Partager la publication "Premier producteur de cacao, la Côte d’Ivoire fabrique désormais son chocolat pâtissier équitable"
Pour remédier à cette situation, la start-up Instant Chocolat et la coopérative Ecoya ont présenté, le 28 août, les premiers blocs de chocolat fabriqués en Côte d’Ivoire à partir de fèves de cacao certifiées commerce équitable et baptisés Le chocolat des femmes de Yamoussoukro.
Il s’agit d’un chocolat de couverture, comprenez un chocolat de qualité professionnelle utilisé en pâtisserie, conditionné en lingots de 2 kg, avec une concentration de 75 % de cacao.
Un ancien banquier reconverti en maître chocolatier
En 2010, il décide de tout plaquer pour devenir artisan chocolatier et plus récemment, couverturier. C’est auprès du chef pâtissier de l’hôtel du Golf à Abidjan qu’il apprend le métier et fait ses premières armes.
Son projet de transformation des fèves de cacao ivoiriennes en chocolat “Made in Côte d’Ivoire” se concrétise en 2014. Il crée alors sa start-up avec deux de ses amis : Yvan Patrick Akré, graphiste et Community Manager, et Mac Arthur Kouassi, chargé du développement commercial.
Baptisée Instant Chocolat, la jeune entreprise est spécialisée dans la fabrication de chocolat artisanal et d’emballages personnalisés. Elle fabrique notamment des bonbons de chocolat au gingembre, à la banane plantain, au riz noir, à la pistache africaine, à la citronnelle ou encore aux chips de manioc.
Dans les champs de cacao, les femmes encore victimes de discriminations
“En dépit des progrès réalisés dans l’organisation de la filière, les femmes travaillant dans les champs de cacao sont victimes de discriminations et de grandes inégalités ; à titre d’exemple les formations agricoles ou financières restent inaccessibles aux femmes”, précise dans un communiqué la marque Instant Chocolat.
L’entreprise affiche l’objectif de transformer 10 % du cacao issu des coopératives ivoiriennes en chocolat prêt à la consommation. Des produits moins chers que le chocolat importé et plus profitables aux producteurs locaux : “les paysans africains perçoivent moins d’un 10e du prix de la tablette de chocolat vendue à l’étranger”, précise Axel Emmanuel Gbaou.
D’ici trois ans, l’entreprise Instant Chocolat espère torréfier les fèves des 2 500 coopératives ivoiriennes productrices de cacao. De quoi, selon elle, fournir du travail à 250 000 femmes.