Lecture d’hiver : « Une autre fin du monde est possible »

Pablo Servigne, Raphaël Stevens et Gauthier ­Chapelle sont les annonciateurs français de la chute de notre civilisation thermo-industrielle (voir We Demain n°22). Depuis la sortie de leur livre en 2015, Comment tout peut s’effondrer, le mot collapsologie – science de l’effondrement – semble être passé dans le langage courant.

Dans ce nouvel ouvrage, ils proposent de nous préparer à affronter, et même dépasser cette perspective. Cela passe, selon eux, par un cheminement intérieur : une remise en question radicale de notre vision prédatrice et productiviste du monde, de notre « être » au monde.

Pour acquérir cette conscience nouvelle d’elle-même et ainsi s’inventer un futur désirable, l’humanité doit en premier savoir se relever des catastrophes. Deuxièmement : faire un pas de côté en intégrant des savoirs plus transversaux, plus démocratiques, d’autres visions du monde (animisme, totémisme…).

Troisièmement : développer ce que les auteurs appellent la collapso-sophie. Cette nouvelle sagesse, qui vient en renfort de la collapsologie, prône la culture de l’entraide, ouvre aux questions éthiques, émotionnelles… Le prélude à des comportements plus complémentaires de la nature et au retissage de liens. De quoi vivre, face à l’effondrement annoncé par les trois auteurs, sans perdre la raison. 
 

  

Une autre fin du monde est possible, par Pablo Servigne, Raphaël Stevens et Gauthier Chapelle, éd. Seuil, 336 pages, 19 euros.