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Revue, séries, apéros collapso… l’effondrement, tendance de l’été ?

Le 28/06/2019 par Sofia Colla
La série L'Effondrement'' sera diffusée sur Canal + à  l'automne. (Crédit : Canal +)''
La série L'Effondrement'' sera diffusée sur Canal + à  l'automne. (Crédit : Canal +)''

Et si la fin de notre civilisation était proche ? Et si l’exploitation outrancière des ressources, les énergies fossiles, les dérives du système financier, l’explosion démographique conduisaient à un chaos généralisé, dès 2030 ? Et si nous devions inventer de nouvelles façons de vivre basées sur la décroissance, l’entraide, la résilience ?
 
Cette thèse de « l’effondrement » n’est pas tout à fait nouvelle mais rencontre un succès croissant. En France, c’est surtout l’ouvrage Comment tout peut s’effondrer de Pablo Servigne et Raphaël Stevens, publié en 2015 et vendu à plus de 70 000 exemplaires qui a popularisé le terme, ainsi que celui de « collapsologie », la « science » de l’effondrement.
 
Depuis, ces mots sont entrés dans le langage courant. Et beaucoup, sans être aussi catastrophistes que les collapsologues, s’interrogent sur les dérives du système et les façons de le réinventer.

Livres, séries, apéros…. Les actus de la « collapso » sont légion. Avant les vacances, We Demain vous a concocté un programme de révision !

Un magazine 100 % effondrement

Pablo Servigne, en compagnie de l’éditeur Yvan Saint-Jours, lance un mook (magazine-livre) sur la collapsologie, baptisé Yggdrasil, une référence à « l’Arbre-Monde » de la mythologie nordique.
 
Ce trimestriel, dont le premier numéro est sorti en kiosque le 26 juin, s’intéresse « aux effondrements possibles de notre civilisation, à la résilience et au renouveau », annoncent les auteurs dans un communiqué.
     

« C’est le dernier magazine avant la fin du monde », ironise Pablo Servigne.

Un projet qui touche une communauté engagée : avec 167 000 euros récoltés, auprès de 3 000 contributeurs l’objectif de la campagne de financement participatif a été explosé. Cette somme a permis de tirer le numéro 1, entièrement sur papier recyclé, à plus de 50 000 exemplaires.

Dans ce numéro de 140 pages sans publicité, les lecteurs pourront découvrir un petit manuel de désobéissance civile, comment gérer son stress face au risque d’effondrement ou encore un article sur les Low-tech et l’eau de pluie, écrit par le Youtubeur-bricoleur Barnabé Chaillot, dont nous vous parlions dans cet article.
     

« Parce que nous ne croyons pas en la croissance infinie, nous avons conçu Yggdrasil comme un organisme vivant. Il naît aujourd’hui, croît, puis meurt en 2022 après 12 numéros », précise le directeur de la publication, Yvan Saint-Jours.

    
Un magazine éphémère donc, en kiosque à chaque changement de saison au prix de 12 euros. Les fondateurs organisent également plusieurs événements, dont le lancement du magazine le 6 juillet à la Fondation Good Planet, à Paris.

Une bibliothèque collapso

À la rentrée (le 10 septembre) paraît Face à l’effondrement, si j’étais Maire? de l’ex-policier Alexandre Boisson et Yves Michel. Dans cet ouvrage, les auteurs cherchent à alerter les élus et mettent en avant des actions exemplaires déjà mises en place à l’échelle locale.
 
D’autres livres, nombreux, ont été consacrés à la question ces derniers mois, dont le troisième essai de Pablo Servigne, co-écrit avec Raphaël Stevens et Gauthier Chapelle, Une autre fin du monde est possible, à l’automne 2018, proposant là encore des solutions pour se préparer à l’effondrement.

Et si vous cherchez d’autres lectures, le site spécialisé Effondrement et Renaissance partage ici sa « bibliothèque idéale ».

Une série post-effondrement

Nous vous parlions récemment de la web-série documentaire de France Tv Slash Survivre, qui dressait le portrait de survivalistes français. En novembre, c’est Canal+ qui lancera une nouvelle série de 8 épisodes d’une quinzaine de minutes, au nom explicite : L’Effondrement.

L’épisode 1, « La Station-Service », avec Philippe Rebbot, plonge le téléspectateur dans le chaos, seulement 6 jours après l’effondrement : la nourriture devient la denrée la plus convoitée, les habitants s’entretuent pour de l’essence, l’argent n’a plus aucune valeur…
 
Ce premier volet a remporté le Grand Prix des Deauville Green Awards 2019 dans la catégorie Transition énergétique. Les épisodes filmés en plan-séquence seront accompagnés d’un making of proposant là encore des solutions aux citoyens.
 
Produite par le label Création Décalée, à l’origine de la série audio à succès Calls , la série laisse place aux jeunes talents. Les auteurs et réalisateurs ont tous entre 28 et 30 ans. Leur objectif : faire la série audiovisuelle au plus faible bilan carbone, qui sera d’ailleurs rendu public. 
 
Et si vous ne l’avez pas encore vu, Clément Montfort diffuse depuis septembre 2017 la web-série documentaire Next dans laquelle il interview notamment Cyril DionPablo Servigne, Yves Cochet ou plus dernièrement Arthur Keller.
      

À lire aussi, la Tribune de Clément Montfort : Pour les médias, « le sujet de l’effondrement écologique est tabou »

Des apéros fin du monde

Le réalisateur a d’ailleurs organisé le 5 juin un « Apéro Collapso », au parc de La Villette à Paris.
 
Ce genre d’événement se répand, parfois relayé par des pages Facebook comme Transition 2030, ou La collapso heureuse.

Un apéro collapso a par exemple eu lieu à Mulhouse le 23 mai, à Brest le 7 juin en présence d’Yves Cochet… Un autre aura lieu à Grenoble le 28 juin ou encore le 29 à Violaines, près de Lille. 
 
La fin du monde aura-t-elle lieu en 2030 ? Rien n’est moins sûr. Mais les raisons ne manquent pas de s’interroger et de refaire le monde autour d’un (petit) verre.

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