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VIDEO – Maglev : la Chine teste un train en lévitation révolutionnaire

Red Rail est le premier Maglev suspendu testé par la Chine dans la province du Jiangxi. Ce train suspendu n’a besoin que d’aimants pour fonctionner.

Le 14/08/2022 par Florence Santrot
train maglev
Le monorail Maglev en phase de test en Chine est particulièrement approprié aux villes bruyantes et polluées. Crédit : capture d'écran CCTV.
Le monorail Maglev en phase de test en Chine est particulièrement approprié aux villes bruyantes et polluées. Crédit : capture d'écran CCTV.

On appelle cela un « sky train » ou train aérien. Le Maglev est un train à sustentation magnétique. Plutôt que d’avancer sur des rails, ses wagons sont pendus dans le vide, accrochés à une glissière par leur toit. Le Maglev utilise les forces magnétiques pour se déplacer. Concrètement, le train est doté d’aimants supraconducteurs tandis que des électroaimants sont placés le long de la voie. Grâce à la force de répulsion, cette magnétisation fait en sorte que le train ne touche aucune surface, pas même la glissière.

Une absence de friction qui permet aux Maglev d’atteindre des vitesses très élevées, bien plus importantes qu’un train dont les roues frottent sur le rail. Un prototype de ce type de locomotion a déjà dépassé les 600 km/h et un autre, en fabrication, pourrait rouler à 1000 km/h. Mais le Red Rail chinois est un Maglev d’un autre type. Ce monorail, en phase de test dans le sud de la Chine, dans la province du Jiangxi (district de Xingguo), ne vise pas la vitesse mais la sobriété énergétique.

88 passagers à 80 km/h à 10 mètres du sol

Car ce Maglev chinois est d’un nouveau genre. Celui-ci n’a pas pour ambition de battre des records de vitesse mais à fonctionner… en consommant le moins d’énergie possible. Et en effet, le prototype du Red Rail actuellement en test peut embarquer 88 passagers et les transporter à 80 km/h en utilisant très peu d’électricité sur les 800 mètres de son parcours.

Accroché à sa glissière à 10 mètres du sol, il a pour particularité d’utiliser des minéraux très rares qui ont comme propriété de créer des aimants avec une force de répulsion constante, qui ne va pas ou très peu s’affaiblir dans le temps. Grâce à ses ressources minières, la Chine produit 80 % de ces aimants dits « permanents ». Cette innovation en fait le premier train dont la lévitation ne nécessite aucune électricité. Et cela évite tout champ électromagnétique, qui peut être nuisible pour l’environnement et la santé et qui est caractéristique des Maglev à aimants classiques.

Le Red Rail en test dans le sud de la Chine. Crédit : xingguo.gov.cn
Le Red Rail en test dans le sud de la Chine. Crédit : xingguo.gov.cn

Une suspension zéro-énergie pour le Maglev chinois

« La grande innovation [de ce Maglev, NDLR] est sa suspension zéro-énergie, explique Yang Bin, Chief Expert de Red Rail. Celle-ci permet d’économiser jusqu’à 31 % de l’énergie normalement nécessaire pour suspendre un train aérien selon les systèmes précédents de technologie de lévitation électromagnétique. » Le Red Rail n’a donc besoin que de très peu d’énergie pour fonctionner, uniquement pour assurer ses déplacements. A terme, cette ligne du Maglev sera longue de 7,5 km et pourra atteindre une vitesse de pointe de 120 km/h en exploitation, ont précisé les autorités chinoises.

Cette innovation présente bien des avantages : outre une empreinte carbone d’exploitation nulle (le peu d’électricité nécessaire pour le moteur du train est renouvelable), son système d’aimantation rend le Red Rail capable de grimper de fortes pentes, de tourner avec un rayon de braquage réduit et, surtout, il émet très peu de nuisance sonore, indique le South China Morning Post. Avec aucune friction, le confort des passagers est, en outre, parfait. La Chine prévoit, à terme, de faire rouler le Red Rail sans intervention humaine. C’est une intelligence artificielle qui gèrera le pilotage in fine.

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