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Nicolas Imbert (Green Cross) : « Stop au modèle du Concorde, du Minitel et des centrales nucléaires ! »

Auteur de l’ouvrage « Plaidoyer pour un monde (plus) durable », Nicolas Imbert milite pour « un choc de compétitivité écologique, social et de transparence ».

Le 10/03/2023 par Vincent Rondreux
concorde
L'avion Concorde, qui a été en activité entre 1976 et 2003, est ici exposé sur le tarmac de l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle. Crédit : Senohrabek / Shutterstock.
L'avion Concorde, qui a été en activité entre 1976 et 2003, est ici exposé sur le tarmac de l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle. Crédit : Senohrabek / Shutterstock.

Publiant un « plaidoyer pour un monde (plus) durable », le directeur de Green Cross France et Territoires, Nicolas Imbert, fustige la stratégie actuelle de relance du nucléaire et de « bouclier énergétique ». Il préconise « un choc de compétitivité écologique, social et de transparence » pour accélérer la transformation de notre société. Interview.

WE DEMAIN – Votre livre se définit comme un ouvrage-programme qui ouvre une nouvelle collection : « Re-panser la planète ». À qui s’adresse-t-il ?

Plaidoyer pour un monde (plus) durable
« Plaidoyer pour un monde (plus) durable », Nicolas Imbert, David Reinharc Éditions, Collection Re-Panser, 20€.

Nicolas Imbert : Il s’agit d’un livre volontairement très court. Il s’adresse avant tout aux décideurs, à ceux qui ne sont pas rentrés depuis longtemps dans l’écologie, et qui se demandent quand et comment agir. On atteint aujourd’hui les limites de la patience des sociétés civiles par rapport à leurs représentants. La lecture de cet ouvrage devrait par exemple permettre à une génération de politiques de discuter d’une manière bien plus constructive avec les jeunes concernés par le climat. Les décideurs doivent passer d’une logique d’incantation à une logique de passage à l’action. C’est pour cela que j’ai voulu écrire un livre positif avec ce titre de collection : « re-panser la planète », avec un a.

Il est dans une logique de construction, d’efficacité. Il s’agit de tracer des perspectives pour éclairer des choix qui nous permettent d’accélérer la transformation écologique qui s’impose, soit avec la société civile, soit avec les acteurs économiques, soit avec les politiques qui souhaitent s’engager quelle que soit leur orientation.

L’ouvrage montre également le plaisir à aller vers une transformation plus résiliente, en mangeant mieux, en consommant autrement, en préservant les ressources de la planète, en ménageant nos territoires, en regagnant en biodiversité et en santé individuelle, en ayant une vie du quotidien apaisée, en étant mieux en phase avec nous-mêmes… C’est ceci le pari de « re-panser la planète ».

Vous y parlez de hold-up de la génération au pouvoir en Occident sur la planète et les générations futures. Vous évoquez pour la France la génération « Concorde, Minitel, centrales nucléaires ». Vous pensez que cette génération n’est pas « armée » face à l’urgence écologique ?

nicolas imbert
Nicolas Imbert/ Crédit : Ania Freindorf.

Il est important de savoir comment on est arrivé à l’impasse française actuelle et comment on en sort. Dans cette impasse, l’économie linéaire – le fameux concevoir, produire, jeter – a joué un rôle extrêmement structurant. La France est dans une position très atypique, car elle a fait émerger une vision hors sol et quasi doctrinaire de la science et de l’ingénierie qui s’est progressivement affranchie du rappel à la réalité. Ceci l’a conduit à produire trois inventions qui étaient magnifiques dans l’esprit de leurs concepteurs mais qui n’ont jamais résisté à l’épreuve des faits : le Concorde, le Minitel et les centrales nucléaires.

Ces inventions sont très représentatives de ce qui nous a mis dans l’impasse. Le Concorde, magnifique modèle d’ingénierie en avance sur son temps, était beaucoup trop énergivore, polluant, bruyant pour correspondre finalement aux besoins de déplacements et s’intégrer dans les villes d’aujourd’hui. Le Minitel, préfigurait les communications via le cloud, mais n’était ni ouvert ni interconnecté au monde extérieur. Les centrales nucléaires produisent une énergie excédentaire à partir de matériaux fissiles importés. Le modèle de risque lié à leur activité a été biaisé pour ne prendre que ceux que les ingénieurs prétendaient maîtriser, en oubliant tous les aspects multifactoriels, et en présupposant une surconcentration des moyens de production et de consommation qui n’a plus cours aujourd’hui. On pouvait peut-être en rêver dans un schéma de développement industriel qui allait pouvoir progresser sans fin, avec une croissance infinie, et en s’affranchissant à la fois des aléas naturels, des déchets, et des risques de sûreté et de sécurité.

Mais elles ne sont plus du tout en rapport avec la finitude du monde, avec la déconcentration des moyens de production et des modes de consommation. L’un des premiers effets perceptibles du dérèglement climatique en France est la pénurie criante d’eau en vallée du Rhône et dans la Loire l’été. Déjà les centrales nucléaires accaparent plus du tiers de la ressource en eau, réchauffent inconsidérément les fleuves, et doivent cesser leur activité en été et au-delà car il n’y a déjà plus assez d’eau pour les alimenter. 

Cette France du Concorde, du Minitel et des centrales nucléaires nous rappelle la France d’Amélie Poulain. Elle a pu faire rêver à un moment donné. C’était une France idéalisée, tout simplement un mythe. Le monde d’aujourd’hui est en urgence écologique, et se construit via la sobriété énergétique en 4 D : déconcentration, diversification, décarbonation et démocratie. Il est intéressant de constater que ces trois totems technologiques du Concorde, du Minitel et des centrales nucléaires sont en fait autant de décisions qui ont été prises sans débat démocratique. S’ils avaient été co-construits avec des représentants de la population dans toutes ses diversités, la France aurait fait comme la majorité des Etats de la planète, et se serait probablement abstenue. Ce qui nous préparerait mieux aux urgences écologiques.

L’énergie nucléaire est pourtant relancée en France. Décarbonée, elle est montrée par le gouvernement comme un atout pour la transition énergétique. Selon vous, ce n’est donc pas le cas. Pourquoi ?

Le gouvernement a fait part de son intention. A ce stade, personne n’a encore très bien compris la finalité, combien ça allait coûter, quel était le délai de réalisation. La seule chose qui est claire est que cette ambition nucléaire se construit à contresens de la transformation écologique de l’économie. Le débat public en cours a énormément de mal à exister et à être au standard de ce qui est attendu, justement parce qu’on est en train de préempter en France une réponse alors même que la question posée n’arrive pas à entrer dans un débat public respecté pour ce qu’il est. L’urgence de travailler sur l’efficacité énergétique, sur la rénovation du bâti et de changer d’échelle en généralisant la sobriété écologique, est devenue criante depuis le débat sur la transition énergétique qui a déjà 7 ans et dont on n’a pas tiré les leçons.

Le Président de la République Emmanuel Macron se fait interpeller par des militants. Le Haut Conseil sur le Climat explique que l’on n’est pas du tout à l’échelle des moyens attendus en termes de transformation écologique de l’économie. A côté de ce constat, on entend que le nucléaire pourrait être une piste de solution pour aller de l’avant. Or, même si on s’affranchit de tout débat public, et qu’on considère que les centrales nucléaires seront opérationnelles en temps et en heure et avec le budget prévu – ce qui n’a jamais été le cas – les éventuelles solutions dites du nucléaire nouveau n’arriveraient au plus tôt que cinq ans après le pic attendu de demande d’électricité, largement trop tard pour répondre au besoin qu’elles sont censées couvrir. Ceci ne permet pas un approvisionnement énergétique stable, tout en allant à contresens d’un schéma serein de transformation écologique de l’économie, et en mettant à risque les territoires.

Du reste, des pays amis de la France (Allemagne, Autriche, Danemark, Italie, Luxembourg, Scandinavie…) sont aujourd’hui en train de nous alerter contre l’acharnement français de faire rentrer au chausse-pied l’énergie nucléaire comme une possible énergie de la transformation, qu’il s’agisse de la taxonomie européenne, de la définition de l’hydrogène vert, ou de la modernisation du schéma de distribution  électrique européen. Tout ceci  parce qu’il y a incompatibilité entre d’un côté le maintien d’une production d’origine électronucléaire forte et d’un autre une transformation  écologique urgente et d’ampleur qui place la rénovation énergétique à un haut niveau.

Vous plaidez pour un développement massif des énergies renouvelables et pensez que la hausse des prix de l’énergie peut l’accélérer, tout comme elle peut accélérer la transformation de nos modes de vie. Par quels leviers ? 

La crise énergétique actuelle est un formidable moteur pour l’investissement. Un signal-prix non biaisé par les subventions est le levier qui permet d’apporter les bonnes solutions par rapport à la crise actuelle et d’accélérer la transformation. Le récent plan de modernisation des infrastructures ferroviaires présenté par Elisabeth Borne répond à une attente forte de mise à niveau des infrastructures de mobilité. À contrario, la mise en place du bouclier énergétique est une gabegie qui obère la capacité d’investissement vers la sobriété énergétique.

Si plutôt que d’avoir mis en place un plafonnement indifférencié des prix de l’énergie, ce qui revient à faire des chèques en blanc à ceux qui consomment le plus, on avait investi les mêmes sommes pour la sobriété énergétique, on aurait d’ores et déjà sur les territoires des projets et des dispositifs d’efficacité énergétique autrement plus importants dans les procédés industriels, les solutions de mobilité. Et avec les économies associées pour les porteurs de projets, et l’intégration sociale que permet un usage efficient de l’énergie.

L’Allemagne qui s’est investie dans une politique de rénovation énergétique du bâti depuis une dizaine d’années a permis à des sociétés de services énergétiques locales (ESCO) coopératives et partagées de se structurer pour délivrer les bonnes réponses  territoriales à l’enchérissement de l’énergie. Ainsi, une maison allemande consomme aujourd’hui environ trois fois moins d’énergie que son équivalent français. La rénovation énergétique du parc français est désormais d’autant plus difficile à réaliser que l’on s’y prend seulement maintenant.

Il y a également l’agriculture…

Il faut décider de faire évoluer massivement, à vitesse accélérée, notre agriculture pour qu’elle produise moins de manière intensive, avec moins de moyens mécanisés, d’énergie et d’eau pour des produits de moyenne qualité souvent vendus à perte ou avec un très faible marge sur les marchés internationaux. Elle doit devenir une agriculture régénérative au service de la biodiversité et des territoires, assurant le maintien d’une eau de qualité… Une agriculture qui offre des produits à haute valeur ajoutée, transformés et consommés localement. En faisant ceci, on construira via le vivant et le territoire un futur plus résilient. Ce modèle d’agriculture régénérative n’a pas besoin de pesticides et d’intrants issus de la chimie de synthèse.

Il développe la fertilité des sols, la qualité organoleptique des terres, la reconquête de l’eau en quantité et en qualité, et suscite une fierté de production du côté de nos agriculteurs et petits transformateurs. La réglementation européenne y pousse, en encourageant la sortie rapide des pesticides et des produits phytosanitaires. Il s’agit de reconquérir au plus vite une santé humaine, mais aussi une qualité de l’eau et des sols, qui permettent aux générations actives de vivre en bonne santé au moins autant que leurs parents. Cette réglementation européenne doit être vécue comme un accélérateur et un outil d’innovation… Et absolument pas comme un frein. Parce qu’elle freine uniquement notre capacité à aller dans le mur avec le modèle de la France du Concorde, du Minitel et des centrales nucléaires.

Quelle impulsion globale faudrait-il donc ?

Plutôt que de dépenser à chéquier ouvert et à l’encontre de l’urgence écologique, il est possible de provoquer un choc de compétitivité écologique, social et de transparence, pour accélérer cette transformation de nos sociétés en changeant drastiquement l’échelle de mise en œuvre des solutions. Cette transformation est à notre portée, et elle est désirable. Elle permet de gagner en sérénité, en emploi, en compétitivité, en cohésion. Le seul secteur de la rénovation énergétique du bâti mis en place sur les 5 ans à venir va permettre de développer le savoir-faire de nos artisans, tout en étant une source de centaines de milliers d’emplois peu qualifiés comme qualifiés, sur l’ensemble des territoires. 

Notre pays doit mieux écouter les retours d’expérience de ce qui marche pour savoir comment nous en inspirer. Ceci ne coûtera pas plus cher en investissements publics et privés, mais nous permettra de faire la transformation sociale dont on a besoin pour être compétitif demain et pour avoir des modes de vie qui redonnent du plaisir et de la confiance à l’ensemble de nos concitoyens. Redonner de telles perspectives permet sur une période de temps limitée de focaliser les énergies dans une même direction sans se perdre dans les détails. La cible est claire et la feuille de route construite. Personne ne sera mis de côté, chacun saura pourquoi on y va tous collectivement et ce qu’il a à faire à sa place.

Les énergies renouvelables ont besoin de ressources naturelles minières : métaux, terres rares… En métropole, l’ouverture d’une mine a été annoncée pour extraire du lithium. Vous êtes actuellement en Nouvelle-Calédonie, très riche en nickel et cobalt. Est-ce un atout pour ce territoire et pour la France ?

Je suis très réservé sur d’éventuelles explorations ou exploitations minières sur le sol métropolitain comme annoncé récemment. D’une part parce qu’on se rend compte à quel point la pénurie d’eau incite à prendre, pour les centrales nucléaires et certains modèles d’agriculture intensive, de fortes libertés avec la réglementation, et à être dans une logique de dérogations permanentes. D’autre part parce qu’il y a aujourd’hui plus à faire avec le recyclage de toutes les matières premières qui se trouvent dans nos produits de consommation courante plutôt que d’aller chercher d’hypothétiques solutions avec des dommages à l’environnement avérés et nécessitant beaucoup d’investissements publics.

La Nouvelle-Calédonie est dans une situation paradoxale. Elle est en même temps creuset de biodiversité et détentrice de ressources de nickel et de cobalt parmi les plus importantes au monde. Elle se rend compte actuellement que son modèle économique métallurgique et minier ne crée que très peu de prospérité économique. En parallèle, l’industrie mondiale est en demande d’une activité durablement plus verte, avec une production labellisée de qualité, pour un modèle économique pérenne pour elle-même et qui n’hypothèque pas l’avenir. En Nouvelle-Calédonie, ceci nécessite une transformation, une réinvention et une diversification d’ampleur. A l’échelle mondiale, douze grandes compagnies minières ont mises en place en août 2022, essentiellement pour répondre à la demande de leurs investisseurs privés,  des standards internationaux pour mieux respecter la ressource en eau, les sols, et renforcer les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. 

Mais la question minière relève trop souvent de la « ruée vers l’Ouest », et génère son lot de profiteurs et de vendeurs de pelles, souvent des fournisseurs de matériels et de technologies. La situation est particulièrement critique dans l’exploration et l’exploitation des ressources métallurgiques et minières en grande profondeur, une technologie dont le compromis bénéfices-risques n’est pas du tout assuré. Or, les dégâts sur les fonds marins seront eux irréversibles. C’est la raison pour laquelle Green Cross demande un moratoire au plus vite sur ce type d’exploration et d’exploitation minière, dans les eaux internationales comme les eaux territoriales. La frontière entre exploration et exploitation pour ces activités est purement rhétorique. Nous avons tous en tête les demandes de permis effectués par le passé pour les gaz de schistes et non conventionnels uniquement via des permis d’exploration. Peut-être sera-ce pareil dans le futur pour les activités minières terrestres et côtières en France.

Les pays qui n’arriveront pas à rentrer dans des modèles de durabilité forte, en particulier sur les activités extractives, seront sans cesse en compétition avec des pays qui seront moins disants, soit écologiquement soit socialement, et souvent sur les deux tableaux. Finalement, la situation dramatique de Nauru, dont le territoire a été dévasté par une exploitation déraisonnée des phosphates, pourra se répéter dans d’autres contextes et sur d’autres territoires.

Pour vous, cette transformation profonde de l’économie et de la société se fera au plus près des territoires. Un plan de l’État n’est donc définitivement pas suffisant ?

L’idée d’avoir un plan global dont la mise en place permettrait de définir un futur souhaitable pour tous est une illusion. L’Etat d’aujourd’hui prend toute sa légitimité à se structurer à la fois comme un garant et comme un stimulateur. Qu’il s’agisse d’Autorité environnementale, d’un commissariat à l’environnement, d’un ministère de la Résilience écologique, d’un plan Marshall de la transformation écologique, les perspectives d’innovation institutionnelle ne manquent pas, et notre pays en a un besoin criant.

Ces outils permettent d’être en phase avec les urgences écologiques. Des métropoles et des régions, portent ces dynamiques, de manière multiple et diversifiée. De la Région Aquitaine à la Communauté urbaine de Dunkerque, de Marseille et de la Région Sud à la Bretagne, des territoires montrent que localement on peut mettre en place les bonnes pistes de solutions, et aller plus vite. Dans ce schéma, la complémentarité des territoires et des compétences françaises permettra de construire un maillage complémentaire et solidaire qui reconstruise du lien géographique, social et générationnel.

Dans cette dynamique-là, certains éléments se décrètent nationalement, d’autres se construisent localement. Les valeurs mises en avant sont la coopération, la créativité, la fertilisation des savoirs et le vivre ensemble. Pour se faire, il y a urgence à reconstruire des priorités, et il n’y a pas pire posture que de dire qu’on fait des choses tout en agissant par ailleurs selon des axes incompatibles ou antagonistes. Typiquement, en urgence de transition écologique dans un contexte de qualité de l’air dégradée et d’énergie chère, il est inconcevable de demander aux opérateurs de fixer un prix plafond sur le diesel. Cela maintient un air de qualité délétère et les décès anticipés associés, tout en sabordant les investissements des opérateurs de transports qui avaient anticipé l’enchérissement de l’énergie, et ceux qui développent le transport modal.

A l’inverse, il est possible de  mobiliser les opérateurs économiques publics et privés pour utiliser des dispositifs et des leviers qui fonctionnent comme les marchés des certificats d’économie d’énergie pour aller beaucoup plus vite et beaucoup plus loin vers la sobriété. C’est ce virage que les Américains, la Californie, le Texas (qui partait de très loin) sont en train d’accomplir avec une impulsion extrêmement forte du gouvernement fédéral américain. C’est vraisemblablement sur cette dynamique qu’une grande partie des pays européens ont dépassé la France. Notre pays n’est plus aujourd’hui dans les pays leaders de la transition écologique européenne. Il est désormais considéré sur les secteurs de l’énergie, l’agriculture ou la mer comme freinant cette transition écologique. A partir du moment où on sera capable de plus jouer co-construction, de retravailler sur les rôles de l’investissement, du débat public, de la mobilisation du territoire, on pourra très facilement revenir dans la course en tête. Non pas pour le plaisir d’être les premiers, mais simplement pour arriver à sortir de nos vulnérabilités et être dans une logique de résilience globale. 

Nicolas Imbert, ingénieur, dirige la branche française de Green Cross, dont le rôle est d’éclairer les choix permettant de passer des vulnérabilités à la résilience climatique, et de donner des clés pour agir et accentuer la transformation écologique de nos sociétés. L’association œuvre dans une double perspective environnementale et humaniste, à l’échelle mondiale, et aux côtés de celles et ceux qui agissent sur les territoires.

« Plaidoyer pour un monde (plus) durable », Nicolas Imbert, David Reinharc Éditions, Collection Re-Panser, 20 euros.

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