Partager la publication "Veilleurs des mers : les gardiens courageux de la SNSM"
Depuis sa création en 1967, héritière des nobles actions de deux sociétés bénévoles du XIXe siècle, la SNSM est un phare d’humanité. Reconnue d’utilité publique en 1970, cette association s’ancre dans le courage et le dévouement de 9 000 bénévoles, hommes et femmes, répartis dans 208 stations de sauvetage et 32 centres de formation et d’intervention sur tout le territoire national et au-delà, dans les départements d’outre-mer. Toute l’année, ils se mobilisent pour sauver des vies, offrant secours et espoir, gratuitement et bénévolement, aux personnes en péril en mer et sur les côtes.
Aujourd’hui, la SNSM fait face à plusieurs défis majeurs : le renouvellement et la modernisation de sa flotte de sauvetage vieillissante, la formation de ses bénévoles – venus de tous les horizons et de moins en moins du monde maritime -, et le développement d’équipements de sécurité toujours plus avancés. Ces défis, aussi vastes que l’océan, nécessitent des ressources conséquentes, d’autant plus que la générosité du public est la pierre angulaire de son financement. Les dons permettent à la SNSM de continuer à veiller sur la sécurité des usagers de la mer.
« On donne du temps. On est tous bénévoles. On répond présent toute l’année, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. On est prêts à se mobiliser en quelques minutes pour venir en aide », résume un bénévole de la SNSM. Chaque intervention – 12 208 rien qu’en 2022, et plus de 32 000 personnes prises en charge – est unique. Et donne parfois lieu à des témoignages poignants. Elouan, 18 ans, de Nouvelle-Calédonie, en sait quelque chose. Son récit d’une sortie en mer qui tourne mal, sa lutte contre les éléments, son appel à sa mère, et finalement, le sauvetage, illustrent la fragilité de nos existences face à la puissance de la mer et la force salvatrice de la SNSM.
Marin déjà expérimenté malgré son jeune âge, Elouan décide de sortir en mer par une belle après-midi à bord d’un petit catamaran d’un peu moins de 6 mètres. Il se met à l’eau en même temps qu’un ami, Franck, qui a son propre bateau. « Après quelques bords dans la baie, et alors que les conditions de vent sont bonnes, nous décidons de faire un rapide aller-retour en mer pour aller jusqu’à une épave de bateau bien connue, visible de loin. C’est une histoire de 6-7 milles nautiques, 10 kilomètres », raconte Elouan.
Le duo touche au but vers 17 heures pour profiter des derniers rayons du soleil. Sur le retour, les conditions se durcissent. « Franck dessale puis ce sera mon tour. Deux fois. Nous finissons par arriver à un platier que nous aurons bien du mal à traverser. Au moment d’en sortir, il est 19h30, il fait nuit et je suis épuisé. Surtout, j’ai peur de me perdre sans GPS. Je décide alors d’appeler ma mère, qui a toute la chronologie de l’histoire, pour qu’elle déclenche les secours », explique le jeune homme. Moins de 5 minutes plus tard, les secours rappellent Elouan pour lui expliquer la procédure. « En une heure à peine, ils sont sur zone avec leur vedette. Un Zodiac vient me chercher pour me mettre au chaud car je suis presque en hypothermie tandis qu’un sauveteur s’occupe de mon bateau. Tout s’est bien fini mais je m’en veux car j’ai pris des risques inutiles. Je sais en revanche que j’ai pris la bonne décision en appelant les secours avant que la situation ne dégénère vraiment. Et je ne ressors plus sans équipement de sécurité et de quoi être au chaud. Même sous les tropiques. »
Sur le littoral aussi, la SNSM est un rempart contre le danger. Angèle, jeune nageuse sauveteuse, raconte le sauvetage d’un vacancier de 78 ans. Un acte de bravoure et de compétence qui a permis d’éviter le pire. « Je venais de commencer mon quart au bord de l’eau, se souvient Angèle. J’aperçois un monsieur qui nage le crawl un peu bizarrement. Je décide de le suivre le long de l’eau pour voir si tout va bien quand je le vois soudain se retourner en position ventrale. J’envoie immédiatement un message à mon collègue par radio pour lui dire de venir au plus vite et je m’élance dans l’eau. Il est à quinze mètres du bord. Inconscient, je le ramène vite sur le sable pour lui prodiguer les premiers secours. Il ne respire pas donc je commence un massage cardiaque. Une première pour moi. La victime régurgite de l’eau. Mon collègue arrive alors avec le défibrillateur et on commence à lui donner de l’oxygène. Au bout de quelques minutes, l’homme se met à respirer à nouveau. Un quart d’heure après le début de l’intervention, les pompiers et le Samu nous rejoignent avec les médicaments adéquats. L’homme reprendra conscience peu après mais il s’en est fallu de peu. »
Ces récits, ces événements qui auraient pu être beaucoup plus graves, illustrent l’importance cruciale de la SNSM et rappellent combien il est essentiel de la soutenir. Chaque jour, les bénévoles incarnent l’esprit de solidarité et le dévouement au service de la communauté maritime. Par tous les temps, ils accomplissent leur mission avec une abnégation qui force l’admiration. Leur dévouement tisse un filet de sécurité, invisible mais résistant, sur nos mers et nos côtes, garantissant que face aux caprices de la nature, il y aura toujours une main tendue pour répondre à l’appel de détresse.
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