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Le 4 % challenge, un défi contre le sexisme au cinéma

Le 13/05/2019 par Pauline Vallée
Naomi Scott, Ella Balinska, Kristen Stewart et Elizabeth Banks. (Crédit : @ElizabethBanks)
Naomi Scott, Ella Balinska, Kristen Stewart et Elizabeth Banks. (Crédit : @ElizabethBanks)

Après l’affaire Weinstein, comment se porte le sexisme au cinéma ? Si la parité est encore loin d’être gagnée quelques initiatives témoignent d’une prise de conscience, à Hollywood comme à Cannes.
 
Aux Etats-Unis, le mouvement Time’s Up, fondé en 2018 par plusieurs célébrités après que l’influent producteur Harvey Weinstein ait été accusé de viol, a lancé en février dernier un défi aux studios hollywoodiens : le #4percentchallenge. Objectif ? Les encourager à confier la direction d’un projet à une réalisatrice dans les 18 prochains mois.
 
Sur les 1 200 films les plus ‘performants’ [ayant enregistré le plus de recettes, ndlr] sortis ces dix dernières années, seulement 4 % ont été réalisés par des femmes”, déplore le mouvement Time’s Up. Un pourcentage qui a donné son nom à ce défi. La cérémonie des Oscars ne comptait d’ailleurs aucune femme parmi les réalisateurs nominés pour son édition 2019.

Côté studios, des acteurs majeurs du secteur ont d’ores et déjà accepté de relever ce 4 % challenge : parmi eux, les studio Universal Pictures, MGM, Warner Bros et Paramount.

L’annonce a aussi suscité une vague d’enthousiasme sur les réseaux sociaux. Le site de Time’s Up met régulièrement à jour une liste de personnalités qui se sont publiquement engagées à travailler avec une réalisatrice, comme le réalisateur J. J. Abrams, le compositeur John Legend, ainsi que les actrices Reese Witherspoon, Eva Longoria ou Natalie Portman.
 

Le festival de Cannes s’engage

En France aussi, quelques signaux positifs ont été envoyés, notamment grâce aux responsables du Collectif 50/50, think tank français créé début 2018 afin de promouvoir l’égalité et la diversité dans l’industrie du cinéma.
 
Le comité de sélection du festival de Cannes compte cette année quatre hommes et quatre femmes. Le jury réunit, lui aussi, autant d’hommes que de femmes autour de son président. L’affiche du festival rend hommage à la cinéaste féministe Agnès Varda, disparue en avril.
 
Lors des premières Assises de la parité, de l’égalité et de la diversité, initiées par le collectif 50/50, en septembre dernier, la ministre de la Culture alors en poste Françoise Nyssen avait aussi annoncé la création d’un bonus de subventions de 15 % pour les films “exemplaires en matière de parité”.
 
Nécessaire, car même si les réalisatrices françaises sont mieux représentées qu’aux Etats-Unis, les inégalités persistent. Entre 2006 et 2015, plus des trois quarts des films agréés par le CNC ont été réalisés par des hommes. “Dans une très grande majorité des professions, les salaires horaires moyens des femmes apparaissent inférieurs à ceux des hommes notamment pour la réalisation (- 42 %), la production (- 38 %)”, souligne un rapport du CNC publié en février 2017.

Du chemin reste donc à parcourir vers la parité au cinéma. Cette année, quatre des vingt-deux films en Compétition officielle sont réalisés par des femmes, ce qui est mieux que les années passées… mais reste bien peu.

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