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Après les Colibris, les Coquelicots, les Zèbres… Voici le mouvement des Scarabées

Le 13/03/2019 par Alice Pouyat

Divinité et symbole de renaissance dans l’Égypte ancienne, le scarabée a des pouvoirs insoupçonnés : le petit coléoptère est capable de déplacer mille fois son poids. Il est aussi un auxiliaire apprécié des jardiniers.
 
Un insecte choisi comme emblème d’un nouveau mouvement composé de membres de la société civile, agriculteurs, économistes, avocats, philosophes…

Un collectif de plus, après les Colibris, les Coquelicots, les Zèbres … qui témoignent de la crise des partis traditionnels, et/ou du renouveau de la mobilisation locale et citoyenne.

« Il n’y a pas d’innocent en démocratie, il n’y a que des responsables. Il est temps de se prendre en main et de se prendre par la main », lance le fondateur du mouvement, Denis Baulier, agriculteur breton et militant écologiste de longue date, notamment connu pour son combat contre les algues vertes.

La raison d’être des Scarabées ? « Être une nouvelle force politique, loin des clivages, près des solutions ». Un mouvement qui s’inspire « des réalisations dans des domaines concrets – agriculture, transports, santé, etc. – plutôt que des opinions. »
 
Un mouvement apartisan donc, qui entend surtout soutenir et développer les « bonnes pratiques » locales. « Les politiques innovantes viennent aujourd’hui des territoires et des communautés d’agglomération. Dans la Biovallée, à Ungersheim, à Loos-en-Gohelle, des expériences pionnières méritent d’être répliquées », poursuit Denis Baulier.

Des soutiens de Nicolas Hulot

Le mouvement des Scarabées, insectes qui symbolisent aussi la biodiversité – plus de 30 000 espèces sont recensées dans le monde –, a tout de même une coloration politique. Ses fondateurs ont oeuvré à la candidature avortée de Nicolas Hulot à la présidentielle en 2017.
 
L’ancien ministre de la Transition écologique, qu’ils connaissent bien, est au courant « bien sûr » de cette initiative, dans laquelle « il est le bienvenu ». Mais les militants affirment ne pas chercher spécialement de têtes d’affiche pour l’instant. Le scarabée, rappellent-ils, avance tête en bas.
 
Ils n’envisagent pas non plus de stratégie d’alliance. Pas question pour eux d’appeler à voter pour Europe Écologie Les Verts (EELV). « L’écologie politique en France a démontré son absence de réalisme économique et de pragmatisme », déplore Dorothée Benoit Browaeys, journaliste scientifique et autre membre des Scarabées.
 
Plus concrètement, le mouvement prévoit d’abord « d’explorer les territoires » pour recenser les meilleurs initiatives, et les enjeux spécifiques à chacun d’eux, notamment face au changement climatique. Puis, avec des ambassadeurs locaux, mutualiser cette expertise et aider les porteurs d’initiatives à dépasser les obstacles administratifs « qui freinent souvent l’innovation », en jouant « les intermédiaires entre populations et institutions ».
 
Encore naissants, ces scarabées espèrent devenir grands. À plus long terme, le mouvement entend même présenter des candidats aux élections locales et nationales.

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