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Cette joueuse de tennis a vendu une partie de son bras en cryptomonnaie

La joueuse de tennis Oleksandra Oliynykova a récemment mis aux enchères une partie de son bras, en crypto-monnaie, pour en faire un espace d’affichage. Celle-si s’est vendue pour 3 ethereum, l’équivalent de 5 900 euros. Le propriétaire pourra y inscrire ce qu’il souhaite, publicité ou autre.

Le 14/04/2021 par Sofia Colla
Le propriétaire du bout de bras de la joueuse de tennis pourra y inscrire ce qu’il souhaite. (Crédit : Twitter d’Oleksandra Oliynykova)
Le propriétaire du bout de bras de la joueuse de tennis pourra y inscrire ce qu’il souhaite. (Crédit : Twitter d’Oleksandra Oliynykova)

En vendant son corps, a-t-elle perdu son âme ou, au contraire, repris le contrôle de son image ? La joueuse de tennis Oleksandra Oliynykova, âgée de 20 ans, a mis son bras aux enchères pour en faire un panneau d’affichage.

Cette réfugiée ukrainienne en Croatie, élue meilleure espoir croate en 2019, a pour cela lancé le 17 mars une vente aux enchères en crypto-monnaies, dont elle est férue. Elle est d’ailleurs ambassadrice du Bitcoin Cash (une crypto-monnaie issue du Bictoin). La vente est aujourd’hui close. Résultat : sa parcelle de chair s’est vendue pour 3 ethereums, soit environ 5 900 euros (à l’heure où nous écrivons ces lignes). 

Céder à vie les « droits » d’une partie de son corps

Âgée de 20 ans et classée 655ème mondiale, la joueuse a précisément choisi de vendre une partie de son bras de 15 cm sur 8, située du côté intérieur, juste au dessus du coude. Un endroit particulièrement visible, notamment au moment du service.  

La vente de ce morceau de peau s’accompagne d’un NFT : il s’agit d’un jeton non fongible, sorte de certificat numérique qui garantie l’identité du propriétaire de la peau.

Le détenteur du jeton, dont le pseudonyme est « JumpHigh », peut choisir de revendre la partie du corps, en faisant des bénéfices si la joueuse monte dans le classement, de la laisser vide ou bien d’y tatouer une oeuvre artistique ou un slogan. Cette offre comporte tout de même certaines restrictions, comme l’interdiction de faire référence à des jeux d’argent ou l’apologie de toute forme d’extrémisme. 

« Je porterai votre objet d’art ou votre message dans chaque court de tennis où je joue », promet Oleksandra Oliynykova dans son message de mise aux enchères« Comme je n’ai que 20 ans et que ma carrière sportive est en plein essor, je pense que ce sera dans les plus grands sites de tennis du monde. »

Si la pratique du tatouage publicitaire est interdite en France, elle existe depuis plusieurs années dans le monde, notamment aux États-Unis. Le boxeur Bernard Hopkins avait notamment vendu son dos pour un tatouage, non pas permanent mais temporaire, à l’occasion d’un combat au Madison Square Garden en 2001. L’acheteur, un casino en ligne, avait pu y inscrire le nom de son site internet après avoir versé la somme de 100 000 dollars.

La joueuse de tennis fait valoir que son offre est « une opportunité extrêmement rare », puisqu’elle ne compte pas vendre d’autres parties de son corps. En revanche, elle et son père, qui est aussi son manager, envisagent d’autres utilisations des NFT, par exemple proposer un droit de regard sur le choix des tenues de la joueuse ou encore sur les partenariats médias. Une façon selon elle d’offrir la possibilité à ses fans de « participer à sa carrière ». 

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La vente de NFT, une pratique qui se développe

Mais la vente de NFT reste aussi un moyen de gagner de l’argent pour se rendre aux différents tournois.

« Mon rêve serait de voir les athlètes mener eux-mêmes ce processus sans l’intervention des grandes entreprises ou d’un club », déclare-t-elle au média Decrypt. « Je crois que mon NFT est le premier du genre fabriqué par un athlète dans [un] sport individuel, directement – sans médiation de club, de ligue ou d’agence sportive. » Dans les années à venir, la joueuse est certaine que cette pratique va se développer. « Les athlètes indépendants utiliseront largement les NFT et les jetons de carrière, mais je serai toujours la première à l’avoir fait », assure-t-elle au site Sportico.

Oleksandra Oliynykova n’est pas la seule à s’intéresser aux crypto-monnaies dans le monde du sport. Le célèbre joueur de football américain Russel Okung a par exemple exigé que la moitié de son salaire annuel – qui s’élève à 13 millions de dollars – lui soit reversée en bitcoin. Le basketteur de la NBA Spencer Dinwiddie a quant à lui converti en NFT une partie de son contrat à 34 millions de dollars sur trois ans. Ces jetons numériques ont été racheté par des investisseurs, ce qui lui a permis de toucher directement un chèque d’environ 1,3 million de dollars.

Autres utilisations des NFT dans le milieu du sport : depuis 2019, la start-up française Sorare vend des cartes de collection numérisées représentant des footballeurs sous la forme de NFT. L’entreprise dispose déjà de la licence pour plus de 130 clubs. Enfin le site Socios.com propose lui à des clubs, comme le PSG, de vendre des NFT à leurs fans pour qu’ils puissent peser sur des décisions, comme la couleur d’un maillot. Une nouvelle pratique qui semble donc intéresser de plus en plus les clubs ou ligues sportives. 

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