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Plantation Rebellion, le collectif qui déclare la « lutte arbrée »

Les activistes du jeune mouvement Plantation Rebellion mettent en terre des arbres dans la clandestinité. Leur but : dénoncer la bétonisation et pousser à végétaliser les villes.

Le 29/01/2021 par Alice Pouyat
Plantation Rebellion.
Les militants de Plantation Rebellion ont recidivé en janvier après une première action en mars 2020 à Dijon. (Crédit : Capture d'écran Rodolphe Augier - France 3 Bourgogne)
Les militants de Plantation Rebellion ont recidivé en janvier après une première action en mars 2020 à Dijon. (Crédit : Capture d'écran Rodolphe Augier - France 3 Bourgogne)

Visages masqués et armés de pelles, c’est ainsi qu’ont réveillonné cette année les membres du jeune mouvement Plantation Rebellion. Entre le 31 décembre et le 1er janvier, ses activistes ont planté quelques 300 arbres et arbustes dans les rues de Dijon, sans demander d’autorisation.  

Ceux qui se présentent, non sans humour, comme la « branche arbrée du Giec » (le Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat) ont estimé « bien plus utile, pour fêter la nouvelle année avec l’espoir qu’elle soit meilleure, d’afforester que de se contenter de réveillonner ! ».

À cet effet, les activistes ont mutualisé l’argent initialement prévu pour le réveillon, soit près de 2 000 euros, afin d’acquérir les plants en question. C’est ce qu’on peut lire dans un communiqué diffusé sur le site alternatif Dijoncter.fr.  

Le nom de leur collectif fait bien sûr référence au mouvement international de désobéissance civile Extinction Rebellion (XR). Si des membres d’XR ont déjà orchestré des plantations d’arbres, le collectif, lui, se concentre uniquement sur ce mode d’action.

Son premier fait d’arme remonte au 7 mars 2020, avec la mise en terre clandestine d’une quarantaine de plants d’espèces forestières et autochtones, toujours à Dijon.

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Plantation Rebellion, « premier mouvement d’afforestation »

« Plantation Rebellion est le premier mouvement citoyen engagé clandestinement dans l’afforestation mondiale », clame le groupe.

Une façon, dit-il, « d’agir face à l’inaction patente des décideurs politiques (…) de favoriser le développement de la biodiversité et de lutter contre l’accroissement d’origine anthropique de l’effet de serre. »

Les arbres ont été plantés sur divers sites à Dijon « maintenus par action mécanique motorisée polluante au stade de gazon vert sans intérêt », taclent les militants. Reste à savoir ce que deviendront ces arbres mis en terre clandestinement. Une partie de ceux plantés en mars n’auraient pas survécu. Cette fois-ci, précise le collectif, « les arbres sont placés sous la sauvegarde des citoyens ».

Une initiative encore confidentielle, mais qui fait écho à une certaine radicalisation de l’action écolo, et à peut-être aussi à un désir de vert accru par la pandémie. Récemment, nous vous parlions ainsi de La Ronce, des militants prêts au sabotage pour sauver le Vivant. Ou du biodalisme, (contraction de biodiversité et vandalisme), destiné à fleurir les villes.

Plantation Rebellion semble d’ailleurs inspirer. Un petit groupe Facebook Plantation Rebellion existe aussi à Paris depuis le mois d’octobre 2020.

À Rennes ce 31 janvier, une action intitulée « Plantation Rebellion » est, elle, organisée par plusieurs associations écologistes, afin de protester contre l’agrandissement du centre d’entraînement du Stade Rennais aux dépens d’une zone naturelle, annonce Ouest France. Ces associations, dont  Extinction Rebellion, Attac ou Alternatiba ANV-COP21, ont prévu de mettre en terre quelque 200 arbres, ici à visage découvert.

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