Partager la publication "Office français de la biodiversité (OFB) : les sentinelles du vivant"
Ils sont les gardiens de la grande famille du vivant. Les indispensables sentinelles de cette biodiversité qui, depuis quatre milliards d’années, rend notre planète habitable. Ces vigiles de la nature que sont les 3 000 agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) prennent soin du tissu vivant de la planète, composé des animaux, des plantes, des champignons, des bactéries. Et de nous, les humains !
Un bien commun à l’origine de notre vie sur terre et dont le délitement peut augurer rien moins que sa disparition. Extinction des espèces, destruction de milieux naturels – 60 % des poissons, mammifères, oiseaux en déclin entre 1970 et 2014, 85 % des zones humides détruites en deux siècles : le constat de l’état des lieux est, en effet, alarmant.
L’OFB, un établissement public créé en 2020
“Changement d’usage des terres avec notamment l’artificialisation des sols, surexploitation des ressources, pollution plastique, sonore, lumineuse, espèces exotiques envahissantes : les pressions que l’homme fait subir à la nature sont mortifères, explique Christophe Viret, directeur acteurs et citoyens de l’OFB. Liée au changement climatique, la dégradation de la biodiversité enclenche une accélération des effets sur le changement climatique : la non-préservation des zones humides en est un exemple flagrant.“
Sensibiliser à cette vulnérabilité, proposer des solutions pour protéger et restaurer nos écosystèmes est une des attributions de cet établissement public créé en 2020.
Un vaste champ d’actions, bien au-delà de la “police de l’environnement”
Au-delà de ses missions régaliennes, celle d’une police de l’environnement, ancrée dans les territoires et chargée de faire respecter le code de l’environnement, l’Office français de la biodiversité a, en effet, un champ d’action beaucoup plus vaste érigé sur une expertise scientifique. Les agents de l’OFB contrôlent les normes qui protègent la qualité de l’air, de l’eau et des sols, garantissant ainsi la santé des écosystèmes et des activités humaines qui en dépendent.
“Nous collectons énormément de données pour l’IPBES (plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques), l’équivalent du Giec pour la biodiversité, afin de pouvoir dresser un état général de cette dernière en France. Les espaces naturels, les parcs naturels marins entre autres, dont nous assurons la gestion, représentent à ce titre des laboratoires d’expérimentations, et donc de précieuses sources d’informations.” Des données utilisées pour la mise en place de programmes à destination de différents acteurs et publics. “Chacun peut, en effet, agir à son niveau”, poursuit Christophe Viret.
L’OFB accompagne plus de 4 500 communes en France
L’OFB accompagne ainsi les collectivités locales pour mettre en place différents projets sur leurs territoires. Avec des outils comme les atlas de la biodiversité communale (ABC), qui permettent aux communes d’établir un diagnostic, de définir une cartographie des enjeux et de mobiliser acteurs locaux et citoyens. Les élus locaux peuvent ainsi anticiper leurs plans d’urbanisme et mieux intégrer les objectifs de préservation et de protection de la biodiversité.
Plus de 4 500 communes sont aujourd’hui concernés par ce programme des ABC, dont le budget en 2024 s’est élevé à 12 millions d’euros. “Nous proposons aux plus motivés de rejoindre le programme ‘Engagés pour la nature’ qui vise à encourager au passage à l’action. Près de 1 000 territoires ont bénéficié de cette marque de reconnaissance depuis sa création en 2019. “
Entreprises, citoyens… tous engagés pour la nature
Un programme similaire est dédié aux entreprises auxquelles l’OFB propose des outils de méthodologie, afin de mesurer à la fois les impacts de leur activité et leur dépendance à la nature. “Comme rappelé lors du dernier forum de Davos, plus de 50 % du produit intérieur brut mondial dépend de la nature”, souligne Christophe Viret. Trois cents entreprises ont rejoint le mouvement. L’objectif : l’engagement de 5 000 entreprises en 2030.
Troisième cible : le monde éducatif avec le programme “Aires éducatives”. Le but ? accompagner les établissements scolaires dans un projet de création d’un petit espace naturel – zone humide, friche, potager – géré par les enfants. Aujourd’hui 1 200 écoles sont partie prenante. Ambition : 18 000 en 2030 soit un tiers des établissement scolaires.
“Il est primordial que la génération qui vient ait un autre rapport au vivant.” Christophe Viret.
Sensibiliser le grand public, une autre mission de l’OFB
Le grand public enfin via des campagnes de mobilisation autour des enjeux du plastique, de la pollution, de l’alimentation afin de donner envie au citoyen de s’impliquer collectivement et individuellement. “Il est en effet primordial que l’ensemble de la société comprenne qu’il faut réinterroger notre rapport au vivant”, commente-t-il.
Et d’ajouter : “La nature n’est pas un objet distancié, nous faisons partie d’un même écosystème et nous devons tous ensemble cultiver les conditions de sa survie. Si la question du changement climatique est à peu près conscientisée, les enjeux de biodiversité sont eux moins bien appréhendés et pourtant ils sont vitaux : un exemple parmi tant d’autres, aujourd’hui plus du quart des captages d’eau en France sont non potables !” L’enjeu de l’OFB n’est rien moins que l’habitabilité de la terre.
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