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Grenoble lance sa « Convention citoyenne Covid-19 »

Sous l’impulsion du maire écologiste Eric Piolle, la ville a instauré un « comité de liaison citoyen » spécial Covid. Objectif : mieux prendre en compte les besoins locaux face à la crise sanitaire. Des réunions auront lieu tous les mois avec des habitants tirés au sort.

Le 10/11/2020 par Alice Pouyat
assemblée citoyenne sur la gestion du covid à grenobleoble
Six assemblées citoyennes spécial covid sont déjà prévues jusqu'en avril. ( Crédit : capture d'écran France 3)
Six assemblées citoyennes spécial covid sont déjà prévues jusqu'en avril. ( Crédit : capture d'écran France 3)

Face à la pandémie, faut-il ouvrir ou fermer les librairies ? Durcir ou assouplir les restrictions de circuler ? Comment protéger les plus fragiles ? Difficile de mettre tout le monde d’accord.

Pour mieux trancher, Grenoble joue la carte participative : la mairie a mis sur pied une « Convention citoyenne » spéciale Covid-19, dont la première session s’est tenue samedi 7 novembre.

Les 210 participants sont invités à « discuter pour donner leur avis sur les mesures qui leur seront présentées et faire remonter leurs préoccupations liées à la crise sanitaire », peut-on lire sur le site de la mairie.

Fin octobre, le député insoumis François Ruffin avait proposé la création d’une telle Convention citoyenne au niveau national. Grenoble est la première ville française à se lancer.

Une façon pour son maire écologiste Eric Piole de reprendre la main sur une gestion de crise jugée trop « descendante » par un gouvernement qui « ne partage pas du tout le processus de décision », rapporte le correspondant local de Mediapart.

Concrètement, une partie des participants, dont un tiers de moins de 25 ans, ont été tirés au sort sur listes téléphoniques. Le panel intègre aussi des représentants d’acteurs locaux, syndicats ou associations. Mais, pandémie oblige, seules une trentaine de personnes peuvent se retrouver chaque mois en présentiel. Les autres sont appelées à donner leur avis via Internet sur des questions données.

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Une gestion plus locale de la crise sanitaire

Pour cette première assemblée, deux sujets étaient principalement à l’ordre du jour, l’organisation des marchés et le maintien du lien social. Les participants ont par exemple réfléchi à l’aide aux victimes de violences conjugales, aux personnes isolées, ou à l’accueil des personnes sans domicile fixe.

Reste à savoir s’ils seront vraiment écoutés ou si l’assemblée se résumera à un exercice populiste dans l’air du temps.

« On est fiers de ce processus mais aussi très humbles sur sa mise en route (…). On a entendu votre avis, mais si on ne peut pas le faire, on vous le dira, c’est la règle du jeu« , ont prévenu les élus locaux lors de la première assemblée, cités par Mediapart.

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Interrogés par France 3 Grenoble, certains participants sont sortis satisfaits ce samedi, notamment des anciens malades du Covid soulagées de pouvoir partager leur expérience. D’autres, comme Michel Voilin, président d’une union de quartier grenobloise, pensent que cette première mériterait d’être améliorée. « L’initiative était heureuse, mais j’ai été déçu de ne pas avoir donné un avis sur de vraies décisions. On était face à des objectifs généraux auxquels on ne pouvait qu’adhérer. »

Encore cinq assemblées sont prévues d’ici avril pour peaufiner l’exercice. Et s’exporter dans d’autres villes ?

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