Découvrir  > Paul Watson, le pirate qui aimait les baleines

Written by 16 h 32 min Découvrir • One Comment

Paul Watson, le pirate qui aimait les baleines

Depuis les années 1970, ses interventions musclées contre la pêche illégale au sein de Greenpeace puis de son ONG Sea Shepherd, ont forcé l’admiration, mais aussi défrayé la chronique judiciaire. Rencontre avec Paul Watson un pirate sexagénaire qui ne compte pas prendre sa retraite.

Le 02/06/2021 par Frederic Joignot
Paul Watson en 2007 devant le Farley Mowat, bateau de Sea Shepherd. (Crédit : James Nachtwey/James Nachtwey Archive, Hood Museum of Art, Dartmouth)
Paul Watson en 2007 devant le Farley Mowat, bateau de Sea Shepherd. (Crédit : James Nachtwey/James Nachtwey Archive, Hood Museum of Art, Dartmouth)

Le capitaine Paul Watson, 70 ans, n’est pas un gentil militant. Face à l’implacable dégradation des océans par la pollution, face à l’extinction les grandes espèces marines par la surpêche industrielle et le braconnage, il nous renvoie à nos responsabilités et à notre apathie.

En 1977, Paul Watson a été exclu de la direction de Greenpeace parce qu’il avait arraché une massue des mains d’un tueur de phoque. Il ne pouvait se résoudre à témoigner du massacre : il voulait l’arrêter. La même année, il a fondé la Sea Shepherd Conservation Society dans ce but : se consacrer à la défense des océans et de peuples de la mer par l’action directe, à bord de ses propres bateaux.
 
Depuis, ses inlassables interventions pour paralyser les baleiniers, poursuivre les pêcheurs illégaux, détruire les filets dérivants, protéger les sanctuaires marins ont forcé l’admiration, mais aussi défrayé la chronique judiciaire. En 2012, deux mandats d’arrêts internationaux ont été émis contre lui par le Japon et le Costa Rica, qui l’accusaient d’ »éco-terrorisme ». Ce qui a conduit à sa brève incarcération en Allemagne, puis à sa fuite alors qu’il y était assigné à résidence. Blanchi par le Costa Rica en 2019, Paul Watson vit désormais dans le Vermont (États-Unis) et continue son combat.
 
« Nous sommes les pirates de la compassion face aux pirates du profit », revendique-t-il. Son ONG, entièrement financée par des dons, compte aujourd’hui dix bateaux d’intervention, un hélicoptère et deux drones d’observation, et ses équipes travaillent en collaboration de plus en plus étroite avec des gouvernements. En 2019, Sea Shepherd a ainsi mené trente-trois campagnes, et elle ne manque pas de projets. Du seul côté de son antenne française, l’ONG poursuit ainsi la campagne documentant le massacre des dauphins par la pêche au chalut sur la côte atlantique, et lance une opération à Mayotte pour sauver les tortues géantes.

Entretien avec Paul Watson

Cet entretien a été publié dans le numéro 30 de la revue We Demain, en mai 2020, disponible en kiosque et sur notre boutique en ligne

  • We Demain : À 19 ans, vous participez au comité « Don’t make a wave » qui deviendra Greenpeace. Pourriez-vous nous raconter ?

Paul Watson : En octobre 1969, je revenais d’un voyage à bord d’un vraquier norvégien où j’étais matelot de pont. J’étais déjà membre de l’ONG écologique américaine Sierra Club. Ils avaient organisé avec les Quakers une manifestation contre les essais d’armes nucléaires américains sur l’île Amchitka, dans les Aléoutiennes de l’Alaska, et tenaient des réunions hebdomadaires. C’est là que nous avons formé le comité Don’t Make a Wave [« Ne faites pas de vague »] : le nom en a été inspiré par le tsunami de 1964 qui a frappé l’île de Vancouver pour alerter des dangers potentiels des essais nucléaires…

Notre première décision fut d’envoyer un bateau à Amchitka pour arrêter l’explosion d’une nouvelle bombe. Pendant la réunion, quelqu’un a montré le signe de la paix [peace] et Robert Hunter, le futur président de Greenpeace, a lancé : « C’est le nom parfait pour le navire ! » Le bateau trouvé, nous l’avons nommé Greenpeace. Il est parti pour Amchitka en octobre 1971 et les essais ont été retardés. Nous avons ensuite affrété un vieux démineur canadien, le Edgewater Fortune, rebaptisé Greenpeace II, et sommes repartis pour les Aléoutiennes en novembre. En 1972, le comité Don’t make a wave a lancé la Fondation Greenpeace ; j’étais l’un des douze fondateurs.

  • Comment en êtes-vous venu à vous consacrer essentiellement à la protection de la faune marine et à l’action directe ?

Dès 1971, mes raisons d’être impliqué étaient différentes des autres activistes. Le Sierra Club était préoccupé par les conséquences environnementales du nucléaire, les Quakers par la bombe et la paix mondiale. Je partageais ces préoccupations, mais mon principal souci était l’abattage massif de la faune marine sur et autour de l’île Amchitka. Et puis, en juin 1975, j’ai vécu une expérience avec une baleine qui a changé de façon spectaculaire le cours de ma vie…

  • Que s’est-il passé ?

C’était à une centaine de kilomètres au large des côtes de la Californie du Nord, j’étais le copilote du Greenpeace V. Nous étions treize sur ce petit navire et nous voulions, comme d’absurdes Don Quichotte, arrêter la flotte baleinière soviétique. Nous avions étudié les tactiques d’action non-violente du Mahatma Gandhi et nous avions décidé d’arrêter les harpons en plaçant nos corps entre les baleines et les chasseurs. Une baleinière poursuivait une troupe de cachalots, nous avons lancé nos petits bateaux gonflables pour les intercepter.

Robert Hunter et moi étions dans le premier, un grand navire d’acier taché de rouille fonçait vers nous à vingt nœuds [environ 37 km/h], je pouvais voir un homme cigarette aux lèvres, en chemise blanche sale, accroupi derrière un harpon-canon, la pointe du projectile explosif braquée sur nous. Devant nous, huit magnifiques cachalots fuyaient désespérément. Nous pouvions voir leurs corps ruisselants, teintés de couleurs arc-en-ciel, si près que nous pouvions ressentir la peur dans leur souffle oppressé par la course…

Pendant quelques minutes, nous avons fait ce que nous étions venus faire, nous nous sommes interposés. Nous arrêtions les harponneurs, persuadés qu’ils ne risqueraient pas de nous tuer pour atteindre un cachalot. Soudain, le capitaine soviétique a couru sur le pont, il a crié quelque chose à l’oreille du harponneur, puis il nous a souri, mimant un doigt coupant une gorge, et nous avons réalisé ce jour-là que la tactique non-violente de Gandhi n’allait pas fonctionner pour nous…

  • Qu’est-il arrivé à ce moment-là ?

Juste après, le harponneur a tiré et le projectile d’un mètre et demi de long a sifflé au-dessus de nos têtes et a déchiré le dos d’une femelle. Un geyser de sang a jailli quand la charge a explosé. Six des cachalots ont fui sur mais le plus grand s’est dressé, il a frappé la surface avec un bruit de tonnerre, et a foncé pour défier le monstre qui les attaquait. Le harponneur lui a tiré à bout portant une nouvelle charge dans la tête. Il a hurlé de douleur. Nous étions pétrifiés d’horreur, quand le cachalot mourant a levé son énorme tête juste au-dessus de nous.

C’est là, en un instant, que toute ma vie a basculé. Je voyais à moins d’un mètre son œil, un globe de la taille de mon poing, si près que j’y ai vu mon propre reflet, découvrant ce que l’animal voyait, et ce que j’ai ressenti m’a stupéfié. C’est la perception très claire que le cachalot comprenait que nous avions voulu nous interposer. Il nous a regardés et s’est laissé retomber en arrière, sa tête s’est enfoncée dans la mer, il a disparu. Il aurait pu nous tuer, il a choisi de nous épargner…

Le soleil se couchait, les quatre navires la flotte soviétique et le navire-usine le Dalni Vostok formaient un cercle autour nous, transportant les cadavres ensanglantés des deux cachalots, et une tristesse incroyable a monté en moi. Pourquoi ? Pourquoi les tuaient-ils ? Ce n’était pas pour la viande. La viande de cachalot n’est pas comestible. Ils les tuaient pour leur huile, très résistante à la chaleur, utilisée dans la fabrication de missiles balistiques intercontinentaux soviétiques. L’intention réelle derrière leur massacre m’a frappé comme une gifle au visage. Ils décimaient ces êtres magnifiques, hautement intelligents, conscients d’eux-mêmes, sans autre raison que de fabriquer une arme d’extermination.

Ce fut une prise de conscience brutale. Nous les humains sommes fous, grossièrement et perversement fous. J’en éprouvais de la pitié pour nous-mêmes, qui sommes capables de tuer sans merci, avec une telle cruauté. C’est cette révélation de la folie écologique de l’humanité qui a radicalement changé le cours de ma vie.

De Greenpeace à Sea Shepherd

  • En 1977, vous quittez Greenpeace pour fonder Sea Shepherd. Qu’est-ce que vous leur reprochez ?

Greenpeace est une organisation de protestation, et de mon point de vue la protestation est une approche de soumission. Quand on marche dans une rue et qu’on assiste au viol d’une femme ou à la mise à mort d’un animal, on ne peut pas se contenter de prendre des photos ou d’accrocher une bannière de protestation. Vous devez intervenir… Face aux violations de la nature aussi, nous devons intervenir. J’ai créé Sea Shepherd pour me consacrer à la conservation marine par des actions directes de sauvetage de la faune et des écosystèmes.

« Tout le monde se dit écologiste jusqu’à ce que cela implique d’agir et de renoncer à quelque chose. »

  • Vous vouliez abandonner la non-violence ?

 J’ai élaboré une stratégie que j’appelle la « non-violence agressive ». Nous respectons les limites de ce qui est acceptable par la loi. Nous intervenons directement, sur le terrain, pour faire respecter les lois internationales de conservation de la nature et arrêter les massacres en cours. Nous paralysons ou quelquefois détruisons des biens (navires, armes…) qui sont utilisés pendant des activités reconnues comme illégales, mais nous le faisons sans blesser personne, sans causer de décès, sans dommage physique. D’ailleurs notre bilan, après quarante-trois ans d’activité, est éloquent : nous n’avons jamais causé, ni subi, blessures et pertes, jamais.

Mais pour nous, la destruction de biens comme des harpons ou des bateaux de chasse n’est pas de la violence, quand elle sauve des vies d’êtres protégés par la loi internationale… Des êtres sensibles, intelligents, à qui nous infligeons des souffrances indicibles. De mon point de vue, l’approche de Greenpeace consistant à seulement témoigner des massacres et des violations relève de la lâcheté.

  • Pourquoi avoir nommé votre ONG « Sea Shepherd » (Berger des Mers) en 1977 ? et pourquoi avez-vous concentré votre action sur les mers et les océans ?

J’ai grandi dans un village de pêcheurs de l’Est du Canada et j’ai passé ma vie dans la marine marchande, la Garde côtière canadienne et les navires de Greenpeace. Quand Sea Shepherd a eu besoin d’un navire, j’ai obtenu l’appui du journaliste militant Cleveland Amory, du Fund for Animals [ONG américaine] et de la Société royale pour la prévention de la cruauté envers les animaux du Royaume-Uni, ce qui m’a permis d’acheter notre premier navire, qui allait lutter contre l’abattage des phoques au Canada.

J’avais besoin d’un nom pour ce navire, j’ai repris le titre d’un article que j’avais écrit pour présenter Greenpeace en 1976, « Shepherds of the Labrador Front » [article sur la chasse aux phoques au Labrador]… En créant Sea Shepherd, je consacrais ma vie à servir les baleines et les autres citoyens de la mer. J’en ai fini avec l’humanité, j’ai rejeté la conception anthropocentrique qui guide notre évolution depuis l’invention de l’agriculture. J’ai embrassé le biocentrisme.

Biocentrisme

  • Pourriez-vous nous expliquer cette philosophie ?

C’est la compréhension que nous faisons partie de la Terre et ne sommes pas les maîtres des autres espèces, encore moins les suzerains de cette planète. La dictature des humains sur les autres créatures vivantes a été cruelle et terriblement destructrice, et elle conduit l’humanité à sa propre extinction. Le biocentrisme nous montre notre réalité originelle, la plus ancienne, où les humains sont soumis aux grandes lois écologiques de la survie. Ce sont la loi de la diversité, la loi de l’interdépendance et la loi des ressources limitées.

Or, la vision anthropocentrique est incompatible avec les lois fondamentales de l’écologie et du vivant. L’anthropo­centrisme croit que toute la création a été faite au seul service de l’homme. Cela nous a conduit à créer des dieux qui nous ressemblent, ce qui est certainement vrai des dieux des trois monothéismes, originaires d’une très petite région du Moyen-Orient, et qui se sont propagés dans le monde par l’invasion violente, le mensonge et la manipulation… Avant que ces fantasmes anthropocentriques aient été inventés, l’humanité était biocentrique, elle se considérait comme associée, interdépendante avec l’ordre naturel, égale aux autres créatures. Le biocentrisme est synonyme de respect du vivant et de vie en harmonie avec toutes les autres espèces végétales et animales.

  • Pourriez-vous nous raconter une victoire de Sea Shepherd dont vous être fier ?

Depuis 1987, la flotte japonaise de baleiniers tuait illégalement des centaines de baleines dans le refuge de l’océan Austral, en violation du moratoire de la commission baleinière internationale (CBI) sur la chasse commerciale. Sea Shepherd a commencé à intervenir activement contre ces chasses sanglantes en 2005. Nous avons mené campagne chaque année jusqu’en 2013, pourchassant les baleiniers. En 2014, la Cour internationale de justice a condamné le Japon, qui a arrêté la chasse cette année-là, pour la reprendre en 2015, au mépris de tous. Sea Shepherd est donc reparti les chasser en 2015, en 2016, en 2017… En 2018, le Japon a cédé, il a quitté la CBI, il a déclaré qu’il arrêtait ses opérations dans l’océan Austral. Notre persévérance a porté ses fruits ! Nos interventions ont coûté des centaines de millions de dollars de pertes aux baleiniers, tant et si bien que leurs activités ne sont plus viables sur le plan économique.

Ecoterrorisme

  • Que répondez-vous quand vous êtes accusé d’être un « pirate » ou un « écoterroriste » ?

Je n’ai jamais blessé personne, je n’ai jamais été reconnu coupable d’un crime. Selon moi, un écoterroriste terrorise l’environnement. Or je n’ai jamais travaillé pour Monsanto ou BP. Depuis nos débuts, les équipes de Sea Shepherd opèrent dans les limites des lois internationales. Dans les années 1990, nos ennemis, les braconniers et les gouvernements qui protègent les braconniers, nous appelaient des « pirates ». J’ai répondu que cela me convenait, et j’ai conçu notre propre pavillon Jolly Roger en réponse. Le fait de se faire insulter, d’être menacé ne me dérange pas, cela confirme que nous faisons ce qui doit être fait.

« Selon moi, un écoterroriste terrorise l’environnement. Or je n’ai jamais travaillé pour Monsanto ou BP. »

  • Vous vous dites « pirate », et en même temps vous préconisez la création d’une sorte de police internationale des océans… pourriez-vous nous en dire plus ?

Nous disposons actuellement de juridictions internationales pour protéger les océans et les espèces qui y vivent, mais nous constatons partout un manque total de motivation économique et politique pour faire respecter ces lois. C’est pourquoi Sea Shepherd propose de créer un organisme international de police des mers. Nous avons établi des partenariats avec des pays d’Afrique et d’Amérique latine pour veiller à l’application des lois dans leurs eaux territoriales. Nous intervenons aussi dans les eaux internationales pour faire respecter la Charte mondiale de la nature des Nations unies…Si un tel corps était créé, les équipes de Sea Shepherd n’aurait plus besoin d’agir comme des justiciers.

En attendant qu’il le soit, nous n’avons pas l’intention de ne rien faire. En 2015, notre brise-glace le Bob Barker a poursuivi le Thunder, un navire de pêche illégal battant pavillon nigérian depuis l’Antarctique jusqu’au large de Sao Tomé, en Afrique de l’Ouest. La poursuite a duré 110 jours, ce fut la plus longue traque d’un braconnier de l’histoire maritime moderne [elle s’est conclue par le sabordage du navire]. Un autre de nos vaisseaux, le Sam Simon, a confisqué son filet maillant, interdit, qui mesurait 72 km et pesait 70 tonnes. Pendant cette poursuite, nous avons travaillé avec Interpol et nous continuerons de le faire pour nous opposer aux opérations de pêche non réglementées…

  • Le 20  février 2020, 1 000 scientifiques ont signé dans Le Monde une tribune alarmiste, intitulée « Face à la crise climatique, la rébellion est nécessaire » et appelant à la « désobéissance civile ». Les temps, les stratégies changent ?

 Je corrigerais cette question en disant « une tribune réaliste pour agir afin de contrer une grave menace pour notre survie collective ». Les dirigeants mondiaux semblent ignorer volontairement cette menace et une grande partie du public a choisi d’être apathique. Le changement climatique constitue une menace très sérieuse pour notre survie, qui a été validée par la science. Je vérifie tous les jours les parties par million (ppm) de dioxyde de carbone contenue dans l’atmosphère enregistrée à l’observatoire de Mauna Loa (Hawaï), et ce mois-ci elles ont dépassé 413 ppm [une concentration jamais atteinte depuis 2,5 millions d’années]. En tant que marin, je vois partout l’impact négatif du réchauffement climatique sur la mer, sur les vents – surtout dans l’Arctique et l’Antarctique, où les glaciers se disloquent et fondent à un rythme accéléré. Lorsque les dirigeants mondiaux refusent de répondre à cette menace, le seul recours est la désobéissance civile. C’est pourquoi nous assistons maintenant à toutes ces grèves étudiantes, à l’apparition de mouvements comme Extinction Rebellion

  • Comment imaginez-vous l’avenir ?

Nous assisterons à des manifestations de plus en plus décidées, à des troubles civils, à des pressions accrues de la part des réfugiés, à de mauvaises récoltes, à l’émergence de nouveaux virus, à des inondations, à la sécheresse et à des tempêtes de plus en plus imprévisibles et violentes. Notre utilisation massive de combustibles fossiles a ouvert une boîte de Pandore. Nous brûlons 93 millions de barils de pétrole chaque jour, ce qui a des conséquences désastreuses. Aujourd’hui, il ne s’agit plus d’arrêter ou même de ralentir le changement climatique : nous n’avons pas la volonté collective de le faire tellement nous sommes dépendants de cette drogue appelée le pétrole. Les jeunes générations voient ce qui arrive, ils comprennent intuitivement que c’est très grave. Que pouvons-nous faire ? Malheureusement, il n’y a plus qu’une solution maintenant : nous devons apprendre à survivre dans un monde en feu.

A lire aussi :