Depuis septembre, Lucas, 31 ans, consultant chez Barnes immobilier, retrouve ses clients en vélo électrique. Pas le sien : celui confié par son entreprise. « Avec les nouvelles pistes cyclables, c’est plus pratique et agréable que la voiture ou les transports. Et je suis content de faire un petit geste pour l’environnement ! » Comme Lucas, de plus en plus de salariés bénéficient d’un « vélo de fonction ». Et de plus en plus de start-up proposent aux entreprises des services clés en main.
Le principe ? Plus ou moins le même que celui des voitures de fonction. L’entreprise finance une partie de la location (de 50 à 100 %). Puis l’employé peut le racheter à petit prix au bout de deux ou trois ans. Une solution à la fois écologique, économique, motivante pour les salariés. Et excellente pour l’image de l’entreprise.
Aider les salariés à s’équiper
« Le vélo surfe sur une vague de sympathie depuis les grandes grèves de 2019 et la crise sanitaire », souligne Olivier Schneider, président de la FUB (Fédération française des usagers de la bicyclette).
En moyenne, 3 % des Français se rendaient au travail en vélo en 2020, contre 2 % en 2015, selon l’Insee. Un ratio qui grimpe à plus de 15 % dans les grandes villes, comme Strasbourg, Bordeaux ou Grenoble. Mais encore bien loin du score national allemand (plus de 9 %).
« Franchir le pas et s’équiper n’est pas si simple », explique Olivier Schneider. D’abord, le prix des vélos peut freiner. Ensuite, l’appétence pour la bicyclette a créé une pénurie. « Le vélo de fonction peut donc faciliter l’accès au vélo, mettre le pied à l’étrier », poursuit-il.
Exemple : si un vélo à assistance électrique (VAE) d’une valeur de 2 000 euros est loué 70 euros par mois, et que l’employeur finance 70 %, le salarié ne paye que 20 euros par mois. Intéressant.
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Des services de vélo de fonction clés en main
Surfant sur cette tendance, une dizaine de start-up se sont lancées sur le marché du « Vélotaf » : Zenride, Tim Sports, Tandem, Bee.cycle, Azfalte… La plupart proposent aux entreprises des services complets, avec formation des salariés, réparation en cas de panne, assurance, antivol, parfois même casques connectés.
Zenride est la pionnière en France. En 2019, elle met en circulation une centaine de vélos de fonction. Puis 400 en 2020 ; 1 000 en 2021. Et prévoit d’en avoir 4 000 en 2022…
Sa spécificité : « Nous avons choisi de travailler avec un réseau de magasins de vélos locaux pour soutenir les commerces de proximité dans toute la France », explique Thomas Beaurain, l’un des trois cofondateurs.
Coups de pouce aux employeurs
Qui se montre très confiant pour la suite : « La tendance est à la hausse et ne va pas s’arrêter, lance-t-il. Les salariés et les investisseurs sont de plus en plus regardants sur la politique RSE des entreprises. Et l’État fixe de plus en plus de règles pour les faire bouger. »
Des règles, mais aussi de sacrés coups de pouce. L’employeur bénéficie en effet d’une réduction d’impôts de 25 % des frais engagés. Et certaines villes comme Paris remboursent 400 euros par vélo aux entreprises de moins de 50 salariés…
Sans compter un coup de jeune en matière d’image de marque. « Les clients sont plutôt agréablement surpris de me voir arriver en vélo floqué au nom de l’agence, cela fait une bonne pub« , analyse Lucas.
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Le vélo de fonction plus démocratique que la voiture de fonction
Enfin, l’employeur aura le plaisir de voir sourire ses salariés. Outre les économies souvent réalisées, « faire du sport libère des endorphines et maintient en bonne santé », rappelle Olivier Schneider.
« Le vélo de fonction est aussi plus démocratique que la voiture de fonction, souvent réservée aux cadres », ajoute Thomas Watrelot, business developper chez Tandem, la dernière start-up lancée sur le marché.
Née en mai 2020, Tandem a déjà 200 vélos en circulation. Une flotte qu’elle compte tripler d’ici un an. Parmi ses clients : de plus en plus de collectivités, séduites par son service clés en main, avec notamment l’entretien des vélos au pied de l’entreprise. « Pédalez et on s’occupe de tout ! », voilà son slogan.
Reste donc à passer à la vitesse supérieure. « Je pense que c’est une question de temps, de communication. Les entreprises ont parfois besoin de réflexion avant de prendre des décisions. Demain, on s’en reparle et ce sera un standard ! », parie Thomas de chez Zenride. Pari à suivre.
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