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Paris aura-t-il ses taxis volants à temps pour les Jeux olympiques ?

L’allemand Volocopter ambitionne un test grandeur nature de ses taxis volants pendant les Jeux Olympiques. Mais un doute subsiste sur la certification des engins à temps pour l’événement.

Le 06/04/2023 par Florence Santrot
volocity paris
Pourrons-nous réserver des taxis volants pour aller assister à une épreuve de Paris 2024 ? Le planning est serré… Crédit : Volocopter.
Pourrons-nous réserver des taxis volants pour aller assister à une épreuve de Paris 2024 ? Le planning est serré… Crédit : Volocopter.

Verra-t-on de petits engins volants dans les airs de la capitale et aux abords pendant les J.O. de 2024 ? Rien n’est encore certain mais la volonté est belle et bien là. Jusqu’ici appartenant au simple fantasme ou dans les films de science-fiction, le concept de taxis volants pour de courtes distances pourrait bien devenir bientôt une réalité en France. Avec une première exploitation commerciale à Paris pendant les Jeux.

Pas vraiment des avions, pas vraiment des hélicoptères, ces taxis volants sont ce qu’on appelle des eVTOLs (electric vertical take-off and landing vehicles). C’est-à-dire des véhicules électriques à décollage et atterrissage vertical. C’est en effet la condition pour avoir de tels engins dans les airs d’une capitale compacte comme Paris. Et c’est tout le défi de l’initiative Re.Invent Air Mobility lancée par trois organisations, Choose Paris Region, le Groupe ADP et le Groupe RATP.

Volocity, des taxis volants électriques dotés de 18 rotors

Volocopter
Vol du Volocopter 2X sur le terminal vertiport de Pontoise le 10 novembre 2022. Crédit : Groupe ADP, M.Letertre.

C’est l’aérodrome de Pontoise, au nord-ouest de la capitale, qui accueille ces engins d’un genre nouveau. Ce premier « vertiport » européen (aéroport à décollage et atterrissage vertical) a accueilli un vol test le 10 novembre 2022. Un taxi volant, créé par l’allemand Volocopter, a effectué un vol d’essai dans un environnement conventionnel. À mi-chemin entre l’hélicoptère et le drone, ce véhicule électrique nommé VoloCity affiche une autonomie de 30 km.

Doté de 18 rotors et neuf batteries, il émet un bruit de 76 décibels (« moins qu’un bus », annonce-t-on). Et il peut se poser sur une piste de 15 mètres de rayon seulement. VoloCity est capable d’embarquer un passager avec ses bagages. Mais Volocopter ambitionne déjà de commercialiser d’ici 2026 un autre modèle, VoloRegion. Plus gros, il aura un rayon d’action de 100 à 150 km et pourra transporter jusqu’à 5 passagers.

Des prix similaires à ceux pratiqués par les VTC… mais une grosse incertitude pour les J.O.

Pontoise vertiport taxis volants
Aéronef « VoloCity » de Volocopter sur le vertiport de Pontoise. Crédit : Groupe ADP.

À l’occasion de J.O. de Paris 2024, une période d’expérimentation pourrait avoir lieu. Dans ce cadre, une dizaine de VoloCity seront utilisés et effectueront chacun 2 à 3 vols par heure. Pour le tarif, l’objectif est de s’aligner sur ceux pratiqués par les VTC (voitures de transport avec chauffeur). Soit entre 60 et 80 euros pour un Pontoise-Paris.

Le hic est que le VoloCity 2X, le modèle qui a effectué le premier vol test en novembre dernier, n’a pas encore reçu l’agrément pour une utilisation dans un cadre commercial. Et, pour l’heure, il n’est pas dit qu’il recevra sa certification complète à temps pour une expérimentation pendant les Jeux. « C’est du côté ambitieux de ce qui est possible », a déclaré à Bloomberg Duncan Walker, cofondateur et PDG de Skyports, la société basée au Royaume-Uni qui développe le projet avec le Groupe ADP. L’incertitude est donc de mise.

5 vertiports en préparation… et l’intérêt de l’AP-HP pour ce nouveau mode de transport

En sus du vertiport de Pontoise, il est prévu cinq autres aménagements en Île-de-France. Le but est de relier les aéroports du Bourget et de Paris-CDG au quai d’Austerlitz à Paris. Ainsi que l’héliport d’Issy-les-Moulineaux à l’aérodrome de Saint-Cyr-l’Ecole. Pour l’heure, il n’est pas prévu de voir un vertiport installé sur le toit des Galeries Lafayette, par exemple.

VoloCity
Un eVOLT Volocity en plein vol. Crédit : Volocopter.

En revanche, l’AP-HP (le CHU d’Île-de-France) s’intéresse de près à ces eVOLTs pour faciliter le transport de matériels biologiques (organes, poches de sang, etc.). Mais aussi pour le transfert de blessés légers ou de médecins spécialisés avec l’aéroport sanitaire du Bourget. Des liaisons pourraient voir le jour dès 2024.

Mais Volocopter n’est pas le seul à s’intéresser à ce marché. Le constructeur aéronautique brésilien Embraer a initié Eve Air Mobility dans son pays. Airbus a créé son propre concept City Airbus. Parmi les acteurs de ce marché encore émergent, on peut aussi citer Ascendance Flight Technologies, Lilium, Joby Aviation et Vertical Aerospace. Preuve que le potentiel est là.

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