L’acidification des océans, une lourde menace pour la biodiversité

« The Other CO2 problem », disent les Anglais. Si l’on parle beaucoup des effets de la hausse de concentration de dioxyde de carbone (CO2) sur le climat, on évoque rarement ses effets sur les océans. Il s’agit pourtant de l’une des causes majeures de l’acidification des mers. Mercredi 8 octobre se tenait à Pyeongchang (Corée du Sud) la 12e Conférence sur la diversité biologique où se sont réunis une trentaine de spécialistes internationaux de biologie marine. Ces scientifiques ont rendu public leur constat alarmant : depuis la période préindustrielle, l’acidité des océans, mesurée grâce au potentiel Hydrogène (pH), a augmenté de 26 % .  

Selon les chercheurs, les océans ont absorbé un quart du CO2 produit par les activités humaines en deux siècles, ce qui a entraîné des changements chimiques, dont la diminution du pH. Le phénomène se trouve amplifié par le réchauffement climatique qui ne fait qu’accélérer cette baisse du pH. Les prévisions des experts sont alarmantes : l’acidité devrait augmenter d’environ 170 % entre le début du XIXe siècle et la fin du XXIème. Une telle hausse sur un temps aussi court ne s’était pas vue depuis trois cents millions d’années.

Si les conséquences de tels changements restent difficiles à prévoir, une chose est sûre : la biodiversité dans son ensemble est menacée. En rendant les eaux plus corrosives, cette modification du pH a des conséquences sur la faune et la flore marine. Les coraux et les mollusques sont parmi les plus menacés. L’acidité rend en effet plus difficile la transformation du calcium en calcaire, qui compose leurs exosquelettes et leurs coquilles.

La raréfaction de ces êtres vivants pourrait engendrer d’autres dommages. Les coraux abritent de nombreux animaux et réduisent l’impact de certaines catastrophes naturelles, comme les tsunamis ou les ouragans. Et 400 millions d’humains dépendent indirectement de ces espaces naturels.

Les mollusques, eux, ont une influence sur la qualité de l’eau puisqu’ils officient en tant que filtres. Autre conséquence : les scientifiques se sont aperçus que l’acidification modifiait l’odorat des poissons, qui leur sert à se repérer, détecter et fuir leurs prédateurs.

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