Cédric Georges, directeur des ventes du groupe Odlo et président de l’OSV depuis 2022.
WE DEMAIN : Que souhaitez-vous apporter aux membres de la filière sport et outdoor avec ces rencontres thématiques plusieurs fois par an ?
Cédric Georges : Notre but avec OSV Explore est de réunir les marques pour réfléchir ensemble à un futur durable de façon très pragmatique. Outdoor Sports Valley a commencé avec plusieurs missions : permettre aux marques de réaliser des achats mutualisés pour réduire les coûts, assurer un suivi sur les besoins de recrutement et de formation, etc. Et puis, il y a 6 ans environ, nous avons eu l’impression que les bases étaient là mais qu’il fallait accélérer et se donner une nouvelle vision. Et cette vision, c’est la transition écologique.
Il faut réinventer notre industrie, la rendre plus vertueuse. C’est non seulement bon pour la planète, pour l’avenir de la filière mais c’est aussi une condition pour continuer à attirer de nouveaux talents et les nouvelles générations dans nos métiers. Nous sommes aussi dans une phase où nous essayons de remettre l’humain au centre de nos préoccupations dans les entreprises. Cette phase devait nous prendre 18 mois mais ce sera sans doute plutôt 36 mois pour vraiment l’aborder en profondeur. Nous essayons d’encourager les prises de conscience en termes de changements d’organisation et comme dans les processus de production.
Vous misez sur le collectif pour aller vers un modèle plus résilient… Concrètement, cela se traduit comment ?
En effet, nous croyons en l’intelligence collective de la filière pour créer un impact positif. L’association favorise ainsi les achats vertueux mutualisés en mettant en place une plateforme pour ses membres. Par exemple, cela leur permet d’identifier plus facilement des fournisseurs d’énergies renouvelables pour eux-mêmes ou pour les usines où sont fabriqués les produits. Nous aimerions aussi proposer un sourcing de matières premières écoresponsables mais c’est encore à l’état de projet. Autre piste : discuter ensemble pour créer de nouveaux matériaux et matières utiles à notre filière et faire en sorte de pouvoir les développer en réalisant des économies d’échelle.
Même chose en matière de formation : nous avons créé un bachelor pour la filière et nous mettons en place des formations continues sur des sujets comme la RSE et la transition écologique appliquées à notre secteur. En parallèle, nous encourageons tous nos membres à réaliser le bilan carbone de leur activité. Ensuite, l’idéal serait de se fixer un objectif commun de réduction de notre empreinte carbone. Nous espérons y parvenir sous 3 à 5 ans.
Votre cluster est né à Annecy et s’est développé dans toute la région Auvergne-Rhône-Alpes. Souhaitez-vous aller au-delà de l’arc alpin ?
Nous nous sommes en effet beaucoup développé dans toute la région. Nous sommes un des principaux clusters pour la filière dans le monde. Sans doute au coude à coude ou juste derrière le cluster américain mais indéniablement le premier en Europe. La tentation pourrait donc être de vouloir s’ouvrir à l’ensemble de l’Europe. Mais comme on veut bien faire les choses, je pense qu’il est plus sage d’attendre encore quelques années pour cela. En attendant, nous ne sommes pas du tout fermés. Nous sommes déjà sur un croissant de production qui s’étend de Grenoble à Genève et ne cessons de nous développer.
Les membres de l’Outdoor Sports Valley, cela représente déjà 7 000 employés. Et nous encourageons ces entreprises à faire venir leurs salariés sur des événement comme l’OSV Explore, où ils ont la possibilité d’étendre leur vision et leur compréhension de la filière durable. Ce n’est pas que destiné aux dirigeants, bien au contraire. Il faut que cela infuse à tous les niveaux de l’organisation. Et cela donne de la richesse aux échanges, notamment lors des ateliers où chacun est parti prenant et interagit.
SOUTENEZ WE DEMAIN, SOUTENEZ UNE RÉDACTION INDÉPENDANTE
Inscrivez-vous à notre newsletter hebdomadaire
et abonnez-vous à notre magazine.