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En lançant leur coopérative éphémère, ces jeunes créent leur propre job d’été

Entreprises éphémères, les Coopératives Jeunesse de Services (CJS) se développent en France. Depuis 2013, elles permettent aux jeunes de 15 à 19 ans d’organiser en collectif leur propre boulot d’été : bricolage, ménage, jardinage. Et découvrir un mode de gestion démocratique d’une entreprise.

Le 19/07/2017 par WeDemain
Une Volvo à  Â« batterie structurelle »
Une Volvo à  Â« batterie structurelle »

Synonyme de vacances, l’été est aussi la période des petits boulots pour des milliers de jeunes en France. Mais la recherche d’un travail peut s’avérer difficile, spécialement quand on est mineur. Dans cette optique, le réseau Coopérer Pour Entreprendre a importé le concept canadien des Coopératives Jeunesse de Services (CJS) en France en 2013.
 
Le principe ? Permettre à des jeunes de 15 à 19 ans de créer leur entreprise pour proposer leurs services et décrocher plus facilement des petits boulots. Accompagnés de deux animateurs et avec le soutien des collectivités locales, ces adolescents définissent ensemble différents services (bricolage, ménage, jardinage…) qu’ils proposent ensuite aux habitants et aux entreprises locales.
« Ils proposeront leurs services à la population et aux acteurs du territoire, prendront des décisions collectivement, définiront leur stratégie commerciale, géreront l’entreprise. Ils vont démarcher et faire des devis, s’organiser en comités de ressources humaines, comptabilité, finances, marketing… » détaille Mathieu à Ouest France,  animateur cet été à Angers. 

Gouvernance partagée et compétences acquises

Quand ils ne sont pas sur le terrain, les coopérants se réunissent en conseil d’administration. Selon le principe du « une personne, une voix », ils se répartissent en trois comités autour des principales fonctions de l’entreprise : marketing, finances et ressources humaines. Les adolescents doivent tout gérer eux-mêmes.
 
Des conditions réunies pour développer chez eux l’engagement citoyen et l’esprit d’initiative mais aussi pour acquérir de réelles compétences, remobilisables par la suite. 
 
« Ils gagnent en aisance tant à l’oral qu’à l’écrit, développent leur sens du relationnel et leur esprit d’équipe, précise Prisca Liotard, chargé de mission à Coopérer pour Entreprendre. C’est une expérience très valorisante sur le CV. Ils rencontrent des personnes différentes, adoptent une autre posture et un autre discours. » 

Une rémunération nette moyenne de 225 euros sur 2 mois

A la fin de l’été, les adolescents se partagent les gains récoltés. Pour ce faire, les coopérants établissent ensemble les règles de répartition soit basées sur un salaire égalitaire, l’implication ou le temps de présence de chacun. En moyenne, chacun peut percevoir une rémunération nette moyenne de 225 euros sur 2 mois.
 
« Pour ne pas créer de désillusion on explique bien en amont aux coopérants que cette expérience ne remplacera pas un salaire de job d’été, explique Prisca Liotard. Il faut voir cette somme comme de l’argent de poche. Les CJS sont des projets éducatifs avant tout », conclut-elle.
Aujourd’hui, on compte près d’une cinquantaine de CJS en France, notamment en Bretagne et Pays de la Loire. 420 jeunes coopérants se sont déjà lancés dans l’aventure. Le double est espéré à l’horizon 2020. 

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