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Une première maison de retraite réservée aux personnes Covid positives

Quand elle a appris qu’elle était positive au Covid, Jeanine, 90 ans, a voulu se laisser mourir. Dans sa maison de retraite, être positif signifiait être isolée, ne voir que des soignants « en costume de cosmonautes”, rester allongée sur son lit… Mais une proposition lui a redonné le sourire : celle de passer sa quatorzaine dans un Ephad voisin, réservé aux personnes, comme elle, atteintes du coronavirus et asymptomatiques. 

Dans la résidence du Coustil, à Salles, dans le Tarn, les résidents ne sont pas confinés. Puisqu’ils sont tous “positifs”, ils peuvent sortir de leur chambre, manger à table, discuter entre eux… « Le soir même de son arrivée, Jeanine avait retrouvé l’appétit, des connaissances et faisait de petites blagues », se réjouit Guillaume Marzocchi, le gérant des lieux. 

Unique en France, l’établissement a ouvert le 13 octobre mais l’idée a germé dès le printemps dernier, durant la première vague. « L’isolement imposé aux résidents d’Ehpad a été très rude pour leur moral« , souligne Guillaume Marzocchi. Difficile aussi d’expliquer à des personnes ayant des déficits cognitifs qu’elles ne doivent plus déambuler…    

À lire aussi : Cinq solutions pour garder le lien avec les personnes âgées isolées  

L’objectif de cette initiative est également d’éviter les contaminations en chaîne dans les maisons de retraite des environs, ainsi que la saturation des services de réanimation. « Des résidents du Coustil ont accepté de venir pendant quinze jours car ils ne voulaient pas contaminer leurs voisins de chambre », poursuit Guillaume Marzocchi. 

Contaminations et admissions en hausse

Grâce au soutien de l’Agence régionale de santé (ARS) Occitanie, à hauteur de 120 000 euros, le projet a vu le jour assez rapidement. À la rentrée, les résidents du Coustil ont été relogés dans des Ehpad voisins pour que la maison n’accueille plus que des personnes positives au Covid le 13 octobre. 

Et alors que les contaminations sont en forte hausse, les quinze chambres disponibles se sont vite remplies. “Je reçois des demandes tous les jours”, rapporte Guillaume Marzocchi. Qui précise que le séjour au Coustil ne se fait qu’avec le consentement des résidents et de leur famille. 

Une expérimentation qui sera attentivement suivie durant trois mois par un médecin coordonnateur, plusieurs aides-soignants, infirmiers et psychologues. Avant peut-être d’être pérennisée, voire étendue à d’autres départements. 

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