Dans le hall, c’est un va et vient constant de dessinateurs, de sculpteurs, d’écrivains, de photographes, de chanteurs, de peintres et de compositeurs. L’un arrive pour présenter ses peintures. Un autre s’apprête à prendre le train pour Bruxelles afin de raconter son histoire sur scène. Depuis l’ouverture en 2017 à Paris de l’Atelier des artistes en exil, environ 200 personnes de 40 nationalités y sont venues poursuivre leur projet artistique, rencontrer d’autres professionnels, apprendre le français et trouver des conseils au regard de leur situation administrative.
Derrière ce projet, il y a Judith Depaule et Ariel Cypel, autrefois dirigeants de Confluences, un espace culturel parisien destiné à la promotion des arts vivants et des arts plastiques contemporains.
“En 2015, nous nous sommes posés la question des réfugiés. Il y avait le camp de migrants à ciel ouvert de Saint-Ouen et évidemment la photo du petit Aylan qui circulait partout dans les médias. Nous avons eu l’idée de vouloir faire quelque chose notamment en direction des réfugiés syriens.” raconte Judith Depaule, metteure en scène française.
Sous la férule de l’ONDA (Office national de diffusion artistiques), l’atelier voit le jour en janvier 2017. C’est l’association Emmaüs Solidarités qui leur prête les locaux de 1000m2 dans le XVIIIe arrondissement.
Les artistes arrivent généralement ici grâce au bouche-à-oreille, au réseau professionnel ou aux associations ou instances en lien avec l’accueil des migrants. Son stylo Bic noir à la main, Najah a vécu dans le centre 227 des services de renseignement militaire en Syrie où les tortures, les humiliations et les coups étaient quotidiens. Dessinateur, il témoigne des atrocités de l’enfer carcéral. Un travail qui lui a valu une reconnaissance internationale.
“J’ai commencé à dessiner à Beirut en traversant les frontières. J’ai une centaine de dessins et j’en produis parfois plusieurs par jour. C’est comme une psychothérapie, un témoignage. Là par exemple sur ce dessin, les soldats frappent les prisonniers avec une courroie de char en caoutchouc avec des fils de fer.”
S’adapter au parcours de chacun et innover est une priorité pour les encadrants du projet. “Face au manque de places disponibles pour des cours de français et au problème de démarrer ces enseignements en cours d’année, nous avons ouvert une classe de français au sein de l’atelier. C’est un système d’apprentissage de la langue par l’art. Par exemple, l’oralité s’apprend avec des acteurs, l’écriture avec des écrivains et les sorties à des expositions font office de supports de cours”, explique Judith Depaule.
Néanmoins, l’une des principales difficultés reste la question du logement pour ces exilés. “Douze personnes sont actuellement à la rue. Nous sommes en train de construire un réseau de gens qui mettraient à disposition leur logement quand ils s’en vont ou qui ont une chambre de disponible”, confesse la metteur-en-scène.
Un engagement qui a valu à l’Atelier des artistes en exil la remise du prix « Culture pour la paix » de la Fondation Chirac, le mardi 18 décembre 2018 au Musée du quai Branly. “Ici, c’est un peu comme une utopie”, s’enthousiasme Judith Depaule.
Car ce lieu multi-communautaire et multidisciplinaire est devenu pour beaucoup de ces personnes un lieu de rassemblement, un ancrage. Un endroit où finalement, l’art peut se libérer des frontières.
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