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Written by 12 h 20 min Déchiffrer, Politique

Présidentielle : le WWF veut un « passe climatique » pour le prochain mandat

Dans une tribune, le WWF incite les candidats à la présidentielle à s’engager vraiment pour la sauvegarde de la planète en acceptant un « passe climatique ».

Le 20/02/2022 par Florence Santrot
Monique Barbut et Isabelle Autissier
Monique Barbut (gauche) et Isabelle Autissier, les deux présidentes du WWF.
Monique Barbut (gauche) et Isabelle Autissier, les deux présidentes du WWF.

Et si les candidates et candidats à la présidentielle s’engagaient pour la planète par l’entremise d’un passe climatique ? Telle est la volonté du Fonds mondial pour la nature (WWF) qui publie ce dimanche 20 février une tribune dans le JDD. Par l’entremise de ses dirigeantes – Monique Barbut, Isabelle Autissier et Véronique Andrieux –, le Fonds invite les candidats à « prendre l’engagement de soumettre chacune des décisions de [leur] mandat présidentiel à l’obtention d’un passe climatique« .

Concrètement, le WWF souhaite la création d’une autorité indépendante. Celle-ci validera, ou non, les initiatives afin de mettre la protection de l’environnement en première ligne. « Candidates, candidats, abandonnez les discours flous et les promesses sans lendemain : engagez-vous à faire de votre mandat celui de la sortie de l’impasse écologique ».

Un passe climatique contraignant

Le WWF pointe du doigt que les prédécesseurs à la plus haute fonction de l’État n’ont pas pris les mesures suffisantes pour réduire l’empreinte écologique de la France pour la simple et bonne raison que « rien ne les y oblige ». En conséquence, il émet l’idée d’une « vigie climatique » qui évaluerait et obligerait l’exécutif à revoir sa copie dans le cas d’une mesure jugée comme allant à l’encontre des intérêts de la sauvegarde de la planète.

Le passe climatique permettrait de :

  • Se donner des objectifs ambitieux, 
  • Adopter des outils pour mesurer l’impact des décisions sur le climat et la biodiversité, 
  • Créer une institution indépendante pour évaluer et garantir la conformité des décisions.

La tribune parue dans le JDD rappelle que « en 2019, seuls 3 % des articles de loi promulgués étaient évalués à l’aune de leur impact sur le climat ». « Chaque loi, chaque arrêté, chaque feuille de route stratégique ou chaque engagement international susceptible d’avoir un impact sur la trajectoire française d’émissions de CO2 ou sur un état de la biodiversité » devrait donc être évalué pour décider si cela est compatible avec le passe climatique imaginé par le Fonds mondial pour la nature. Et dans le cas inverse ? « Un avis négatif pourra amener le juge compétent à déclarer cette proposition irrecevable ».

Une pétition pour la création du Passe Climatique est en ligne sur le site du WWF

« Une promesse à l’égard des Français »

Dans cette tribune, les trois dirigeantes du WWF soulignent que « le passe climatique est une discipline pour le prochain président autant qu’une promesse à l’égard des Français : celle de prendre des décisions qui protégeront leur santé, qui soutiendront leur économie et qui rétabliront sur leur territoire une biodiversité qui commence à s’en retirer.« 

« Surtout, vous doterez la politique française des outils de pilotage dont elle manque encore cruellement pour garantir que tout ce qui est entrepris par l’Etat contribue à atteindre ses objectifs en matière de lutte contre le réchauffement climatique et de protection de la biodiversité. C’est le principe du passe climatique : des objectifs clairement définis, des moyens financiers programmés dans la durée, et un contrôle institutionnel rigoureux. »

En outre, le WWF a indiqué qu’il présentera sous peu ses travaux sur l’empreinte écologique de la France et ses évolutions possibles d’ici 2027. Des propositions qui pourront – peut-être – inspirer candidates et candidats.

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