Partager la publication "Engie (ex-GDF) va dire adieu au charbon, annonce Ségolène Royal"
« Les entreprises françaises vont retirer leurs investissements dans le charbon, et Engie s’y est d’ailleurs engagé », a indiqué Ségolène Royal, qui a déclaré que l’entreprise « va programmer la fin des investissements dans le charbon ».« Il faut être logique », a plaidé la ministre :
« On ne peut pas d’un côté déplorer les effets catastrophiques du dérèglement climatique et de l’autre continuer à investir dans les énergies fossiles. Il faut de la rigueur et un bon ordre des choses ».
Une déclaration qui a conduit les ONG environnementales à réclamer des « garanties » de la part de l’industriel. « L’annonce de Ségolène Royal doit être accueillie avec prudence », a réagi Malika Peyraut des Amis de la Terre dans un communiqué commun à plusieurs ONG. « Nous attendons des garanties : un plan de sortie du charbon d’Engie à horizon 2020, qui soit à la hauteur de l’enjeu climatique et social », a-t-elle ajouté.
Mais du côté de l’entreprise, qui a confirmé l’information dans l’après-midi, un tel plan n’a pas été mentionné pour l’instant.
« Nous avons pris la décision de ne pas lancer de nouveaux projets dans le charbon », a annoncé à son tour à l’AFP une porte-parole du groupe, précisant que la décision avait été prise lors du conseil d’administration du groupe qui s’est tenu les 12 et 13 octobre.« C’est une décision mûrement réfléchie », a souligné la porte-parole d’Engie, motivée à la fois par les préoccupations écologiques et par les doutes sur la rentabilité de ces projets. Cela signifie que les projets d’investissement d’Engie dans des centrales à charbon en Turquie et en Afrique du Sud « ne se feront pas », a explicité la porte-parole. En revanche, « les engagements dans les projets en cours sont maintenus », tel que celui d’une centrale à charbon en Mongolie, et les centrales fonctionnant déjà ne seront pas fermées.
Engie, entreprise partenaire de la conférence mondiale sur le climat organisée à Paris du 30 novembre au 11 décembre (COP 21), détient actuellement une trentaine de centrales à charbon qui émettent 81 millions de tonnes de CO2, selon Les Amis de la terre, soit l’équivalent des émissions d’un pays comme les Philippines.
Plusieurs ONG environnementales ont écrit le 7 octobre une lettre ouverte au Président de la République François Hollande pour lui demander de prendre position contre les investissements français dans le charbon à l’étranger par les entreprises dont l’État est actionnaire principal, et notamment de mettre fin au projet de la centrale à charbon en Turquie mené par Engie.
Le groupe faisait toutefois valoir fin septembre auprès de l’AFP que le charbon représentait 15 % de ses capacités de production d’électricité, contre 20 % pour les énergies renouvelables, et que les projets en développement se faisaient essentiellement à partir du gaz et du renouvelable.
[Article actualisé à 18h15]
Lara Charmeil (avec AFP)
@LaraCharmeil