Peaux de bananes, épluchures… Et si ces déchets servaient de matériaux de construction ?

Et si pour s’attaquer au problème du gaspillage des ressources naturelles, on utilisait des déchets organiques comme matériaux de construction ? C’est ce que propose Arup, un bureau d’études en ingénierie anglais, qui a publié début octobre un rapport intitulé The Urban Bio Loop pour favoriser l’économie circulaire dans l’industrie du bâtiment.

Selon le cabinet Arup, le volume total de déchets engendrés par l’ensemble des activités économiques et les ménages dans l’Union européenne s’élevait à 2,5 milliards de tonnes en 2014. Parmi ceux-ci, 43,4 millions de tonnes de déchets organiques séchés issus de l’agriculture et de la sylviculture ont été produits. Ils finissent dans des décharges ou des incinérateurs, avec des effets délétères sur la qualité de l’air.

En finir avec la logique du tout jetable

« Nous devons en finir avec cette mentalité du tout jetable », explique Guglielmo Carra, conseiller principal en bâtiment chez Arup sur le site de l’entreprise.

Pour lui, ces déchets verts présentent des avantages d’un point de vue environnemental. Ils permettent en effet de limiter la consommation et le gaspillage de matières premières, mais aussi des sources d’énergies non renouvelables.

Des matériaux réalisés à partir de déchets organiques

L’entreprise indonésienne Mycotech fabrique ainsi par exemple des briques organiques constituées de mycélium de champignon.

Autre possibilité, celle de poser une moquette réalisée à partir de feuilles de bananier et de peaux de bananes. À l’origine de cette invention, l’entreprise néerlandaise Leoxx, qui fabrique des textiles grâce à la banane.

Toujours aux Pays-Bas, l’entreprise Crustell B.V. conçoit de son côté des panneaux acoustiques pour insonoriser sa maison. Ils sont faits d’un mélange de résine naturelle et d’épluchures de pommes de terre séchées puis pressée.

En Thaïlande, ce sont les cosses de cacahuètes que l’entreprise Kokoboard a décidé de transformer en planches. Elles sont réduites en particule avant d’être mélangées à une colle sans formaldéhyde.

« Certains fabricants produisent des matériaux de construction à faible empreinte carbone à partir de déchets organiques, mais il s’agit d’un marché de niche, ajoute Guglielmo Carra, ce dont nous avons besoin aujourd’hui, c’est que l’industrie généralise ce type de productions ».

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