Première française à Nantes : un logement social a été imprimé en 3D

Si plusieurs essais d’impression 3D de bâtiment ont eu lieu en France ces dernières années, aucun n’était destiné à être habité. En cause : des techniques encore expérimentales et ne répondant pas aux normes en vigueur. Mais ce cap vient d’être franchi le 20 septembre dernier, avec la construction à Nantes d’une maison pilote rue du Croissant.

Construit en forme de Y, ce logement baptisé Ynhova a été conçu par l’équipe du professeur Benoît Furet de l’Université de Nantes en partenariat avec un bailleur social. Il fera 95 m2 plein-pied  pour un total de cinq pièces et sera entièrement imprimé en 3D, à l’exception de la dalle et des portes et fenêtres.

Un T5 en « meringue »

Contrairement aux énormes imprimantes 3D chinoises, comme la machine de 6,6 mètres de haut de la société Winsun, l’imprimante nantaise est assez petite pour passer par la porte d’entrée du logement. Grâce à son bras articulé, elle peut élever les murs directement autour d’elle. Pas moins de neuf brevets ont été déposé afin de protéger.

Les murs sont composés de trois parois : les deux extrémités sont faites en mousse polyuréthane. Un matériau qui ressemble à de la meringue, sèche en 5 secondes et apporte une excellente isolation. Au centre, une paroi en béton est coulée par le robot et les murs intérieurs sont ensuite recouverts de Placoplatre par les maçons.

Des matériaux loin d’être écologiques… mais qui ont permis de construire la structure du bâtiment en seulement 36 heures, contre plus de trois semaines avec des techniques conventionnelles.
 

« Cette imprimante facilite la réalisation de formes sur-mesure ou complexes et arrondies, par exemple un escalier monumental », explique Pierre-Emmanuel Thiard dirigeant de Point P Travaux publics dans un communiqué. Elle permet un gain de temps énorme et un travail moins pénible pour les maçons qui n’ont qu’à piloter le robot et à faire les finitions.

L’impression 3D, moins chère et plus rapide

Grâce à cette technique, la maison Yhnova n’a coûté que 195 000 euros, contre 250 000 à 350 000 euros pour une superficie égale dans le même quartier. Soit une économie de 20 à 30%. Elle sera habitée dans quelques mois par une famille nantaise après une période d’étude visant à analyser le comportement des matériaux et leur efficience thermique.

Si le résultat est concluant, le bailleur Nantes Métropole Habitat entend construire de nombreux autres logements sociaux de qualité et à moindre coût grâce à cette technologie. À quand des HLM en meringue ?

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