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VIH, herpès, grossesse : et si un anneau remplaçait le préservatif?

Le préservatif est aujourd’hui considéré comme le seul moyen de protection sûr à 99 %. Mais de nouveaux anneaux vaginaux pourraient changer la donne. Actuellement en phase de test, ces derniers sont attendus sur le marché d’ici 2018.

Le 04/08/2015 par WeDemain
Le préservatif est aujourd'hui considéré comme le seul moyen de protection sûr à 99 %. Mais de nouveaux anneaux vaginaux pourraient changer la donne. Actuellement en phase de test, ces derniers sont attendus sur le marché d'ici 2018.
Le préservatif est aujourd'hui considéré comme le seul moyen de protection sûr à 99 %. Mais de nouveaux anneaux vaginaux pourraient changer la donne. Actuellement en phase de test, ces derniers sont attendus sur le marché d'ici 2018.

Dans le monde, 2,5 millions de personnes contractent chaque année le VIH. En cause, notamment, le fait que seulement 5 % des hommes utilisent le préservatif, qui reste aujourd’hui la seule barrière efficace contre les IST (infections sexuellement transmissibles). Peut-être plus pour longtemps…

Soutenus par la fondation Gates et des agences gouvernementales issues de différents pays, deux équipes scientifiques mettent chacune au point des anneaux vaginaux d’un nouveau genre. Leur objectif : donner aux femmes un moyen de se protéger efficacement contre le sida, mais aussi contre d’autres IST tel l’herpès génital.

Disponible en 2018

Baptisée Dapivirine Ring et développé par lIPM (International Partnership for Microbicides), l’une de ces alternatives au préservatif fait déjà l’objet de tests de grande ampleur. L’objet, qui ressemble à un anneau contraceptif (il se place au fond du vagin contre le col de l’utérus pendant un mois) est actuellement expérimenté en Afrique (Malawi, Afrique du Sud, Ouganda et Zimbabwe) par 5 000 femmes volontaires.

Une fois installé, cet anneau libère un antirétroviral – le Dapivirine – et protège ainsi sa porteuse contre toute contamination au VIH ou à l’herpès lors de ses rapports sexuels. Si des comprimés oraux remplissant cette fonction existent déjà, ce mode d’administration permet d’utiliser une moindre dose d’antirétroviral et d’éviter les oublis. Les résultats de l’étude menée en Afrique devraient être dévoilés fin 2016, en vue d’une commercialisation de cet anneau en 2018.

Véritable défi technique

Un autre projet, moins avancé, mais beaucoup plus ambitieux, est en développement à l’université Northwestern (Virginie), en partenariat avec l’ONG Conrad. En plus du VIH et de l’herpès, cet anneau se porte 90 jours et protège également des grossesses non-désirées. D’un diamètre de 5,5 centimètres, il se compose de deux parties. L’une émet du tenofovir, un antirétroviral qui, déjà, est administré chaque année à 3,5 millions de personnes. La seconde partie du dispositif émet du levonorgestrel, un contraceptif hormonal.

La conception de cet anneau a nécessité cinq ans d’études et deux thèses de doctorat. Un véritable défi technique, car le dispositif doit émettre deux médicaments très différents. Le tenofovir est en effet soluble dans l’eau, à l’inverse du levonorgestrel. D’autant que ces derniers doivent quotidiennement être administrés dans des doses différentes : l’anneau délivre environ 10 milligrammes de tenofovir, pour seulement 10 microgrammes de levonorgestrel.

Succession d’échecs

La recherche d’alternatives au préservatif n’est pas nouvelle. Depuis le début des années 2000, une soixantaine de dispositifs capables d’administrer des microbicides ont été expérimentés : gels, éponges, suppositoires, ou encore tablettes effervescentes à placer dans le vagin. Ils n’ont pas vu le jour. Efficaces en laboratoire, ils ont échoué sur le terrain, car nécessitant une discipline quotidienne, allant jusqu’à leur prise avant et après les rapports sexuels.

Le docteur Kiser de l’université Northwestern se veut confiant quand au succès de son anneau. « Je pense que les femmes l’utiliseront principalement pour la contraception, mais elles bénéficieront aussi d’une protection contre les IST « . Le scientifique espère ainsi apporter aux femmes un nouveau moyen d’émancipation : « Des grossesses non-désirées peuvent avoir des conséquences néfastes, que ce soit sur le plan de la santé mais aussi au niveau économique et culturel « , rappelle-t-il.

En novembre 2014, un prototype de cet anneau est rentré dans sa première phase d’essais cliniques. Cinquante volontaires le testent actuellement aux États-Unis et en République Dominicaine. Mais contrairement à son homologue, sa commercialisation n’est pas encore programmée. Il faudra donc attendre avant de voir apparaître une alternative crédible au préservatif. En attendant, ce dernier reste le seul moyen de protection considéré comme efficace à plus de 99 % par le corps médical.

Jean-Jacques Valette
Journaliste à We Demain
@ValetteJJ

Et vous, seriez-vous prête à porter un tel anneau ? Faîtes-nous part de vos avis et réactions dans l’espace commentaire ci-dessous.
 

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