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Dry January : les bienfaits et nos conseils d’expert

INTERVIEW. Le défi “Dry January” (janvier sans alcool) est lancé en France pour la troisième année consécutive. Jean-Paul Curtay, nutrithérapeute, répond aux questions de WE DEMAIN sur les bienfaits de l’opération. Il nous livre ses conseils.

Le 04/01/2022 par Sofia Colla
Dry January
Les conseils de Jean-Paul Curtay, nutrithérapeute, pour assurer son Dry January. (Crédit : Shutterstock)
Les conseils de Jean-Paul Curtay, nutrithérapeute, pour assurer son Dry January. (Crédit : Shutterstock)

Pour éliminer les excès après les fêtes, nombreux sont ceux qui se lancent le défi du “Dry January”. Littéralement “janvier sec”. Ce programme né en Grande-Bretagne, en 2013, propose de ne pas boire d’alcool en janvier. En France, on pratique “Janvier sans alcool” depuis seulement l’année 2020. Le défi semble fédérer de plus en plus d’adeptes. Selon une récente enquête de YouGov, 24 % des Français font le “Dry January” cette année, complètement ou partiellement. 

Jean-Paul Curtay, nutrithérapeute et auteur, décrypte pour WE DEMAIN les bienfaits du “Dry January” et livre ses conseils pour mieux gérer sa consommation d’alcool au quotidien. Interview.

WE DEMAIN : en quoi la consommation d’alcool peut être un problème ? 

Jean-Paul Curtay : Il faut rappeler que ne pas boire du tout est fondamental pour les femmes enceintes ou les épileptiques. Et je pense qu’il n’y a pas assez d’initiatives à ce sujet. Mais il faut distinguer les personnes qui utilisent l’alcool comme psychotrope. Le programme “janvier sans alcool” peut les aider à trouver des alternatives comme le sport ou le chocolat noir. Plein de choses existent qui produisent les mêmes effets que l’alcool mais sans les dégâts. 

L’autre problème est la boisson automatique de réflexe social. Parce que l’on est ensemble, on va se permettre une bière, deux bières, trois bières… 

Ce qui est intelligent dans la démarche du “Dry January”, ce n’est pas de dire “arrêtez de boire complètement”, mais “réfléchissez un peu plus à ce que vous buvez par automatisme ou autre”. Et de mieux choisir. 

Quels sont les bienfaits du “Dry January” ? 

Le premier bienfait et le plus direct est le poids. L’alcool est très calorique. 

Glucides, protéines = 4,5 calories par gramme.
Graisses = 9 calories par gramme.
Alcool = 7,5 calories par gramme

L’alcool se situe entre les deux : on se rend vite compte que boire de l’alcool a un poids calorique important. De plus, l’alcool a tendance à déréguler la satiété et à favoriser le remplissage stomacal par davantage d’aliments. Donc cela a un double effet qui n’est pas très favorable au poids. Et encore plus si l’on boit le soir. 

Le second bienfait est le sommeil. Selon une étude de l’Université de Sussex (Angleterre), plus de 70 % des participants au “Dry January” enregistrent un meilleur sommeil. Or, c’est durant la nuit que l’on se répare. Cela a un effet anti-inflammatoire et par conséquent un effet anti-surpoids. 

Quelles sont les alternatives à l’alcool que vous préconisez ?

Chanter, faire des exercices de respiration a le même effet antistress que l’alcool. La réalité, c’est que l’on mange la majeure partie des calories au dîner. Ce qui n’est déjà pas une bonne idée. Le dîner devient alors une sorte de psychotrope. Ce remplissage stomacal détend, mais ses répercussions sur la santé sont désastreuses. 

Les alternatives à l’alcool sont nombreuses : on trouve les traditionnels jus de tomate, les cocktails sans alcool… voire, pour ceux ou celles qui veulent perdre du poids, boire un grand verre d’eau. Cela contribue à remplir l’estomac et à réduire la prise alimentaire. Après, il y a tous les grignotages apéritifs sympas qui existent aujourd’hui. Des petits légumes, par exemple. 

Y a-t-il des alcools meilleurs que d’autres ? 

Le choix de l’alcool est en effet important. Des centaines d’études montrent qu’une consommation modérée de vin rouge, un à trois verres par jour, un petit moins pour les femmes, qui y sont plus sensibles, a des effets positifs : cardio-vasculaires, sur la maladie d’Alzheimer, l’hypertension et même sur les cancers. C’est le contraire avec la bière et les alcools forts. La bière, c’est sympa, mais je pense que cela doit rester une boisson exceptionnelle.

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Quelles sont les bonnes habitudes à prendre ? 

Ce qui a souvent été mis en avant concerne la consommation réflexe, l’habitude. L’apéro par exemple. Je pense que c’est une mauvaise habitude toute l’année. Il vaut mieux boire un bon verre de vin rouge pendant le repas. Mon conseil : éliminer l’apéritif, la bière… ces boissons doivent être consommées de façon occasionnelle. 

Ce qui ressort dans les études et qui est très intéressant, c’est la pérennité. Les personnes entrées dans le programme de “Janvier sans alcool” en ressentent les effets au cours de l’année. Ils réduisent leur consommation, leur fréquence, leur quantité d’alcool… Cela a un effet de conscientisation et de changement d’habitudes. Il y a aussi un aspect positif sur l’estime de soi. Ils ont l’impression d’avoir accompli quelque chose et ont une perception plus positive d’eux-mêmes. C’est un des aspects intéressants de l’opération “Dry January”. 

Je recommande de trouver une activité déstressante avant le repas : écouter de la musique, chanter, respirer, pratiquer une courte méditation, faire du sport… ça permet de nous distancier du remplissage stomacal psychotrope. C’est la relation à l’assiette et à l’alcool qui pose problème. 

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L’alcool nuit gravement à la santé. À consommer avec modération.

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