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Le micro-jeûne quotidien : une bonne façon de garder la forme

CHRONIQUE. Envie d’entamer une petite détox pour contrebalancer les excès de fin d’année ? Pour le nutrithérapeute Jean-Paul Curtay, le micro-jeûne ou « fasting » aiderait notre organisme à mieux se réparer au quotidien.

Le 27/12/2021 par Jean Paul Curtay
micro-jeûne ou jeûne intermittent
Le micro-jeûne, une solution pour ralentir le vieillissement du corps. (Crédit : Shutterstock)
Le micro-jeûne, une solution pour ralentir le vieillissement du corps. (Crédit : Shutterstock)

Ah, les vacances… Après une longue année de tensions usantes, vous allez pouvoir lâcher prise. Et régénérer votre organisme, grâce au micro-jeûne !

D’exceptionnelles percées, résumées en mars dans un article d’Antonio Paoli, directeur de la nutrition et du laboratoire de physiologique de l’exercice de l’université de Padoue, nous apprennent qu’il est possible, en changeant le rythme et la nature de nos repas, de ralentir la vitesse de notre vieillissement et de réduire les risques des maladies dites dégénératives qui lui sont associées : arthrose, presbyacousie, pathologies cardiovasculaires, inflammatoires, cancéreuses, neuro-dégénératives comme Alzheimer…

On s’use, on vieillit et on est exposé au risque de ces maladies, pour quelles raisons ? Nos os, nos muscles, notre cœur, notre cerveau et tous les autres organes et tissus sont à chaque minute irradiés par des molécules corrosives. En produisant de l’énergie avec les calories que nous brûlons, nous engendrons des déchets, les fameux radicaux libres, capables d’endommager l’ADN de nos gènes, nos protéines, nos cellules…

S’ajoute à cette irradiation interne, l’irradiation externe, qui résulte de notre exposition permanente à des polluants : dans l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons, les aliments que nous consommons, les transports…

Retrouvez la chronique du nutrithérapeute Jean-Paul Curtay dans chaque numéro de WE DEMAIN.

Opérations de maintenance pendant la nuit

Heureusement, nous sommes capables de réparer les dégâts, principalement la nuit. Le jour, nous utilisons notre énergie pour bouger, pour penser… La nuit, l’énergie est disponible pour les opérations de maintenance : réparation de l’ADN; l’informatique cellulaire contenue dans nos gènes; évacuation des protéines endommagées, etc.

Cette batterie d’opérations de réparation s’appelle l’hormésis. Sans elle, nous ne serions pas là. Car non seulement nos ancêtres ont dû s’adapter à de grands stress, comme des situations de famine, mais toutes les espèces dont nous sommes issus ont été exposées à plusieurs extinctions massives. Or, si nous sommes ici aujourd’hui, c’est qu’il y a une continuité entre les premiers organismes unicellulaires, qui sont à l’origine de la vie, et nous.

L’hormésis comprend la multiplication des centrales énergétiques (mitochondries), la digestion des protéines endommagées (ou autophagie – une équipe du Rochester Medical Center a découvert qu’elle est amplifiée la nuit dans le cerveau qui dilate ses cavités pour le « rincer »), la cruciale réparation des 2 mètres d’ADN contenus dans chacune de nos quelques 100 000 milliards de cellules…

Nous avons pris de mauvaises habitudes

Si notre dîner est riche en calories et en protéines, il va engendrer une élévation de notre température corporelle; une surchauffe de notre métabolisme; une inflammation, qui s’opposent au bon déroulement de ces opérations de maintenance nocturne.

Or pendant l’année, on a peu de temps pour petit-déjeuner. Le déjeuner est souvent lui aussi « sur le pouce »… Et on se détend le soir autour d’un dîner convivial. Le plus gros repas de la journée. Et patatras !

Pire, lorsque nous consommons de la viande, du poisson, du fromage… ces protéines animales, aliments les plus inflammatoires, dégagent encore beaucoup plus de chaleur. À l’inverse, la plupart des végétaux sont riches en polyphénols (en particulier, les baies rouges et noires, la grenade, le chocolat noir, le thé vert, le curcuma…) qui permettent aux plantes de faire face à tout type de stress : manque d’eau, manque de nourriture, pollution, attaque par des microbes… et qui déclenchent chez nous des opérations de réparation tous azimuts.

Le micro-jeûne, ou jeûne intermittent, au quotidien

Autre accélérateur de ces réparations, le jeûne. On en entend souvent parler dans sa version ponctuelle, avec des cures permettant de se « détoxifier ».

Mais s’endommager et mal se réparer 360 jours par an puis jeûner cinq jours, au bout du compte, cela ne ralentit pas le vieillissement. Et ne réduit pas les risques de maladies liées à l’âge. En revanche, il est possible d’accroître son potentiel de « réparation » au quotidien.

Comment ? Grâce au micro-jeûne, ou jeûne intermittent. C’est-à-dire en jeûnant quotidiennement, ce qui amplifiera l’efficacité des maintenances nocturnes. En pratique, il s’agit de dîner assez tôt, sans aucune protéine animale, végétalien donc.

Le barbecue dans le jardin (électrique ou vertical, avec les braises sur le côté, pour éviter l’enfumage carcinogène) sera donc plus indiqué au déjeuner. L’objectif : se ménager une plage de jeûne d’au moins 13 heures, encore mieux 16 heures. Dont le cœur sera la nuit. Soit en prenant le petit-déjeuner plus tard; soit en regroupant petit-déjeuner et déjeuner en un brunch.

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