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Aux États-Unis, les villes se piétonnisent pour lutter contre le coronavirus

San Francisco, Oakland, Philadelphie… De plus en plus de villes américaines piétonnisent une partie de leurs rues. Au pays où la voiture est reine, ce dispositif apparaît comme une solution pour lutter contre le virus du Covid-19.

Le 04/05/2020 par Sofia Colla
Le 21 avril, le maire de San Francisco a annoncé piétonniser 20 km de rues pour permettre aux riverains de se déplacer en toute sécurité. (Crédit : Shutterstock)
Le 21 avril, le maire de San Francisco a annoncé piétonniser 20 km de rues pour permettre aux riverains de se déplacer en toute sécurité. (Crédit : Shutterstock)

La crise du coronavirus remet en question nos modes de vie. Certains choisissent de quitter la ville pour vivre à la campagne, les pistes cyclables se développent pour éviter de s’agglutiner dans les transports en commun… La place de la voiture en ville s’en trouve remise en cause. Et ce jusqu’aux États-Unis, pays symbole de la « car culture ».
 
À San Francisco, en Californie, des slow streets (« rues lentes ») apparaissent pour lutter contre le virus. Il s’agit de rues réservées aux piétons ou aux vélos, accessibles seulement aux véhicules des riverains ou de livraison. 
 

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Le dispositif peut sembler banal pour nous Français, habitués aux rues piétonnes notamment en centre ville. Mais c’est loin d’être le cas pour les Américains, qui vivent dans l’un des pays les plus motorisés au monde. 

Favoriser la distanciation sociale

La piétonnisation de la région apparaît comme une solution pour éviter la propagation du Covid-19, en favorisant la distanciation sociale pour les cyclistes ou les piétons.

Oakland, en Californie du Nord, est la première ville à avoir interdit des rues aux véhicules motorisés, le 11 avril. Son maire, Libby Schaaf a fermé plus de 110 kilomètres de routes, ce qui représente 10 % de la voirie de la ville. 
 

« En raison de la réduction de la circulation automobile, nous fermerons un certain nombre de rues afin que les cyclistes et les piétons puissent se répandre et prendre l’air frais en toute sécurité dans les rues d’Oakland, sans voitures », a-t-il déclaré, rapporte The Guardian .

 
Cette « mesure d’urgence » est aussi une réponse à la fermeture des salles de sport et de certains parcs de la région, qui étaient bondés, causant de trop grands rassemblements.

Huit nouveaux kilomètres de rue vont être piétonnisés à Oakland dès le 8 mai. Les habitants sont invités à participer au programme en proposant des rues à interdire aux voitures, rapporte le média East Bay Times.

 
 

Se réapprorier les villes pour se préparer au « monde d’après »

D’autres villes ont suivi l’exemple, en instaurant à leur tour des slow streets, comme San Francisco, Portland, Minneapolis, Boston ou Philadelphie. La ville de Brookline, dans la banlieue de Boston, a quant à elle étendu ses trottoirs, pour favoriser la marche à pied, le vélo ou encore la trottinette. 
 


À la différence des piétonnes en France, ces « rues lentes » sont « un espace de déconfinement et de loisirs, non un passage créé par les commerçants pour favoriser le shopping », souligne Le Monde . « D’ailleurs, les rues choisies à San Francisco ne se trouvent pas dans le centre ou dans le quartier chinois, mais dans les zones résidentielles. »
 
En France, le débat sur le développement de pistes cyclables – solution pour éviter les transports en commun après le confinement – bat son plein. À noter que l’association Respire, qui lutte contre la pollution de l’air, a lancé une pétition  pour piétonniser les abords des écoles, en vue du retour en classe de certains enfants le 11 mai. Un moyen, selon l’association, de limiter la propagation du virus et de préserver la sécurité des familles, en évitant les trottoirs trop étroits et encombrés.

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