Partager la publication "Santé pour tous : vieillissement, réchauffement climatique… le grand défi du XXIe siècle"
Il se fait rare dans les médias et, d’une manière plus générale, en public. Mais ce jeudi 28 mars, Stanislas Niox-Chateau, le PDG et fondateur de la plateforme Doctolib, est sur la scène de l’auditorium du Palais Brongniart, l’ancienne bourse de Paris, afin de parler santé avec les participants de la Maddy Keynote 2024. « La santé est un bien commun et, pourtant, elle est en souffrance, commence-t-il. Le système de santé est proche de craquer : les équipes de santé ne peuvent pas correctement faire leur travail et, côté patients, le parcours de soins est complexe, sans parler des déserts médicaux. »
Et d’ajouter : « Pourquoi on en est là ? Depuis 50 ans, la demande de soins a explosé avec le vieillissement de la population. À cela s’ajoute le fait que 35 % des Français sont atteints de maladies chroniques. Avec un nombre de soignants limité et des moyens qui n’ont pas beaucoup évolué avec les années, le système est au bord de la rupture. Il faudrait recruter 10 millions de soignants. Difficile… ou alors on peut transformer le quotidien des patients et des soignants par la technologie. Je rêve de soignants qui ont accès à toutes les données de santé de leurs patients en contexte. Je rêve d’outils pour soigner des patients à distance, de manière coopérative et préventive. Et un environnement plus serein pour travailler. Pour moi, la technologie peut le faire. »
Santé et réchauffement climatique : ennemis pour la vie
La santé était aussi au cœur des échanges lors de l’événement ChangeNOW, qui s’est déroulé du 25 au 27 mars 2024. Étaient présentes l’Anglaise Michelle Mitchell, CEO de Cancer Research UK, la Canadienne Nicole Redvers, professeure associée à la Western University et directrice de Indigenous Planetary Health et Alexandra Heumber Perry, CEO de Rare Diseases International. Jean-Christophe Tellier, PDG du groupe pharmaceutique belge UCB participait également à la table ronde intitulée « Health for all », la santé pour tous. De leurs échanges, nous avons extrait 9 points majeurs :
- Investir dans la santé aujourd’hui est crucial pour construire un meilleur avenir pour les générations futures. Mais attention : la santé englobe non seulement la médecine mais aussi l’éducation et la transition écologique de l’ensemble des secteurs.
- L’interconnexion entre le changement climatique et la santé est réel (et prouvé scientifiquement). On constate en particulier l’augmentation des incidences de cancer liées à la pollution (plastique, air…) et au réchauffement climatique (hausse des températures, pollution décuplée, etc.).
- L’inégalité d’accès aux soins et traitements est un obstacle majeur dans le domaine de la santé. Et cela va aller en s’aggravant avec la multiplication des réfugiés climatiques dans les décennies à venir. Il faut dès aujourd’hui trouver des solutions innovantes pour garantir l’équité. La technologie peut participer à cela.
- Les défis liés à l’accès équitable aux traitements, mettant en lumière la complexité de la disponibilité des médicaments et l’importance d’un système de santé réellement inclusif (sexe, âge, etc.).
- La santé préventive doit devenir une priorité. Investir dans sa santé, c’est aussi s’assurer qu’on ne tombera pas malade en mettant en place des mécanismes tôt dans la vie : lutter contre la sédentarité en intégrant des habitudes quotidiennes (10 000 pas par jour, activité sportive régulière…), mise en place d’une vraie politique de médecine préventive pour prévenir l’apparition des problèmes de santé.
- La puissance de la recherche et de l’innovation en matière de santé. Dans la lutte contre le cancer, c’est largement prouvé. Par exemple, le rôle du Cancer Research UK dans le développement de nouveaux traitements a permis une réduction significative de l’incidence du cancer du col de l’utérus au Royaume-Uni grâce à la vaccination.
- L’importance de la collaboration public/privé dans les investissements santé. Par exemple, pour améliorer les taux de survie au cancer, le Cancer Research UK a démontré l’efficacité des investissements combinés publics et privés dans la recherche. De même, il y a un réel besoin de politiques et de financements innovants pour faire face aux défis posés par les maladies rares, dont la recherche et l’accès aux traitements sont limités par des ressources insuffisantes. À cela s’ajoute l’impact du secteur à but non lucratif dans l’écosystème de la santé.
- La technologie et l’intelligence artificielle comme outils clés pour améliorer l’éducation, l’accès, et la sensibilisation dans le domaine de la santé, notamment dans le diagnostic et le traitement des maladies. C’est aussi un avantage majeur pour booster la recherche, facilitant l’accélération des découvertes et une meilleure personnalisation des traitements. Mais tout cela doit se faire avec de vrais garde-fous éthiques. Notamment en ce qui concerne la vie privée, la propriété des données et l’équité dans l’accès aux innovations.
- L’importance de la responsabilité environnementale et sociale des organisations dans le secteur de la santé. Dans ce domaine aussi, il faut des investissements responsables et viser un impact positif global.
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