Cette découverte est pour le moins fortuite. C’est en voulant se débarrasser des larves qui avaient infestées ses ruches que Federica Bertocchini — apicultrice amatrice et biologiste de l’Institut IBBTEC de Santander, en Espagne — découvre, en 2015, leurs capacités.
Un jour, à la vue de ces insectes parasites, elle décide de les placer dans un sac en plastique puis les entrepose chez elle : “ Je suis retournée dans la pièce où j’avais laissé les larves et j’ai constaté qu’il y en avait partout, confie-t-elle au Guardian, le sac était plein de trous.“ Intriguée par cette situation, elle s’accorde une pause dans ses recherches en embryologie pour travailler à la comprendre. Comment l’insecte a-t-il pu s’échapper du sac ?
Au même moment, au Royaume-Uni, Paolo Bombelli et Chris Howe, chercheurs à l’Université de Cambridge, constatent la même chose que Federica Bertocchini. Ils lancent alors des travaux afin de comprendre les étonnantes capacités de l’insecte. Une étude à laquelle s’est jointe la scientifique espagnole.
Les larves de la fausse teigne brise la liaison chimique du plastique
Voici leur hypothèse : lorsque la fausse teigne se délecte de cire d’abeille, elle la digère en rompant les liaisons chimiques de celle-ci.
“La cire est un polymère, une sorte de ‘plastique naturel’, et a une structure chimique qui n’est pas très différente du polyéthylène (PE), explique Federica Bertocchini à Wired, La chenille produit quelque chose qui brise la liaison chimique du PE, peut-être dans ses glandes salivaires ou dans son intestin.”
Grâce à d’autres recherches, ils espèrent identifier le processus moléculaire à l’œuvre lorsque les larves des fausses teignes ingèrent du PE et voir s’il est possible d’isoler l’enzyme qui en est responsable. Pour, peut-être, apporter une solution à la pollution des océans par les déchets plastique.
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