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« Mon sac ? C’est du champignon » : comment la mode devient végane

Retrouvez l’intégralité de cet article dans la revue We Demain n°26, disponible en kiosque le 23 mai et sur notre boutique en ligne.

Des tissus à partir de déchets d’orange, du faux cuir avec des résidus de pommes… Ces nouvelles matières représentent un virage stratégique pour l’industrie de la mode et du luxe qui, sous la pression de l’opinion publique, reconnaît sa part de responsabilité dans l’épuisement des matières premières et la perte de la biodiversité.

Financée à coup de dizaines de millions de dollars par des fonds de capital-risque qui croient au succès de ces matières de demain, une nouvelle génération de start-up se développe rapidement. Voici une sélection extraite du dernier numéro de la revue We Demain.

 

De l’ananas dans notre garde-robe

L’an passé, la production du Piñatex – similicuir formé à partir des feuilles d’ananas – a doublé. Cette année, elle devrait tripler.

« Notre stratégie est de nous positionner comme alternative au cuir et aux tissus synthétiques », explique Melanie Broyé-Engelkes, directrice générale d’Ananas Anam.

Et les grandes marques, conscientes des problèmes éthiques que cause la création de pièces en cuir de veau, ne se privent pas d’utiliser de nouveaux textiles : Hugo Boss songe lancer un nouveau modèle de baskets en Piñatex après avoir vendu avec succès un premier modèle qui coûtait plus de 200 euros. En 2018, le maroquinier français Lancel a lui présenté, en édition limitée, un cabas en Piñatex.

Des tenues en peau de pomme

« On sent que les marques de mode commencent vraiment à vouloir s’engager en termes de développement durable », estime Hannes Parth, assis dans un café parisien entre deux rendez-vous avec des grandes maisons de luxe.

L’entrepreneur italien a mis plus de dix ans à développer l’Appleskin, un similicuir à base de résidus de pommes provenant des Alpes Italiennes.

« Je pense que l’industrie de la mode s’est enfin réveillée et répond à cette nouvelle tendance végane que l’on voit partout, de l’alimentation aux cosmétiques. »

De la soie inspirée des toiles d’araignée

La start-up californienne Bolt Threads, qui a levé plus de 200 millions de dollars depuis sa naissance en 2009, a inventé une soie ultralégère et résistante appelée Microsilk, dont la structure ADN a été copiée sur celle des toiles d’araignées.

Cette prouesse scientifique s’appuie sur des décennies de recherches et l’utilisation du Crispr-Cas9, le ciseau à découper l’ADN.

La jeune entreprise ne produit pas encore à grande échelle mais a déjà signé des partenariats avec la marque de sport Patagonia, et la plus importante marque de mode végan : la maison Stella McCartney. La créatrice anglaise a utilisé le Microsilk de Bolt Threads dans plusieurs de ses looks présentés pendant la Fashion Week de Paris et exposés dans des musées tels que le Museum of Modern Art à New York.

Cette soie, appelée Biosteel, intéresse aussi les marques de cosmétiques… et l’avionneur Airbus, avec qui Amsilk a signé un partenariat afin de fournir une alternative à la fibre de carbone pour la couverture extérieure des avions !

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