Pour lutter contre le gaspillage des jouets, une association leur redonne une seconde vie

Puzzles, figurines, briques, doudous et maisons de poupées… Dans les locaux de Rejoué, tous ces jouets attendent de reprendre vie. Créée il y a cinq ans, cette association de lutte contre le gaspillage s’occupe de la collecte et de la rénovation de jouets d’enfants qu’elle remet en circulation. Rappelons que chaque année, quarante millions de jouets sont jetés en France, selon Planetoscope. Soit 1,27 par secondes !
 
Le 24 octobre, Claire Tournefier, sa fondatrice, a été choisie parmi les neufs ambassadeurs chargés d’élaborer une feuille de route de l’économie circulaire auprès de Nicolas Hulot. Publié en mars 2018,  ce document fournira des solutions pour permettre, entre autre, le recyclage à 100 % du plastique. La directrice d’association espère ainsi porter la voix des acteurs, qui s’occupent du réemploi des jouets et généraliser cette démarche.


https://twitter.com/mairievitry/status/927496036989497345?ref_src=twsrc%5Etfw

C’est en étant bénévole pour la Croix-Rouge qu’elle a eu l’idée de créer Rejoué. À l’approche des fêtes de Noël, elle s’occupait de sélectionner des jouets provenant de dons. « Je devais en mettre quantité de côté faute de mains pour les trier. C’était aberrant », explique-t-elle au magazine Kaizen. Grâce au soutien du catalyseur d’entreprises sociales Antropia, Rejoué ouvre ses portes en mars 2012 après deux ans et demi de travail.

Permettre la réinsertion professionnelle

En plus d’éviter à des jouets de finir à la poubelle, l’association a aussi pour objectif la réinsertion professionnelle d’un public éloigné du monde du travail. Elle compte aujourd’hui 34 employés dont 22 emplois en contrat d’insertion.

Sur son site, Rejoué précise avoir accompagné 88 personnes dans un parcours d’insertion personnalisé. Forte de son succès, l’association, historiquement implantée à Paris, s’est installée en juillet dernier dans un ancien centre de tri postal à Vitry.

Chaque jouet est testé avant sa mise en vente

Collecte, tri, assemblage, nettoyage, emballage, étiquetage et vente, toutes ces étapes sont assurées par les agents employés par Rejoué. La récolte des jouets s’effectue auprès de 391 points de collectes : chez les particuliers, dans les écoles, les crèches, chez les distributeurs ou auprès d’associations caritatives.

Une importance toute particulière est accordée à l’hygiène mais aussi à la sécurité des jouets. Tous sont nettoyés, manuellement ou en machine, avec des produits respectueux de l’environnement. À savoir, du bicarbonate de soude et du vinaigre.

Rejoué procède également à leur évaluation afin de respecter les exigences réglementaires en matière de sécurité. 

Les jouets disposent du marquage CE, une garantie de sécurité et de conformité à la norme européenne en vigueur pour la première mise sur le marché.

Ils sont ensuite vendus de 50 à 70 % moins cher que le prix d’origine aux professionnels de la petite enfance et aux particuliers. En 2016, trente-trois tonnes de jouets ont ainsi été triés, nettoyés puis emballés.

« Nous avons très peu d’invendus mais plutôt un problème de distribution », explique Claire Tournefier au quotidien Le Parisien. Rejoué plaide, par exemple, pour que ses jouets puissent être vendus dans des chaînes de magasins aux côtés de jouets neufs. Pour l’instant, sans succès.

Des ateliers créatifs de détournements des jouets

À l’approche de Noël, les équipes de Rejoué s’activent. En effet, 50 % du chiffre d’affaires de l’association est réalisé grâce à la vente auprès de particuliers avec un pic au moment des fêtes. De même qu’en 2016, elle organisera un Noël solidaire. Les jouets achetés par des entreprises partenaires seront redistribués par plusieurs associations aux enfants les plus défavorisés.

L’association organisera également le 29 novembre, le 9 et le 18 décembre des animations dans sa boutique éphémère, située à Vitry-sur-Seine. Les enfants pourront y apprendre à customiser des jouets, voire à leur trouver un nouvel usage lorsqu’ils ne sont plus complets.

À titre d’exemple, ils réaliseront à partir de livres abîmés des guirlandes et des boules de noël, ou encore des magnets à partir de pièces de puzzle. De quoi aborder de façon ludique le problème de la surconsommation et du gaspillage des jouets.

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